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Table ronde à l’IFM : 'Le cri n’est pas une création mais un moyen de donner naissance à une œuvre'
Dans le cadre de la troisième édition Traversées Mauritanie, l’Institut Français de Mauritanie a abrité jeudi 13 décembre 2012 une table ronde sur la thématique : " je crée donc je crie " animée par une pléiade d’écrivains nationaux et internationaux.
Comment crie-t-on lorsque l’on veut produire une œuvre d’art ? Comment passe-ton de l’explosion de joie, du désordre de la colère, à une œuvre qui les renferme, les illustres et les exprime ? Telles étaient les questions posées aux écrivains lors de la table ronde du jeudi dernier à l’IFM.
" Écrire c’est crier. C’est établir son cri sur une feuille blanche. On crie depuis la naissance. Celui qui ne crie pas, c’est forcement quelqu’un qui ne sent rien. La vie c’est crier ou mourir " dixit Beyrouk.
Pour l’écrivaine Belge, Geneviève Damas, "il ya une prise de recul ans l’écriture. Le cri doit être vaste, venir de loin, englober les autres ".
" Mes écritures ne sont pas des cris mais de prendre le soin des maux de ce que l’on révolte. Je crie pour que l’écriture aille au delà de son intention primaire " indique Felwine Sarr.
Pour Bernard Magnier, journaliste, " pour qu’il y ait de l’écriture, il faut une écriture durable, qui est statistique, qui fait de l’histoire, qui ne sort pas du journalisme ". " Mon cri est un cri du citoyen par contre le cri s’est transformé de nos jours" ajoutera-t-il.
Evoquant le cri et la création, Ken Bugul a souligné que : " Parfois, j’ai envi de crier mais ma bouche s’ouvre sans que le cri ne sort. Arrivé à un niveau limite de l’étouffement de mon cri, je l’écris ". Selon l’intervenante, le cri n’est pas une création mais un moyen de donner naissance à une œuvre. " Le cri est le mouvement de l’innovation, de la passion. Je me considère comme une caisse de rechange de ce qui se passe " constate Noël Djekery, écrivain tchadien. Ajoutant " écrire c’est forcément construire et pour construire il faudra attendre que tout se décante ".
Intervenant, Abdel Vetah a remarqué que : " l’écriture est un acte solitaire par contre s’il ya un cri ça sera un cri muet ".Selon lui, l’acte de créer est antérieur aux normes.
Cheikh Oumar Ndiaye.