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19-12-2019

12:30

La Nation mauritanienne, non reconnaissante… La tragédie des Retraités

L'Authentique - S’il y a des laissés-pour-compte, véritables oubliés de l’Etat et de la Nation malgré les énormes et nombreux services rendus au pays, ce sont bien les fonctionnaires mauritaniens, admis à faire valoir leurs droits à la retraite !

Selon la loi 93.09 du 18 janvier 1993 portant statut général des fonctionnaires et agents contractuels de l’État, ceux-ci sont automatiquement à la retraite à l’âge de 60 ans, le cas échéant, après 35 ans de service.

Partant, eu égard au fait que c’est pendant les années 80 que la Fonction publique a procédé historiquement à ses plus importants recrutements, ils sont aujourd’hui, des dizaines voire des centaines de milliers de femmes mais surtout d’hommes, vertueux, marqués par une foi de patriotes, placés en position de retraite.

Du haut de piédestal, ils ont immédiatement chuté dans les bas-fonds de l’abime, sacrifiés qu’ils sont par un État ingrat et impitoyable qui peine même à leur verser à temps, leur pension.

En effet, non seulement cette pension est trimestrielle, dérisoire car équivalant à peine au quart de leur salaire initial, mais en plus, les services de la Solde du ministère des Finances, semblent prendre du plaisir à la mettre à temps, à la disposition des ayants-droits.

Elle est alors choquante cette image basse qui s’offre à la fin de chaque trimestre devant les banques et les bureaux de la Poste, consacrée par des retraités souvent mal au point, las, rongés par l’usure du temps, terrassés par le poids du désespoir, obligés de faire mille et un aller-retour pour constater si leurs virements ont été effectués.

Et contrairement aux fonctionnaires en service qui reçoivent leur virement salarial à temps, eux, doivent attendre plus de dix jours après la fin du trimestre pour voir leur sort enfin scellé.

Nombre de ces retraités -si ce ne sont tous- ont par devers eux, des décennies de compétences, et ont servi le pays avec abnégation, fidélité et loyauté, se suffisant uniquement aux maigres rémunérations que leur accordait la Nation.

N’étant pas parvenu à épargner du fait de l’effet conjugué de leurs charges familiales et de l’insignifiance desdites rémunérations, l’unique revenu qui leur reste est cette pension… qui ressemble à bien des égards à une aumône.

Personne ne semble se soucier du sort des retraités. En tout cas pas à l’Assemblée nationale où les députés n’ont jamais soulevé leur situation, occupés qu’ils ont été cette semaine à voter une augmentation de 250 000 MRO sur leur rémunération mensuelle.

Et ce ne sont certainement pas les partis politiques qui vont leur réclamer un sort meilleur alors que les leaders politiques sont éternellement occupés à se frayer un chemin pour approcher le Pouvoir.

Ces derniers mois, une forte rumeur a porté sur la révision substantielle de la pension des retraités, qui devrait être annoncée par le président de la République pendant le discours du 28 novembre dernier. Il n’en fut rien.

Malgré tout, l’espoir demeure pour que ce pas qui n’a été franchi par aucun des régimes précédents, soit accompli. Des centaines de milliers de citoyens l’attendent. Pourvu seulement que le chef de l’Etat Ould Ghazouany, réagisse. La Nation doit être reconnaissante.

MOM



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