Cridem

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17-12-2012

21:34

3eme édition Traversées Mauritanides : Les cris des écrivains font écho.

Dans le cadre du programme de la 3ème édition Traversées Mauritanides, l’espace culturel Diadié Camara a abrité mardi 11 décembre un face-à-face entre l’écrivaine sénégalaise Ken Bugul /Abdoul Ali War, écrivain mauritanien qui ont lâchés leurs cris et ensuite une table ronde sur la thématique : " le cri ou la reconstruction de l’espoir " animée par des écrivains et des journalistes.

Mardi dernier, l’espace Culturel Diadié Camara a été l’objet des cris des écrivains et des journalistes sous la férule de la journaliste Marocaine, Yasmina Lahlou.

"Mon cri vient de la souffrance de mon enfance. Aujourd’hui, je crie pour évacuer cette douleur, cette peine qui est en moi " confie l’écrivaine sénégalaise, Ken Bugul.Elle a remarqué en substance que les Africains ne crient plus mais écrivent qui s’explique par une raison d’aliénation et aussi par une raison de communication pour d’adresse aux autres peuples. " Je préfère mes cris qu’aux écrits " dira-Ken Bugul.

Dans la même lancée, elle soulignera qu’aujourd’hui après une période d’absence de cris remplacée pat l’écrit, les gens revient aux cris pour dénoncer ou alerter en citant l’exemple du mouvement " y’en a marre " au Sénégal, et " Desperados " en Espagne. " Le cri qui a été déformé par l’écrit revient au galop " ajoutera-t-elle.Selon Ken Bugul, le cri a beaucoup plus d’écho que l’écriture une portée plus large.Contrairement à Abdoul Ali War qui a affirmé : " mon cri est le cri des autres que j’ai lancé à partir de la France pour dénoncer les années douloureuses de 1989 en Mauritanie ".

" Le cri ou la reconstruction de l’espoir "

Dans cette table ronde, le débat s’est focalisé le cri des douleurs de 1989.

" Mon cri d’aujourd’hui pour décrire ma souffrance de la maladie était impensable quand j’étais un peu plus jeune. C’est en grandissant que j’ai pris conscience de mon cri. J’ai décidé de crier à la place des autres malades de drépanocytose, pousser un cri contre cette maladie qui m’a empêché de poursuivre mes études et aussi de crier des évènements de 1989 qui sont une réalité sociale dans mon pays. Mon cri c’est ce qui porte Françoise Dexmier " révéla Mamadou Wane, malade de drépanocytose.

Pour l’ex conseiller de communication de SIDIOCA, Abdoulaye Mamadou Bâ, le cri de l’écrivain Amadou Demba Bâ, c’est un cri d’une communauté peuhle sédentarisée après la sécheresse des années 70 et qui jouait un trait d’union entre les autres communautés. " Une communauté qu’on disait protéger dans les casernes militaires pendant les autres pillaient leurs maisons. Et une fois de retour, ils trouvaient que des maisons sans portes et sans fenêtre " s’insurgea Mr Bâ. Et d’ajouter : " ça veut dire allez vous en ! " dira-t-il.

Il soulignera que : " les efforts consentis pendant 20 ans pour se sédentariser après une terrible sécheresse des années, s’effondrent ". Selon lui, c’est un cri de déracinement, un cri de recommencement ç travers la situation qui est arrivée à cette communauté peuhle. " En 2007 avec l’arrivée de Sidi Ould Cheikh Abdallahi au pouvoir, le cri de l’espoir revient avant de s’effondrer en 2008 avec le putsch du nouveau régime " remarqua l’intervenant.Pour Rachid Ly, ancien victime des événement de 1989, a pesté que :

" le cri peut manifester la révolution, le désespoir et aussi de l’espoir.
 Je cri parce que je n’arrive pas à comprendre dans un pays comme la Mauritanie riche en communautés, en diversité culturelle, qu’on se retrouve dans un drame sanglant de 1989 ".

Cheikh Oumar NDiaye.


 


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