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L’Institut français de Mauritanie célèbre 10 ans d’art contemporain français.
Du 8 au 29 février 2012, cette exposition tirée de la collection d’Eric Linard, regroupe une vingtaine d’artistes de l’art contemporain français depuis les années 2000.
Aberola Jean – Michel, Ben, Bosser Jacques, Bruetschy François, Bufeaud Marie – Claude, Cheng Cho Yiu, Di Rosa Hervé, Dietman Erik, Franchon Sylvie, Le GAC jean, Louisgrand Philippe, Meurice Jean – Michel, Poirot Pascal, Quesniaux Barnard, Rousselot Brunot, Thomann Jacques, Tilman, Titus Carmel Gérard, Venet Bernard, Viallat Claude.
Eric Linard est un professionnel capable de reproduire une image sur n’importe quel support. Il a choisi pour cette exposition 3 procédés
La sérigraphie qui est une technique d’imprimerie qui utilise des écrans de soie. Les supports utilisés peuvent être variés et pas nécessairement plans (papier, carton, textile, métal, verre, bois, etc.). La couleur est disposée en « aplats »..
La Lithographie est Le principe d’impression fondé sur l’opposition entre des parties «grasses » du dessin fait sur la pierre (lithos) et le reste de cette pierre qui est humidifiée. Au passage du rouleau encreur (encre grasse) l’encre se dépose par affinité sur les parties grasses du dessin et est refusé pas la partie humide de la pierre. La Digigraphie est Cette technologie qui permet l’impression grand format sur des supports variables tels que : papier d’art, vinyle adhésif, bâche, film, toile à peindre, papier photo de différentes qualités…
Parlant de l’événement, le patron des lieux, M. Jany Bourdais, qui nous habitue maintenant à de brillantes présentations souligne que « L’exposition fait le point en une vingtaine œuvres qui se complètent et évoquent à chaque fois différentes formes d’expressions. Elle se veut dynamique et accessible. Il dira qu’après la disparition des géants de la modernité de l’Histoire de l’art et à l’Histoire de la France du XXe siècle : Braque, Delaunay, Duchamp, Dubuffet, Giacometti, Kandinsky, Léger, Matisse, Picasso… la présentation de l’art contemporain français n’est pas facile : en effet l’œuvre des artistes vivants n’est pas figée, elle est en train de se faire ».
Comment alors rendre compte d’une réalité incomplète, fluctuante et multiple avec rigueur et sérénité ? s’interroge M. Bourdais
« On constate fréquemment que l’art contemporain et l’art moderne sont assimilés l’un à l’autre ou considéré comme synonymes » relève – t – il « Pourtant les historiens d’art différencient distinctement les deux termes, qui correspondent à deux époques bien précises. On utilise le terme “Art Contemporain” pour désigner les réalisations d’artistes d’aujourd’hui » conclue – t – il.
Abordant le thème de l’Art contemporain exclusivement, le directeur Adjoint de l’Institut français de Mauritanie a analysé ce courant qui d’après lui se compose de nombreux mouvements artistiques bien définis. Pour ce faire, il a donné des repères qui pourront éclairer ceux qui se posent des questions sur le sujet et sur cette exposition en mettant volontairement de côté l’art numérique, la vidéo, l’audiovisuel et le webart… Les repères en question sont la figuration libre, l’art narratif, la peinture abstraite, l’abstraction géométrique et L’art conceptuel. Faites un tour à l’Institut français de Mauritanie, vous apprendrez beaucoup.
Yero Amel Ndiaye.
Voici la présentation de M. Jany Bourdais pour ceux qui voudraient s’en inspirer .
Eric Linard
Diplomé de l’Ecole des Arts Décoratifs de Strasbourg, puis de l’Ecole des Beaux-Arts de Toulouse, il crée en 1970 « Eric Linard Editions », diffusion de sa production d’estampes en sérigraphie, lithographie et gravure, auprès des musées, galeries et collectionneurs, en France, aux Etats-Unis, au Japon, etc. En 1996 il décide de quitter Strasbourg, pour s’installer dans le sud dela France, en Drôme provençale près de Grignan à la Garde Adhémar.
Mais il réalise aussi des Commandes Publiques monumentales :
A Colmar avec l’artiste Jean Le Gac (la gare S.N.C.F.).
A Paris : Jean Charles Blais (Station de métro Chambre des Députés, à l’Assemblée nationale).
Paris-Orly : Bernard Faucon (Panneau d’accueil, Police de l’air et des frontières).
Courtrai (Belgique) : Jean-Michel Alberola (Plafonds de l’Opéra).
Et très récemment les vitraux du Réfectoire du prieuré de Saint Cosme (demeure de Ronsard) avec l’artiste ZAO WOU-KI.
