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05-07-2023

14:19

Tunisie : tension à Sfax après la mort d’un Tunisien poignardé lors de heurts avec des migrants

RFI Afrique - La ville de Sfax, à l'est de la Tunisie, est toujours sous tension après la mort d'un Tunisien, lundi 3 juillet, qui aurait été poignardé par trois migrants subsahariens, selon les témoins sur place et le tribunal de Sfax. Trois suspects ont été arrêtés et placés en garde à vue.

Ce crime s'est déroulé après plus de deux semaines de tension dans cette ville, devenue la plaque tournante des départs irréguliers vers l'Italie. Des échauffourées ont eu lieu dans plusieurs quartiers entre Tunisiens et migrants subsahariens.

Des pneus brûlés en signe de colère barrent la route où est mort Nizar Ben Brahim Amri : ce Tunisien a été poignardé, selon des témoignages, par trois migrants subsahariens. La ville de Sfax est sous tension ce mardi 4 juillet. Depuis quinze jours, différentes échauffourées ont eu lieu dans la ville entre migrants et habitants.

« Trois suspects »

Faouzi Masmoudi, porte-parole du tribunal de Sfax, fait le point sur la situation : « On a ouvert une enquête, le juge d'instruction s'est chargé de cette enquête pour homicide volontaire. Il y a trois suspects, qui sont maintenant en garde à vue et l'enquête se poursuit. »

Ces tensions ne sont pas nouvelles. Fin mai, un migrant subsaharien a été poignardé dans son domicile par un groupe de jeunes Tunisiens. Et ce week-end, plusieurs affrontements entre Tunisiens immigrants ont mené à des interpellations.

Respecter la loi

L’escalade est encore visible mardi soir. Pendant la nuit, des camions sécuritaires du sud et du nord de la Tunisie sont venus en renfort pour évacuer de leur maison certains migrants menacés de représailles. D'autres ont été emmenés dans des bus, escortés par la police vers une destination inconnue : des ONG craignent qu'ils ne soient déportés vers la frontière libyenne.

Le président de la République, Kaïs Saïed, a déclaré mardi soir dans un communiqué que la situation à Sfax n’est pas normale et qu’il faut imposer le respect de la loi.

Avec notre correspondante à Tunis, Lilia Blaise



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