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La Mauritanie ouvre les portes au recrutement des jeunes
Le secteur mauritanien de la Jeunesse et des Sports vient tout juste de sortir une nouvelle promotion de jeunes talents. Après une fermeture de vingt ans, le centre mauritanien de formation des cadres de la jeunesse et des sports a sorti sa première promotion de cadres.
"Vous êtes le fruit du travail entamé depuis trois ans par le gouvernement en vue d’insérer les jeunes dans la vie active", a déclaré aux jeunes promus la ministre de la Culture, de la Jeunesse et des Sports Cissé Mint Cheikh Ould Boidé lors de la cérémonie de remise des diplômes qui a eu lieu le 4 août.
"Les cadres qui vous ont précédé ont beaucoup donné, certains ne sont pas loin de la retraite et il vous revient de prendre la relève", a-t-elle ajouté. Cette promotion consiste en quatre-vingt-cinq nouveaux cadres et inspecteurs dans le secteur de la jeunesse et des sports.
"C’est vraiment une bonne chose parce que la formation a été arrêtée il y a vingt ans et que le secteur a grandement besoin du renouvellement de ses cadres", a commenté Dembélé Brama, cadre de jeunesse dorénavant à la retraite, qui ajoute que la plupart des cadres en activité ne sont pas loin, eux non plus, de quitter le marché du travail.
"Pour les moins anciens, il leur reste trois ou quatre ans", explique-t-il.
Pour sa part, Diagana, cadre fraîchement diplômé, pense que les autorités ont bien fait de rouvrir le centre parce qu’il a permis de résoudre le problème des diplômés chômeurs et d'insuffler un sang neuf dans ce secteur.
"Nous étions devant une impasse devant le manque d’opportunités de travail, et l’ouverture de ce centre nous a permis de nous orienter", explique-t-il. "C’est par ailleurs un secteur qui besoin de la contribution de la jeunesse pour avancer".
Ils sont nombreux à souhaiter que ce centre devienne un institut destiné à jouer un rôle plus important. Ces deux dernières années, le centre a fonctionné avec des professeurs temporaires.
L’objectif du gouvernement est de former 510 cadres à l’horizon 2016 en vue de promouvoir le secteur de la jeunesse et des sports, a expliqué Ichemkhou Ould Ilieyou, le directeur de ce centre.
Avec un budget de 80 millions d’ouguiyas, qui couvre les bourses des étudiants et les salaires des professeurs, le centre termine difficilement l’année, ce qui l’oblige à chercher à obtenir le statut d’institut, qui lui permettrait de bénéficier de moyens supplémentaires.
"La transformation du centre en institut est dans l’ordre normal des choses", lance Medoune Diop, le directeur des études du centre.
Il est par ailleurs ravi de voir le centre sortir une nouvelle promotion. "Je suis ému parce que j’ai moi-même étudié dans ce centre qui a été fermé depuis vingt ans et aujourd’hui j’assiste à la sortie des jeunes qui nous remplaceront demain", explique-t-il.
Par Mohamed Foily Samba Vall pour Magharebia à Nouakchott