Mais c’est aussi l’organisateur du Festival de jazz du val des Nymphes avec Portal, Humair, Médéric Collignon (qui sera à Nouakchott le 25 avril).
Eric Linard est un professionnel capable de reproduire une image sur n’importe quel support.
Mais Eric Linard ne s’en contente pas, il exerce le métier d’éditeur d’art autrement. Pour lui, c’est un travail de partenariat et de dialogue complice entre lui et l’artiste.
Outre l’apport de la technicité, il aime faire des suggestions aux artistes sur la couleur, la mise en page, le format, le support à employer… L’artiste peut aussi lui laisser carte blanche. Ce travail est, non seulement une complicité entre le commanditaire/artiste et son interprète (son éditeur), mais c’est aussi et surtout une intelligence concordante sur les moyens à mettre en œuvre, pour servir l’œuvre qui en découlera. J’ai choisi pour cette exposition 3 procédés qui sont explicités dans la notice distribuée par Emilie.
Sérigraphie
La sérigraphie est une technique d’imprimerie qui utilise des écrans de soie. Les supports utilisés peuvent être variés et pas nécessairement plans (papier, carton, textile, métal, verre, bois, etc.). La couleur est disposée en « aplats ». La sérigraphie permet les plus audacieuses réalisations. J.-M. Alberola, Ben, E. Dietman, B. Rousselot.
Lithographie
Le principe d’impression est fondé sur l’opposition entre des parties « grasses » du dessin fait sur la pierre (lithos) et le reste de cette pierre qui est humidifiée. Au passage du rouleau encreur (encre grasse) l’encre se dépose par affinité sur les parties grasses du dessin et est refusé pas la partie humide de la pierre.G. Titus-Carmel, B. Venet.
Digigraphie
Cette technologie permet l’impression grand format sur des supports variables tels que : papier d’art, vinyle adhésif, bâche, film, toile à peindre, papier photo de différentes qualités…(M.-C. Bugeaud, H. di Rosa, J. Le Gac, B. Quesniaux, C. Viallat…).
Mais place l'art contemporain
Cette exposition dresse un état des lieux non exhaustif de l’art contemporain en France. Disons que j’ai voulu vous présenter rapidement une situation de l’art contemporain en France en ce début de siècle à partir d’un choix d’estampes de la collection d’Eric Linard.
L’exposition fait donc le point en une vingtaine œuvres qui se complètent et évoquent à chaque fois différentes formes d’expression. Cette exposition se veut dynamique et accessible. Je le répète « Non, il ne faut pas avoir peur de l’art contemporain ».
Après la disparition des géants de la modernité de l’Histoire de l’art et à l’Histoire dela Francedu XXe siècle : je pense à Braque, Delaunay, Duchamp, Dubuffet, Giacometti, Kandinsky, Léger, Matisse, Picasso, la présentation de l’art contemporain français n’est pas facile : en effet l’œuvre des artistes vivants n’est pas figée, elle est en train de se faire.
Comment alors rendre compte d’une réalité incomplète, fluctuante et multiple avec rigueur et sérénité ? L’Institut français de Mauritanie qui poursuit son projet de vous informer, vous propose ce soir d’« ouvrir une fenêtre sur l’art contemporain » afin de le rendre plus accessible à un public plus large. Cette présentation ne prétend évidemment à aucun caractère exhaustif. Cette exposition s’inscrit dans la relativité du présent : vous voudrez bien me pardonner les omissions qu’elle comporte.
Il vous appartiendra de prolonger les informations qui vous sont ici données par la consultation des sites web très nombreux sur l’art contemporain (chaque artiste a maintenant son propre site), ou la lecture des revues spécialisées et par la consultation des livres de notre médiathèque.
On constate fréquemment que l’art contemporain et l’art moderne sont assimilés l’un à l’autre ou considéré comme synonymes. Pourtant les historiens d’art différencient distinctement les deux termes, qui correspondent à deux époques bien précises. On utilise le terme “Art Contemporain” pour désigner les réalisations d’artistes d’aujourd’hui. C’est ce qu’évoquent en tout cas la majeure partie des livres d’art dédiés à ce sujet.
Pour le moment je continuerais sur le thème de l’Art contemporain exclusivement, en détaillant ce courant qui se compose de nombreux mouvements artistiques bien définis. Je donnerai au passage quelques noms de grands peintres représentatifs de leur mouvement mais je ne peux pas les citer tous.
Je n’ai pas la prétention de faire ici un cours d’histoire de l’art. Mais voici quelques repères qui, j’espère, pourront éclairer ceux qui se posent des questions sur le sujet et sur cette exposition. J’ai volontairement décidé de ne pas parler de l’art numérique, vidéo, audiovisuel et du webart… que j’aborderais dans une prochaine exposition, en 2013.
