Cridem

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29-08-2012

00:23

A 26 ans déjà, il a remporté deux prix, réalisé 4 films et collaboré dans une trentaine de films

Depuis qu’il a été repéré par la Maison des Cinéastes (MdC) dont il est un pur produit, Moustapha Elban fait partie de ces visages célèbres du cinéma naissant mauritanien. S’il a réussi à sortir la tête de l’eau, c’est qu’il a toujours cru que le cinéma pouvait, dans un pays comme la Mauritanie, secouer le cocotier des idées reçues, changer les mentalités.

A 26 ans, ce natif de Tintane, dans le sud-est de la Mauritanie est en train de prendre de la hauteur. Le 6 septembre prochain, il s’envolera en Angleterre pour présenter son film, Mémoire de l’Est, au Festival World Event Young Artists (WEYA). En attendant, retour sur le parcours de ce jeune réalisateur qui a réussi à casser son image de cinéaste en herbe.

Deux fois récompensés, Moustapha Elban a réalisé 4 films, collaboré dans une trentaine de films, voyagé en France, au Maroc, au Sénégal, en Syrie, en Algérie, en Gambie et en Turquie. Un parcours que le jeune réalisateur refuse de porter en bandoulière. Mais aussi qui donne une idée sur les raisons de son succès.

Née d’une famille modeste originaire de Tintane, Moustapha Elban rêvait d’embrasser une carrière d’écrivain à l’image de l’Egyptien Naguib Mahfouz, de l’Algérien Ahlam Mosteghanemi ou la Britannique Agatha Christie. C’est plutôt son militantisme au sein d’associations culturelles comme "Ibda" et "Alabakira" qui le mèneront sur les routes du cinéma.

Il rencontre Abderrahmane Ould Salem, Salem Ould Dendou, Mohamed Ould Idoumou de la Maison des Cinéastes (MdC) qui l’aidera à réaliser son premier film "L’âge perdu" en 2007.
Entre temps, il a arrêté ses études supérieures à l’Université de Nouakchott pour se consacrer définitivement au cinéma.

Il se met à nourrir son rêve de marcher sur les traces de ses maîtres à penser dans le domaine du cinéma tels que l’Américain James Cameron (Titanic), les Egyptiens Khaled Youssef (La Tempête) et Moustapha Akkad (Messager) dont il se gavait les réalisations cinématographiques. Petit à petit, il étoffe sa formation avec ABCinéma de la Maison des Cinéastes (MdC) qui l’embauche dans la foulée pour un poste de projectionniste.

Techniques de tournage, montage… Moustapha Elban appréhende tout et devient cameraman-monteur. Coup sur coup, il enchaine les réalisations : Quadrichromie (2008) qui sera présenté en France et au Maroc où il obtient un prix pour le scénario, La Mémoire de l’Est (2009) qui remporte le Prix d’Aljazeera Documentaire de la SENAF, La Terre des rêves (2011).

Pour le compte de la Télévision de Mauritanie (TVM), il a monté plusieurs émissions telles que "El Medah", "Moutess", "7e rendez-vous", "Hekayat Medina" et "Chebab". Il a également tourné plusieurs films dans le cadre du programme "Parlez-vous la langue de l’image ?" de la Semaine Nationale du Film (SENAF).

Autant de réalisations qui le font figurer dans le cercle très restreint des jeunes réalisateurs mauritaniens qui font forte impression, des jeunes capables de porter et de perpétuer l’héritage d’Abderrahmane Sissako, Med Hondo, Hamam Fall, Sidney Sokhna Sydney et Mohamed Ould Saleck.

Babacar Baye Ndiaye



 


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