« Allez-vous prendre part aux élections législatives et municipale ? » Cette question irrite les responsables de la coordination de l’opposition démocratique mauritanienne (COD). Le crie de ralliement de la COD actuellement, c’est « Aziz degage. » Un oui à la question posée plus haut pourrait nécessiter l’abandon du slogan mobilisateur.

« Nous exigeons la chute du régime » est le slogan affiché par la coordination de l’opposition démocratique mauritanienne (COD) pendant le meeting qui a suivi sa marche du 23 juin à Nouakchott. L’initiative du président de l’assemblée nationale Messoud Ould Boulkheir, portant « constitution d’un gouvernement d’union nationale afin de dépasser la crise politique profonde que vit la Mauritanie» n’a donc pas reçu oreille attentive au sein de la COD.

Il a été réservé a cette initiative le même sort que celle du « dialogue bis » proposé par la cap regroupant les partis MPR, RD et Adil.

Les élections législatives et municipales, c’est dans quelques mois, « bien avant la fin de l’année » comme l’avait affirmé le président de la République. Que fera la COD si « le régime ne chute pas », « Si Mohamed Ould Abdel Azz ne « dégage pas » ?

«Si les élections ne sont pas organisées à la date prévue, l’institution concernée est vidée de ses compétences et ne peut, donc, plus fonctionner en organe régulier de l’Etat. Elle devient une sorte de «zombi constitutionnel» qui, le cas échéant, expédie les affaires courantes mais ne peut plus prendre de décisions nouvelles de nature à engager les intérêts essentiels ou l’avenir de l’Etat et du pays» Cette déclaration de Lo Gourmo Abdoul de l’UFP, dans une récente interview au journal Le Calame résume la position de la COD par rapport au report des élections.

Le parlement ne s’est pourtant pas contenter « d’expédier les affaires courantes. » Ce parlement a, entre autres, voté une loi portant Commission électorale nationale Indépendante (CENI). C’est cette CENI qui sera chargée de la supervision et de la gestion des futurs scrutins.

« Nous n’avons pas encore pris de décision.»

Allez-vous participez aux futures élections législatives et municipales ? En réponse à cette question, un responsable d’un des partis de la Coordination de l’opposition démocratique mauritanienne (COD) a dit : « Nous n’avons pas encore pris de décision.» UFP, RFD, PLEJ, Tawassoul, PCD… les partis de la COD qui ont fait faux bond au dialogue pouvoir opposition, vont-ils prendre part au scrutin législatifs et municipaux qui seront organisés sur la base des conclusions de ce dialogue ? Ces partis vont-ils prendre part aux scrutins organisés par une CENI qu’ils jugent illégale ?

Après des mois de Aziz dégage, Aziz, inapte a gérer la Mauritanie » des mois de « Aziz quitte le pouvoir, c’est la seule solution, il n’y a pas d’autre alternative que la chute du régime… » les partis de la COD vont-ils prendre part aux élections législatives et municipales organisées sous la présidence de Aziz… « Participationnistes » et non « participationnistes » 

« Le pouvoir de Aziz a fait un coup d’état contre un pouvoir démocratique, un autre contre le président de la Cour suprême et un troisième contre la constitution en prorogeant le mandat du Parlement ainsi que sa négation de l’existence d’une crise politique dans le pays, de la sécheresse, du chômage et de la flambée des prix. » a déclaré Moulaye El Arby, président en exercice de la COD pendant le meeting du 23 juin.

C’est vrai que la politique, ce n’est pas la logique. Mais quand on parle comme ca pendant des mois, peut-on, brutalement un jour, dire aux militants « préparez vous on va participer aux élections organisées par le président illégitime, la ceni illégale…. » ? Au sein de la COD, le « Aziz dégage » fait l’unanimité. Mais les questions « que faut-il faire s’il ne dégage pas ? Faut-il aller aux élections malgré tout ? » sont évitées. Pourquoi ? « Pour ne pas susciter des divisions » dit un responsable proche de la coordination.

Face à la question faut-il aller ou non au dialogue, l’opposition s’est scindée en « dialoguistes » et non « dialoguistes ». Quand sera débattue la question urgente de la participation aux élections, la COD va-telle se diviser en « participationnistes » et non « participationnistes » ?

Khalilou Diagana