Cridem

Lancer l'impression
13-02-2020

09:54

Communiqué CVE : Facteurs de ressentiment

CVE - Depuis l’arrivée au pouvoir du nouveau Président, il a été donné de constater un certain nombre de faits qui, loin de contribuer à l’atmosphère de quiétude et d’espoir que l’on pouvait attendre – malgré le caractère contestable de la présidentielle passée – en rajoutent plutôt au climat délétère que vivent les Mauritaniens.

Alors que d’aucuns peinent à trouver de différence entre ce qui se faisait sous les anciens régimes et celui d’aujourd’hui, les vecteurs et les facteurs de ressentiment, d’exclusion et de rabaissement au statut de citoyens de seconde zone se multiplient à l’encontre d’une certaine catégorie de Mauritaniens.

En effet, à peine enterrée l’affaire (avortée) du recrutement d’une centaine d’officiers de l’armée, tous issue de la même ethnie, une autre pointe le nez du côté des Douanes, donnant l’impression que dans les corps constitués, existerait une loi voulant qu’aux pères succèdent les fils, comme si ces corps étaient des chasses gardées ou des héritages.

A peine les mauvais relents de l’affaire dite « du français à l’Assemblée nationale » se dissipent qu’une autre affaire de recrutement de personnes de la même ethnie vient au devant de la scène : la société BP Mauritanie accordant des bourses à des étudiants, tous d’une même composante nationale.

Pire, même le semblant de consensus qui prévalait jusque-là quant à la direction des grandes Institutions de l’Etat n’a plus cours, accentuant, de facto, le déséquilibre : la Présidence de la République, la présidence de l’Assemblée nationale, le poste de Premier Ministre, tous sont, aujourd’hui, entre les mains d’une même ethnie, les autres composantes nationales se « contentant » de la portion (in)congrue.

La Coalition Vivre Ensemble, qui organisera, en Mars et Avril prochains, des assises sur l’unité nationale et une marche contre l’injustice et l’exclusion, sonne l’alarme sur les risques que peut engendrer la continuation des faits de ce genre.

La CVE dénonce l’inéquité et l’inégale accès à l’emploi qui tendent à se banaliser sous l’actuel régime, et rappelle que sa politique de courte vue ne contribue ni à l’ancrage de la démocratie, ni à la construction de l’Etat de droit ; elle ne fait que creuser davantage le fossé entre les Mauritaniens.

Nouakchott, le 12 Février 2020

La Commission Communication

Le Président : Rachid LY





Les articles, commentaires et propos sont la propriété de leur(s) auteur(s) et n'engagent que leur avis, opinion et responsabilité


 


Toute reprise d'article ou extrait d'article devra inclure une référence www.cridem.org