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09-10-2019

13:10

Répression contre les Ouïghours: Washington accentue la pression, Pékin tempête

L'Express - Pékin a dénoncé mercredi "les sinistres desseins" des Etats-Unis, à la suite des restrictions de visas annoncées par Washington à l'encontre de responsables chinois soupçonnés de participation à la répression au Xinjiang.

Les Etats-Unis ont encore accentué mardi leur pression pour dénoncer une "campagne de répression" contre les Ouïghours, la principale ethnie musulmane de cette vaste région du nord-ouest de la Chine.

"La Chine détient par la force plus d'un million de musulmans dans le cadre d'une campagne systématique et brutale pour éradiquer leur religion et leur culture au Xinjiang", a dénoncé le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo.

En réponse, il a annoncé dans un communiqué des "restrictions" dans l'octroi de visas américains à des responsables du gouvernement et du Parti communiste chinois (PCC) accusés d'être "responsables" ou "complices" de cette "campagne de répression".

Il n'a pas cité le nombre ni les identités des responsables visés, se bornant à ajouter que ces sanctions concerneraient aussi les membres de leur famille.

- "Centres de formation professionnelle" -

Pour la deuxième journée consécutive, la réaction chinoise a été vive.

L'attitude des Etats-Unis concernant la situation au Xinjiang "ne fera qu'exposer encore davantage leurs sinistres desseins au peuple chinois et à la communauté internationale", a déclaré devant la presse le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Geng Shuang.

"Ces manoeuvres n'ébranleront pas la ferme détermination du gouvernement et du peuple chinois à défendre leur souveraineté nationale et leur sécurité et de maintenir l'ordre", a-t-il lancé.

Comme il l'avait fait la veille, M. Geng a assuré qu'il n'y avait "pas de problème de droits de l'Homme" au Xinjiang.

A Washington, Mike Pompeo a précisé que les "restrictions de visas" venaient "compléter" l'inscription lundi sur une liste noire du département américain du Commerce de 28 organisations gouvernementales et commerciales chinoises impliquées dans la surveillance au Xinjiang.

Ces entités ne peuvent plus importer de produits depuis les Etats-Unis.

"La Chine doit mettre fin à sa surveillance et à sa répression draconiennes et libérer toutes les personnes arbitrairement détenues", a martelé Mike Pompeo.

Selon des organisations de défense des droits de l'Homme ainsi que la diplomatie américaine, plus d'un million de musulmans, principalement de l'ethnie turcophone ouïghoure, sont détenus dans des camps de rééducation politique.

Pékin dément ce chiffre et parle de "centres de formation professionnelle" afin de lutter contre l'islamisme, le séparatisme et le terrorisme, le Xinjiang ayant été par le passé le théâtre d'attentats attribués aux Ouïghours.

- "Incompréhension" -

Alors que l'administration de Donald Trump et Pékin se livrent depuis plus d'un an une guerre commerciale sans merci, Pékin accuse les Etats-Unis d'utiliser la question du Xinjiang "comme prétexte pour s'ingérer dans les affaires intérieures de la Chine".

La décision américaine intervient à quelques jours de la reprise des négociations commerciales entre les deux premières puissances économiques mondiales.

Interrogé sur le risque que la polémique sur le Xinjiang puisse provoquer l'annulation des négociations, le porte-parole chinois a répondu que les discussions étaient maintenues.

Le gouvernement américain a précisé que huit des 28 organisations visées étaient des entités commerciales, les autres étant des organismes gouvernementaux, dont le Bureau de la sécurité publique, c'est-à-dire la police du Xinjiang.

"Cette mesure permettra que nos technologies (...) ne soient pas utilisées pour réprimer des populations minoritaires sans défense", a expliqué le ministre du Commerce Wilbur Ross.

Parmi les entités concernées, figurent la société spécialisée dans la vidéosurveillance Hikvision et les entreprises d'intelligence artificielle Megvii Technology et SenseTime, selon un document officiel qui doit être publié mercredi aux Etats-Unis.

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Par AFP





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