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19-08-2020

07:30

Mutisme de l’ancien président lors de la première journée d’audition

Saharamédias - L’ancien président Mohamed O. Abdel Aziz a refusé de répondre aux questions des enquêteurs malgré les 24 heures passées à la disposition de la sûreté mauritanienne, notamment en ce qui concerne les questions relatives au dossier sécuritaire, selon des sources proches de l’enquête contactées par Sahara Medias.

Ces mêmes sources ajoutent que l’ancien président, dès son arrivée à la direction générale de la sûreté lundi, avait protesté contre son interrogatoire par la police prétextant son statut d’ancien chef de l’état que seule la haute cour de justice était habilitée à l’interroger.

Après deux heures de tergiversations ould Abdel Aziz a accepté de répondre aux enquêteurs avant de revenir à son mutisme quand il avait été interrogé sur un dossier sécuritaire sensible, exigeant la présence de son avocat, une exigence qui a perturbé les interrogatoires lundi soir.

Les mêmes sources ajoutent que les enquêteurs ont autorisé deux avocats de l’ancien président à assister à l’enquête préliminaire ce qui ne semble pas avoir changé quelque chose, ould Abdel Aziz s’étant confiné dans son mutisme réaffirmant qu’il ne répondra pas aux questions des enquêteurs même s’ils amenaient « tous les avocats du monde. »

Face à la détermination de l’ancien président de ne pas coopérer avec les enquêteurs, il n’est pas exclu que ceux-ci lui présentent les preuves à leur disposition qu’il s’agisse des crimes économiques et financiers dont il est accusé ou encore le dossier sécuritaire au sujet duquel rien n’a filtré.

Les enquêteurs pourraient également recourir à une confrontation entre l’ancien président et « ses complices » dans les présomptions de corruption, à majorité des ministres et hauts responsables, en plus de certains proches et soutiens, selon les sources proches de l’enquête.

Pendant les 24 heures qu’il était resté au pôle chargé de la lutte contre les crimes économiques et financiers, ould Abdel Aziz a pu recevoir certains membres de sa famille qui lui ont amené des repas et des médicaments.

Pendant ce temps le ministre des affaires étrangères et de la coopération Ismael O. Cheikh Ahmed recevait certains diplomates occidentaux auxquels il a expliqué les derniers développements de l’audition de l’ancien président.

Il les a informé que la Mauritanie a pris toutes les mesures à même de garantir à l’ancien chef de l’état tous ses droits y compris la visite des membres de sa famille et ses avocats.

Mardi, des fuites ont révélé une correspondance adressée par les enquêteurs aux banques de la place demandant les numéros des comptes et des relevés bancaires appartenant à 76 personnes concernées par l’enquête parlementaire, à majorité des ministres, de hauts responsables et des proches de l’ancien président.

Différentes sources ont affirmé que d’anciens ministres concernés par l’enquête parlementaire ont été convoqués mercredi par les enquêteurs pour une confrontation directe avec l’ancien président.

Mardi des unités de la police ont bouclé les abords de la résidence de l’ancien président après que des groupes de ses soutiens et certains proches se soient rassemblés pour exiger sa libération immédiate.

Le fils de l’ancien président, Bedr O. Abdel Aziz, dans un Tweet a demandé à ceux qu’il a appelé « nos soutiens et nos amis » de rester chez eux, de respecter l’état, l’ordre et la loi.

Il a par ailleurs demandé aux services de sécurité de faire évacuer les abords de leur domicile faisant allusion à certaines personnes cherchant à les diaboliser.





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