Je commencerai par la figuration libre.
La Figuration Libre est un mouvement artistique du début des années 1980. C’est Ben qui dès 1979 appela ““La figuration libre””, ce mouvement regroupant des artistes comme : François Boisrond, Robert Combas et Hervé Di Rosa (qui a séjourné en Mauritanie, il y a quelques années). Les artistes de la figuration libre ont, à travers leurs œuvres, pris la « liberté » de faire
« figurer » toutes formes d’art sans frontière de genre culturel et d’origine géographique, sans hiérarchie de valeurs entre haute et basse culture.
La figuration fait penser à l’Art narratif.
« Est narrative toute œuvre qui se réfère à une représentation figurée dans la durée, par son écriture et sa composition, sans qu’il y ait toujours à proprement parler de ‘‘récit” ». La figuration intègre une dimension temporelle dans l’image fixe, volonté d’une certaine urgence de l’expression.
Jean le Gac propose le récit des faits et gestes d’un peintre anonyme : ce matériel narratif l’autorise à se définir comme artiste-peintre, projetant ses problèmes, ses doutes et ses humeurs sur son double. Son travail rejoint progressivement la présentation classique de la peinture sans renoncer à l’aspect littéraire.
C’est l’art de conter, c’est-à-dire de transmettre par le verbe, le son ou l’image un récit, une séquence temporelle. Que ce récit soit réel ou imaginaire importe peu ! On retrouve cela aussi chez Dietman (qui joue avec les mots), Alberola ou encore Thomann.
Puis enfin, l’influence du développement de la science et de la technique propres à la peinture, a influé sur l’évolution des arts plastiques. De plus, l’invention puis l’évolution de la photographie au XIXe siècle libère la peinture de la représentation de la réalité. Apparaît alors la peinture abstraite.
Michel Seuphor donne une définition de l’art abstrait assez prudente :
« J’appelle art abstrait tout art qui ne contient aucun rappel, aucune évocation de la réalité observée, que cette réalité soit, ou ne soit pas le point de départ de l’artiste. »
Jean-Michel Meurice, l’un des fondateurs de la chaîne ARTE, au-delà des clivages réducteurs abstraction-figuration, articulent ses œuvres sur une culture, une pensée qui lui permet d’appréhender les extrémités du réel et de nous les restituer dans leurs vérités.
En revanche, avec l’œuvre de Rousselot ou de Sylvie Fanchon, on peut parler d’abstraction géométrique.
L’Abstraction géométrique désigne une forme d’expression artistique très souvent non figurative et qui a recours à l’utilisation de formes géométriques et de couleurs disposées en aplats dans un espace bidimensionnel. On pense aux tableaux abstraits de Robert et de Sonia Delaunay avant 1914, les peintures de Mondrian à partir de 1913-14 et par la suite le Suprématisme de Malévitch à partir de 1915, puis le Constructivisme russe de Tatline, et le Constructivisme allemand en particulier avec le foyer du Bauhaus.
À la fin des années 50, l’Abstraction géométrique a pu trouver un prolongement dans certaines créations de l’Art cinétique de Victor Vasalery. Puis enfin au cours des années 50 se sont développées en Europe de nouvelles tendances utilisant le vocabulaire de l’Abstraction géométrique avec François Morellet, Aurélie Nemours et Rousselot.
Enfin, l’Art conceptuel n’est pas un mouvement structuré, ni même une tendance univoque. Il concerne plutôt des artistes qui ont pour première exigence d’analyser ce qui permet à l’art d’être art.
D’une part, avec un artiste comme Sol LeWitt, l’Art conceptuel reçoit une acception large, fondée sur l’affirmation de la primauté de l’idée sur la réalisation.
En conséquence, tout un pan de l’histoire de l’art peut être qualifié de “conceptuel”, depuis Nicolas Poussin : l’art est “cosa mentale” avait écrit Léonard de Vinci. De nombreux artistes ont contribué à cette recherche, notamment Bernar Venet et Daniel Buren (qui vient d’exposer le mois dernier à Dakar).
Pour terminer, je me souviens ces mots du poète Charles Baudelaire :
“ J’aime à imaginer un art dans lequel le caractère de durée serait remplacé par le provisoire. Un art constamment appliqué à la vie. ”
On pense ordinairement que l’art est une représentation, une abstraction, voire une « illusion unilatérale » (comme disait Hegel), mais comment séparer la création artistique de l’existence singulière, de ce que l’on appelle « la vie » ? En écrivant « l’art est ce qui rend la vie plus intéressante que l’art », Robert Filliou nous dévoile sa philosophie de la vie. Bref, ma définition de ma vie. Une philosophie que je souhaiterais partager avec vous tous, une passion pour l’art que je souhaiterais partager avec vous tous.
Merci.
Jany Bourdais