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05-11-2012

14:45

Maroc Télécom est à vendre, Qtel veut acheter.

Le groupe français Vivendi s’apprêterait à céder les 53% de Maroc Telecom à plus de 4 milliards d’euros, pour se désendetter et se concentrer sur les médias. Les banques françaises Lazard et Crédit Agricole ont été mandatées par Vivendi pour étudier l’éventuelle cession de Maroc Telecom.

Vivendi compterait également céder sa filiale de téléphonie brésilienne GVT, et celle des jeux vidéo Activision, rapporte le Financial Times. D’un autre côté, DirectTV s’intéresserait à GVT selon des informations de l’agence Bloomberg. Il s’agit pour l’instant de premières négociations. Aucune offre n’aurait été faite pour l’instant par DirectTV selon l’agence de presse.

Qtel et Etisalat font font partie des prétendants au rachat des parts de Maroc Telecom, dont les filiales africaines (Mauritanie, Gabon, Burkina Faso et Mali) sont fortement convoitées en raison de leur potentiel de croissance.

Pour rappel, Ce n’est pas la première fois que Qtel s’intéresse au secteur marocain des télécoms. En juin 2009, le consortium qatari s’était déjà penché sur le rachat d’une partie du capital de Méditel, alors mis en vente par l’espagnol Telefonica et le portugais Portugal Telecom. Malgré de fausses rumeurs de rachat, Qtel avait finalement abandonné l’affaire, reportant sine die son désir de s’implanter en Afrique du nord.

Présente dans 17 pays, la compagnie publique du Qatar n’a en jamais caché ses ambitions maghrébine. En juin dernier, la presse faisait déjà état de pressions exercées par des investisseurs du Golfe, dont des Qataris détenant déjà 2% du capital de Vivendi, sur le groupe français afin de le contraindre à vendre ses parts dans Maroc Telecom.

Maroc Telecom qui est l’une des filiales les plus rentables de Vivendi, réaliserait un chiffre d’affaires plus important que celui de toutes les banques marocaines réunies, d’après Abdellatif Jouahri, gouverneur de la Banque du Maroc. Enfin, Qtel détient déjà Nedjma en Algérie et Tunisiana en Tunisie et on parle de négociations pour un éventuel achat de l’opérateur français SFR.





Maroc Télécom : la croissance internationale se poursuit

Le chiffre d'affaires du groupe Maroc Télécom a poursuivi son recul au cours du dernier trimestre. Les activités à l'international (Mauritanie, Burkina, Gabon et Mali) restent dynamiques.

L'érosion du chiffre d'affaires et de la rentabilité de Maroc Télécom se poursuit. Aujourd'hui (30 octobre), le groupe de téléphonie a annoncé avoir réalisé sur les neuf premiers mois de l'année 2012 un chiffre d’affaires consolidé de 22,5 milliards de dirhams (2,02 milliards d'euros), en retrait de 3,0% par rapport à la même période en 2011. Au 3ème trimestre uniquement, les revenus ont reculé de 6,9%, à 7,35 milliards de dirhams. Le résultat opérationnel avant amortissements (EBITDA) a suivi la même tendance, pour s'établir à 12,5 milliards de dirhams, en retrait de 2,7%.

En cause, le recul des revenus et des marges au Maroc (-7,1%), "dans un contexte de poursuite de la baisse des tarifs des terminaisons d’appel et des prix du Mobile". Maroc Télécom étant largement engagé dans cette bataille des prix, le parc clients du groupe au Maroc a poursuivi sa hausse : l'opérateur compte désormais 18 millions de clients au Maroc (+ 6,2% par rapport à septembre 2011), grâce à l’acquisition de 637 000 nouveaux clients au 3ème trimestre.

Gabon et Mali en forme

Toutefois, ces mauvaises nouvelles à domicile sont compensées par la forte croissance des revenus à l'international, qui progressent de 17%. Le nombre de clients dans les filiales en Mauritanie, au Burkina, au Gabon et au Mali a poursuivi sa forte dynamique, avec une progression de 43% en un an, à plus de 12,5 millions de clients. L'EBITDA à l'international a progressé de 30% par rapport à 2011. La marge d'EBITDA a atteint 45,1% (elle reste inférieure à la magre d'EBITDA au Maroc).

Au Gabon, le nombre de clients mobile a bondi de 77%, à 804 000 clients, "suite à des efforts marketing soutenus et à l’extension du réseau", explique Maroc Telecom. Malgré la crise au Mali et la partition de fait du pays, les revenus continuent à progresser dans le pays ouest-africain, avec un chiffre d’affaires en hausse de 16%, à 1,78 milliard de dirhams.

À l’occasion de la publication de ce communiqué, Monsieur Abdeslam Ahizoune, président du directoire, a déclaré : « Maroc Télécom a continué à baisser substantiellement les prix au Maroc, ce qui a favorisé le développement des usages de ses clients, dans un contexte de ralentissement économique et de concurrence toujours intense. Conjuguée à la maîtrise des coûts, cette stratégie a permis à Maroc Télécom de maintenir une forte rentabilité. À l’international, les filiales ont su maintenir de fortes progressions de leurs revenus et de leur rentabilité, tirées par l’enrichissement des offres, le développement des usages et l’optimisation des coûts. »

En vente

Avec une marge d'Ebitda à 55,6%, Maroc Télécom - qui compte près de 33 millions de clients - reste l'un des opérateurs les plus rentables du continent. Mais le groupe est chahuté par son manque de perspectives à moyen-terme et par l'incertitude qui demeure sur son avenir capitalistique. Dans le cadre de la restructuration de ses activités télécoms, le français Vivendi, son actionnaire de référence, a en effet mandaté des banques d'affaires pour étudier la vente possible de l'opérateur marocain. Selon plusieurs medias internationaux, de grands groupes se seraient manifestés dont QTel, Saudi Tel, MTN et Etisalat.


 


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