Cridem

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21-01-2013

20:51

Le plasticien Bitongo Betsaleel déploie son imaginaire - [PhotoReportage]

Les œuvres de l’artiste plasticien d’origine congolaise Bitongo Betsaleel qui s’est installé en Mauritanie depuis l’été dernier sont exposées jusqu’au 31 janvier, au Musée national de Nouakchott. Réunies sur le thème, "la 4e dimension de la peinture", les 18 œuvres de sa collection partent à la rencontre des cultures de l’Afrique et de leur beauté.

Bitongo Betsaleel aime donner du volume, du relief à ses œuvres pour entraîner le monde dans un point de non-retour, pousser le spectateur à l’interrogation. Cette liaison métaphysique est illustrée par l’utilisation du tourbillon, de la métaphore, de l’élévation. "D’où la quatrième dimension", explique-t-il.

Comme Le batteur de tam-tam, ses créations sont à mi-chemin entre la mort et la vie pour créer une impression de normalisation. Dans la composition de ses œuvres qui s’imposent royalement sur les murs de la galerie du Musée national, il tronque les feuilles de raphia.

Les couleurs qui décorent ses tableaux créent une relation presque sacrée dans la tradition purement africaine. Chez lui, tout est symbole, représentation. "J’aime que le spectateur, quand il contemple mes œuvres, y découvre l’Afrique", soupire-t-il.

Dans cette obsession à l’attachement de ses racines, de son intérieur, de sa culture, Bitongo Betsaleel se met à la recherche de l’infini, de l’harmonie, des couleurs. Ses œuvres sont en mouvement, en voyage, en communication. En écho, il y défend, par exemple, sa conception de l’amour, remodèle l’auto-fonctionnement de ses créatures.

Mettant à profit son séjour en Mauritanie, Bitongo Betsaleel stylise la tête de la femme, les cornes, la terre cuite, les pailles, les plumes, les feuilles de raphia, les masques, les instruments de musique à cordes comme le Ngoni ou la Kora, que l’on retrouve un peu partout en Afrique de l’Ouest.

Entre deux tableaux, on découvre une belle femme africaine faite de "calebasses", se glisse sur les pas du danseur traditionnel qui porte un masque Minganji, avant d’être enveloppé par son "regard acoustique". Les masques ajoutent aux toiles de Bitongo Betsaleel un côté sacré à l’exposition. Dans cet effet de sorcellerie, le spectateur est entraîné dans un voyage initiatique.

Baptisée également, "la beauté africaine exprimée en masque", l’exposition de Bitongo Betsaleel permet aux visiteurs de découvrir ainsi et d’admirer les masques Pendé, Luba, Gitenga, Minganji…Mais aussi, les fonds plats de la nature, les maracas traditionnelles, de sentir ses coups de pied et de gueule, sa colère intérieure. A l’arrivée, on en sort complètement fasciné, tiraillé entre deux cultures, deux images, celle de l’Afrique Centrale et celle de la Mauritanie.

Babacar Baye Ndiaye


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