Cridem

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11-01-2020

20:57

Un mot à l’attention de l’honorable Député Biram

Mohamed El hacen - Un incendie dramatique ne doit pas être l’occasion de propos incendiaires et la mort d’enfants ne doit pas être instrumentalisé pour susciter la discorde sociétale ni le basculement et la guerre en politique.

Honorable député , Cher frère,

C’est la première fois que je m’adresse à vous, non par manque d’intérêt à l’égard de votre personne ni aux thèmes que vous abordez, mais parce que, d’une part, je respecte et soutiens vos slogans que vous brandissez et pour lesquels je me suis, moi même, sacrifié jeune collégien encore, peut être, avant que vous ne soyez de ce monde, et parce que , d’autre part, j’ai de grandes réserves sur votre style populiste, sur certaines de vos déclarations et sur votre attitude visant, parfois, à internationaliser nos problèmes qui peuvent être réglés localement et dans l’intimité, sans qu’il en résulte le discrédit pour notre cher pays ni pour notre honorable Nation..

Ces deux appréhensions ou appréciations étant radicalement opposées, l’une a inhibé l’autre en moi.

Résultat : le silence évoqué plus haut et l’abstention, pour utiliser un terme électoral.

En lisant vos propos politiques et populistes, rapportés ce jour par Cridem, au sujet de ce drame humain qui m’a profondément bouleversé, meurtri en mon âme , que vient de vivre ma famille et que j’ai encore en travers de la gorge, j’ai été obligé de rompre un double silence, le silence du deuil et celui de mon abstention de rappeler à votre haute attention certaines considérations que tout citoyen est en droit d’adresser à un représentant de la Nation.

Monsieur l’Honorable Député

La mort d’un seul enfant et, à fortiori celle de 5, dans des conditions qui en font des martyrs dans l’Islam, est un chose terrible face à laquelle tous les êtres humains éprouvent colère, tristesse et observent le deuil, en oubliant tout le reste dans ce bas monde.

Les personnes endeuillées n’ont de pensée que pour les victimes et les leurs. Les mots deviennent alors inutiles et perdent toute éloquence. Le silence qui s’installe peut, lui seul, marquer, exprimer le respect des âmes. La morale, les civilisations dans toutes étapes de l’histoire, toutes les cultures, toutes les religions préconisent cette attitude.

Cette attitude est universelle.

Mr le Député , vous voyez, donc, qu’ Aziz , Ghazouani , vous - même, la politique, la propagande et les déclarations populistes n’ont guère de raison d’être ni de place dans ces circonstances.

J’ai cherché une explication à cette "bévue" parlementaire ou politicienne, pour vous accorder des circonstances atténuantes. L’effet de l’émotion, des idées fixes, allant jusqu’à la psychose, pourraient l’expliquer, mais elles ne sauraient les justifier.

Au contraire, cette famille endeuillée qui s’appelle la Nation mauritanienne, cette communauté qui s’appelle l’humanité a droit à DES EXCUSES pour ces propos blessants et agressifs.

Par ailleurs, n’oubliez pas que vous êtes partenaire dans une démocratie embryonnaire, de type électoraliste, dans laquelle le populisme avec ses corollaires, communautarisme, ethnicisme, racisme et instrumentalisation des populations peu averties sont des options dangereuses. Leurs tenants jouent avec le feu et leur effet, chez les autres, est l’incendie à l’échelle de tout un pays.

La Mauritanie -Alhamdou li ALLAH- en est immunisée.

Honorable Député

Vous êtes l’élu de tout le peuple mauritanien, présenté par un parti politique, le parti Essawab, ( parti nationaliste arabe )d’obédience bassiste saddamienne, en l’occurrence. Votre couleur politique est sa couleur et non celle de votre épiderme!

Un intellectuel, juriste de surcroît, devrait rester à l’écart de ce stade primaire de démocratie et doit l’entraîner vers l’avant.

Je ne suis pas entrain de rentrer dans des débats politiques ou idéologiques ou de doctrine et je ne sortirai pas du cadre de votre intervention et des circonstances qui l’ont entourée.

Votre relation passée ou intime, rapprochée ou distante, ouverte ou souterraine avec Aziz ou avec Ghazouani ne m’intéresse nullement, surtout dans de telles conditions.

