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27-05-2020

11:38

AFCF : L’affaire du viol d’Adel Bagrou prend une autre dimension

AFCF - L’affaire de Anna Moussa a éclaté le 20 mai 2020, lorsque sa maman découvrit qu’elle était en état de huit mois de grossesse.

La fille accuse alors Hattab Ould Heidda, le fils d’une féodalité maraboutique de la région dont la famille jouit d’une certaine aura. Ce dernier serait son marabout traitant (Roughya Chariya) et l’auteur du forfait. Le dossier fut transféré, ce mardi 26 mai 2020, au Procureur de la République à Néma, la capitale régionale, là où tous les protagonistes se sont rendus.

Celui-ci, confie, l’enquête au juge d’instruction pour le nécessaire. Au cours de l’enquête, l’accusé, rejette en bloc, tous les faits qui lui sont reprochés. Tandis que la fille, tenait les mêmes propos qui accusent Hattab de viol suivi de grossesse.

Au terme de cette journée du mardi 26 mai, le juge a placé les deux parties sous contrôle judiciaire.

Alors, selon les informations distillées par les proches de la victime, le présumé coupable aurait avoué les termes de l’accusation pendant qu’ils se trouvaient à Adel Bagrou dans un but d’un arrangement, ce que les parents de la victime n’ont pas voulu entendre.

Seulement, le poids des traditions dans une région où les pesanteurs socioculturelles sont encore vivaces, expliquerait les craintes formulées par les proches de la victime et selon la représentante de l’AFCF, l’affaire avait pris des dimensions relatives à des « manœuvres souterraines pour étouffer l’affaire et déjouer les cours des procédures afin de faire éviter la prison au présumé coupable ».

Face à cette situation, AFCF plaide pour que le coupable de l’acte de viol ne puisse échapper à la condamnation et dénonce les pratiques et comportements de hautes trahisons des soi-disant marabouts et guérisseurs.

Dans ce dossier, l’AFCF dénonce vigoureusement les dessous entrepris pour étouffer les viols et crimes en faveur de l’auteur et faire souffrir la victime et ses parents dans leur chair, parce que l’auteur est issu d’une lignée maraboutique ou d’une grande famille.

AFCF note que tous ces viols et crimes perpétrés contre de petites filles issues pour la plupart de classes démunies et sans moyens pour se défendre sont intervenus dans un contexte marqué par un grand débat sur la Loi sur les violences faites aux femmes et aux filles. Alors que l’AFCF et les ONG de défense des droits de l’homme plaident pour l’adoption de ce texte protecteur du droit de la femme en Mauritanie, une bonne partie de la classe conservatrice, dont certains religieux radicaux, a déjà entamé une campagne de dénigrement pour faire capoter l’adoption d’une telle loi.

Mais, attendent des honorables députés d’adoption de la loi qui va accorder une protection aux femmes et filles victimes des violences.

Source : AFCF





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