Cridem

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12-12-2012

23:53

Traversées Mauritanides : Marie Ruggieri enflamme la salle de l’IFM.

La 3ème édition de "Traversées Mauritanides" a été lancée sur les rampes hier, dans la salle de l’Institut Français de Mauritanie (IFM), en présence d’un public nombreux.

Après les discours et l’ouverture officielle du festival par le Secrétaire général du ministère de la Culture, de la Jeunesse et des Sports, place fut faite à la pièce de théâtre "Louise Michel -Ecrits et cris", interprétée par Marie Ruggieri et Christian Belhomme avec la complicité de Marie-Hélène Pinon et Samuel Raimondi, côté lumière et scénographie.

Plongée dans la pénombre, la salle de l’IFM avait retenu son souffle pour vivre ce voyage astral dans la France du 19ème siècle en compagnie de son héroïne, Louise Michel, admirablement interprété par une Marie Ruggieri qui a subjugué son public. L’histoire est celle d’une Noria, née dans les années 1830 qui résume dans ses écrits ce qu’elle est réellement, c’est-à-dire, "un cri".

C’est la vie, lue à travers ses lettres, d’une jeune femme de la société, née bâtarde d’un père châtelain qui ne la reconnaîtra jamais et d’une mère servante qui lui donna son nom, Mariane Michèle.

Louise traversera son époque comme un ouragan furieux, passant du métier d’enseignante à celle de révolutionnaire engagé, prenant part aux Barricades à Paris, frôla plusieurs fois le peloton d’exécution, et vit ses idoles, à l’image de Théophile Ferré, tomber sous l’échafaud. Voltaire, qu’elle prenait pour son Maître, était son confident, son confessionnel.

Par delà la vie tragique et mouvementée de Louise Michel, déportée pendant 7 ans en Nouvelle Calédonie après deux ans d’incarcération à Auberville, entre 1871 et 1880, c’est l’idéal d’une femme qui rêvait déjà d’égalité des sexes, d’émancipation des peuples et de justice sociale, une femme qui avait sacrifié toute sa vie pour les autres, qui passera en filigrane.

Sa mort en 1905 et les 120.0000 personnes qui suivirent en silence son cercueil, marquent l’apogée d’une icône dont la France et le monde se rappellent encore, plus d’un siècle après.

C’est surtout la force représentative de Marie Ruggieri qui a concouru plus que tout à restituer au personnage toute sa dimension humaine, pathétique et tragique. A la fin de la représentation, le public ne pouvait s’arrêter d’applaudir. Après la séance, il était difficile de réintégrer le présent, tellement le passé transposé par la troupe de la compagnie théâtrale Marie Ruggieri était réel.

Cheikh Aïdara.



 


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