Mais je dois vous révéler ce que, peut être, vous savez déjà : une rumeur circule à Nouakchott selon laquelle vous seriez, en utilisant des tunnels souterrains, en relation avec Aziz pour créer un front sur la base des couleurs ("pic / trèfle") contre ("carreau /cœur" avec pour "Atout" certaines ONG occidentales pour déstabiliser précocement, par le jeu de la division d’un peuple ( jeu politique inspiré du jeu de carte ( Pocker Belotte ) :le Président Ghazouani et son Gouvernement, d’un côté, et créer un bataillon ou une brigade parlementaire, de l’autre.

J’attire votre attention sur le fait que cette rumeur pourrait jouir d’un certain crédit au niveau de l’opinion publique qui ne comprend pas votre opposition à une enquête parlementaire sur une décennie de détournements et de corruption , alors que les fonds publics détournés auraient pu améliorer les conditions des plus démunis et contribuer à éviter des incendies dramatiques.

La récupération éventuelle de ces fonds pourrait aussi jouer positivement dans le but d’améliorer les conditions des déshérités en dotant, par exemple, la future agence, créée par Ghazouani, de moyens supplémentaires au profit des démunis.

On pourrait, en se basant sur ces faits et rumeurs, déduire que vous étiez à la recherche de la première occasion, même tirée par les cheveux, pour jeter une pierre dans le camp de Ghazouani et faire un clin d’œil ou un appel du pied à Aziz qui, « dans la solitude où il se trouve, ne saurait être ingrat ». A l’opinion publique locale et étrangère, aussi… !!!

Honorable Député

La Mauritanie n’a pas besoin de camps et des batailles rangées.

Dix ans et plus de batailles inutiles, de destruction de la substance économique et financière, des valeurs morales et civilisationnelles n’ont-ils pas rassasié les va-t-en guerre , les imposteurs et les inquisiteurs ??

« Al Ijmaa « de Ghazouani – consensus-, moins Aziz et ses méthodes de division et son style inquisiteur et injurieux, est autrement meilleur pour réparer les fissures sociétales et pour reconstruire l’économie du pays réduite au surendettement.

Dans ce cadre, il serait salutaire que vous fassiez comprendre, autant vous le pouvez, que la richesse n’a, en Mauritanie, que quatre causes

-commerce,

-savoir

-immigration vers les pays riches

-Le détournement, enfin, des deniers publics. C’est pourquoi les finances publiques et le patrimoine de l’Etat doivent être régulièrement audités et contrôlés.

Honorable Député

L’avenir gazier ne servira qu’à un peuple uni et éveillé.

Le feu qui couve, ou sur lequel nous soufflons, les incendies, même par des déclarations, ne sont pas les plus indiqués devant la proximité de l’arrivée du gaz ou du pétrole. L’économie gazière est hypersensible. Elle est inflammable. En l’occurrence, le patriotisme représente la solution ! Le Gaz doit être accueilli par la recherche de consensus et un comportement authentiquement patriotique et démocratique.

Enfin, si cette négociation en vue de former un front Biramo –Azizien-ONG pour "coincer" Ghazouani et son gouvernement se révélait être vraie, les analystes, disposant de clefs de lecture appropriées, pourraient la croiser la déclaration récente de EL Kounti -azizien accusant l’UPR d’être accaparé par les nationalistes arabes ,nassériens ,cette fois.

« Et les feux nationalistes feraient le reste », dans certains esprits enfumés. Mais le nationalisme des uns et des autres, je le sais moi qui rencontre tout le monde et toutes les couyleurs, est de plus en plus mauritanien et patriotique ;il ne lui reste plus que le savoir.

L’expulsion de certains missionnaires étrangers, membres d’ONG qui viennent d’être refoulés, pourrait aussi venir corroborer la tentative de vous instrumentaliser vous -même afin de manipuler ce segment restreint de l’opinion étrangère.

Honorable Député et Cher Frère

Un jour nous débattrons de nos problèmes dans l’intimité en Hassania, en Pular, Soninke et en oulof.

Quant à nos des épidermes, ils sont transhumants et alternatifs.

Et lorsque nous serons d’accord sur l’essentiel, nous parlerons, tout haut et, à tous, pas en chinois, ni en russe stalinien à propos de la question nationale, ni en hébreu, mais en Arabe, langue de notre livre Saint le CORAN, et en Français qui est la première langue officielle de l’Afrique et de certains pays européens et américains.

Ce français contre lequel Aziz s’est insurgé dans sa dernière guerre populiste tout azimuts et sans nom.

Mohamed Ould Mohamed El Hacen

Pr d’Université

Consultant international





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