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17-07-2022

01:38

Contre les nouvelles taxations : les pêcheurs artisanaux fulminent

Le Calame - Les pêcheurs artisanaux s’insurgent contre les nouvelles mesures (taxation) prises par le ministère des pêches et de l’Economie maritime.

Depuis le 30 juin, les embarcations à filets tournants sont à terre. Elles ne vont pas repartir de sitôt en mer du fait de l’injonction du MPEM à se conformer aux nouvelles dispositions. Le 30 juillet prochain est le dernier délai requis pour se prémunir de la nouvelle licence de pêche 2022.

Même s’ils souhaitent se conformer à la nouvelle réglementation, les pêcheurs artisanaux rudement frappés par la crise du secteur se disent dans l’impossibilité de faire face à cette situation et lancent un appel pressant au président de la République pour un allégement sensible de cette nouvelle taxation.

Ils réclament la délivrance de licences et de quotas collectifs et non individuels : "Nous sommes prêts à nous acquitter d’une licence globale à 385000 MRO /an, affirme Oumar Diallo trésorier général au sein de la commission des filets tournants. Nous tenons aussi à rappeler aux consommateurs que nous ne sommes pas en grève. Mais nous ne pouvons pas honorer de telles obligations. Nous faisons face à des charges énormes. Dans chaque embarcation, vous avez 45 personnes. Sans oublier les charges en carburant qui ont explosé ces derniers mois suite à la hausse. Nous sommes durement éprouvés", se lamente-t-il.

Le ministère des pêches contraint désormais les pêcheurs à s’acquitter d’une taxation frôlant 1 110 000 MRO. Celle-ci se répartit comme suit : 300 000 mro au titre de caution ;125 000 MRO pour un quota de 250 tonnes ; 385 000MRO au titre de la licence de petits pélagiques ;150 000 MRO licence pour la pêche des mulets jaune et courbine. Et enfin 150 000 MRO caution pour la licence de pêche des mulets jaune et courbine.

Sur un quota de 250 tonnes pêchées, le pêcheur doit payer 4500 MRO soit 500 MRO pour chaque tonne. Quant à la concession de pêche, le pêcheur doit casquer 300 000 MRO. Pour se doter de la licence annuelle (pour les variétés de poissons mulet, courbine, dem), le pêcheur doit débourser 300 000 mro. Autant de taxes et d’amendes que les pêcheurs jugent surélevées et anachroniques par les temps qui courent.

Les pêcheurs artisanaux jugent incompréhensible l’attitude du gouvernement mauritanien qui accorde pour une période de deux ans des licences gratuites aux pêcheurs sénégalais d’une part. Et s’emploie à imposer des taxes à la pelle à ses propres pêcheurs.

Pire à chaque dépassement de quota, le contrevenant se voit infliger une amende : "les autorités devraient nous encourager en nous appuyant et facilitant notre travail. D’autant que nous sommes indispensables dans le circuit économique grâce à la chaîne d’approvisionnement du marché local et aux emplois que nous créons. Nous participons aussi à la lutte menée contre le mono filament", rappelle Oumar Diallo.

Au marché de poissons, cet arrêt se fait sentir sur toute la chaîne d’approvisionnement des porteurs, aux détaillants et autres revendeuses alimentant les différents marchés de Nouakchott et d’approvisionnement à l’intérieur du pays.





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