Cridem

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28-10-2012

21:52

Elle fait tomber le mur d’un tabou, celui de l’homosexualité

L’histoire retiendra que c’est une jeune femme de 27 ans, étudiante en économie à l’Université de Nouakchott et journaliste, qui a parlé d’un tabou, celui de l’homosexualité dans la société mauritanienne, dans le cinéma mauritanien.

Il s’agit de Hanane Mint Vall, dont le film en question, Goor Jigueen, a été présenté jeudi soir en marge de la VIIe édition de Nouakshort Films. Hanane Mint Vall, première et seule réalisatrice à ce jour à avoir évoqué la thématique de l’homosexualité, dans le cinéma mauritanien, estime que "c’est toujours un sujet tabou" dans la société mauritanienne.

Alors, pour elle, avertit-elle, "ce n’est pas parce qu’on s’attaque à ce sujet qu’il va disparaitre". "C’est le contraire. Si, on ne parle pas d’un sujet tabou, cela veut dire qu’on le protège", a-t-elle affirmé, tout en soutenant "ne pas vouloir condamner" ce phénomène qui prend de plus en plus de l’ampleur en Mauritanie.

Dans ce film, Hanane Mint Vall donne la parole à un Goor Jigueen, qui lui parle de son enfance, de sa vie quotidienne.

Il lui a fallu du temps pour "avoir sa confiance et sa complicité" avant de tourner ce film. "Il m’a parlé avec beaucoup de sincérité de sa situation, de son quotidien mais il a insisté qu’on ne montre pas son visage. Il y’a des moments où je sens que c’est un être humain, qu’il a des problèmes, de sérieux problèmes. Mais, j’essaie toujours de comprendre, de ne pas prendre position", a-t-elle expliqué.

"A travers ce film, je ne tente pas de donner mon point de vue sur l’homosexualité en Mauritanie. Ce que j’ai voulu faire, c’est de montrer un phénomène qui est là, qui existe, de comprendre pourquoi il prend de l’ampleur. Il appartient à la société mauritanienne de trancher sur ce débat", souligne Hanane Mint Vall.

Babacar Baye Ndiaye

 


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