Cridem

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23-12-2012

19:06

Moi et mes 101 femmes !

Pour une fois, je quitte le monde de la politique et le tumulte de Nouakchott pour vous parler de moi. Oui, de moi, vous avez bien entendu. Non pas de ma vie qui-n’a-rien-de-particulièrement-intéressant- pour-être-étalée-ici mais de mon expérience avec les femmes !

Une séquence de vie quoi. J’avais un projet de livre à ce sujet. Un projet resté à l’état de projet après seulement l’écriture d’une dizaine de pages. Parce que s’il s’agissait de toucher un public mauritanien, c’était perdu d’avance.

Le titre était pourtant accrocheur. Je pensai à quelque chose comme « Mes 101 femmes ». Hé, n’allez pas me dire que c’est trop. J’ai quand même 47 ans et presque trente ans de vagabondage au compteur. En établissant la liste de mes conquêtes, j’ai été effaré par le nombre, ce qui m’a poussé à opérer une sélection. Out donc celles qui ne m’ont pas retenu plus d’une semaine.

C’est donc l’échelle du temps que j’ai choisi. J’ai pas voulu faire comme certains méchants hommes qui classent leurs conquêtes en fonction de critères pas catholiques du tout.

Ou plutôt pas musulmans, pour être honnête avec soi. Comme « j’ai fait », « j’ai pas fait » et des choses de ce genre. Tant pis pour ceux qui n’ont pas compris l’allusion. Maintenant, ces précisions faites, par où commencer ? Aleg, Boghé ou Nouakchott ?

Les trois villes qui ont constitué mon « parcours du combattant ». Bien sûr, qu’il y en a eu d’autres. Nouadhibou, Kiffa, Kaédi, Lyon, Adis Abeba, Bamako, Abidjan, Dakar, Tokyo. Mais dans ces cités où le séjour n’a jamais dépassé les trois semaines, il s’agissait de relations furtives. Moi et les femmes, c’est toujours des histoires qui commencent comme dans un conte de fée. L’étrange dans tout ça, c’est que toutes ces histoires ont pratiquement le même début mais jamais la même fin.

Même les deux plus « sérieuses », celles qui ont fini par des mariages sont le fait d’un hasard. Et oui, un hasard qui fait bien les choses. S’y ajoute aussi que ma plus grande passion, celle que je vis encore en succédanés, et que je réserve pour la fin, a commencé de la même façon. Avec Zey, par exemple, celle qui sera la mère de mes premiers enfants, c’est un ami fou d’elle qui est à l’origine de notre rencontre.

Elle avait tout juste 16 ans mais déjà des formes généreuses qui pousseraient n’importe quel homme, normalement constitué, à oublier cette recommandation de l’Islam qui interdit de parcourir une femme du regard. Mon ami qui était à ses premières manœuvres pour gagner la sympathie de Zey, était rudement concurrencé par un jeune lycéen qu’on trouva, cette nuit-là, avec elle debout dans un coin de rue, devisant de tout et de rien. Je me dis que c’était vraiment mal parti pour mon ami S. Après trente minutes d’attente qui me semblaient une éternité, je lui conseillai de partir.

Sur le chemin du retour, une irrésistible envie de revenir chez Zey me prit et, sans m’en rendre compte vraiment, je m’installe « comme chez moi », sur une natte étalée dans la vaste cour de celle qui, quatre ans plus tard, allait devenir ma femme. Je vous assure qu’avec moi tout est allé très vite. Quand Zey se décida enfin à quitter son lycéen, elle me trouva vautré sur la natte, avec l’insouciance de mes 23 ans. – Mais dis, pourquoi t’es pas venue nous voir, mon ami et moi ? – Pourquoi faire, je lui ai dit d’aller chercher ailleurs, répondit-elle à ma question qui, sans être un reproche, voulait entendre une réponse connue d’avance de la bouche de la jeune fille. Assise à côté de moi, elle ne vit pas venir mon geste, celui de l’embrasser sans crier gare. Elle ne protesta pas non plus.

C’était le début d’une vie à deux qui allait durer douze ans. Alors, amis mondoblogueurs, si ces frasques vous intéressent, faites-moi signe, je ferais l’effort de poursuivre. Il y’en a encore 100 à raconter. Juré!


 


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