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Des créanciers qui se défilent avec la complicité de la Justice
Pendant la crise qu'a fait subir le gouverneur de la BCM à la Générale de Banque de Mauritanie GBM, certains clients de cette dernière, en particuliers deux banquiers et hommes d’affaire importants ont fait montre de peu de reconnaissance à cette banque qui leur était pourtant venu en aide à des moments difficiles pour eux.
D’autres, profitant des mauvaises dispositions de l'argentier du pays à son égard ont tenté de se soustraire à leurs obligations contractuelles, mais aussi de gruger la banque de plusieurs centaines de millions d'ouguiyas.
Tel fut le cas apparemment quand un client de la banque s'est adressé à elle en 2012 afin de réactiver son compte pour bénéficier des services de cette banque, la seule banque d'Affaire du pays.
En février 2012, Ahmed Baba dit Chach Ould Deyé puisque c'est de lui dont il s'agit, agissant en qualité de PDG de la société EMNI sa, ouvre par le biais de la GBM un Crédit Documentaire pour l'importation d'une quantité de 62800 litres d'huile végétale en bidon de 20 litres destinée au marché mauritanien pour un montant de 1475000 USD. Pour garantir le crédit son père Mohamed Ould Deyé se porte caution solidaire pour une échéance au 5/8/12.
Comme conditions, Chach s'engage à domicilier le produit des ventes et à apporter les devises équivalentes de la BCM. A l'échéance prévue la banque solde le compte de son client qui ne lui reste redevable que d'une vingtaine de millions d'ouguiyas. C'est à ce moment qu'entre en jeu Mohamed Limam Ould Benna, président de la Commission des jeunes de l'UPR et associé et ami d'Ahmed Baba Ould Deyé.
Ould Benne accompagne Chach dans ses démarches auprès de la GBM pour obtenir le 23/5/12 l'ouverture d'un deuxième Credoc cette fois pour un montant d'un peu plus de trois millions dollars pour l'importation d'une quantité de 131800 litres d'huile de cuisine en bidon de 20 litres aux mêmes conditions que le premier et avec des échéances qui tombent le 22/10/12, le 29/10/12 et le 5/11/12.
Aux termes de ces trois échéances rien n'a été versé à la banque qui commençait à relancer son client qui devenait de plus en plus difficile à débusquer. Pour les agents de poursuite de la banque trouver Chach devenait une tache ardue.
Il avait changé ses téléphone et ne venait chez lui que tard le soir. Chach finit par amener les émissaires de la banque à un entrepôt situé dans la zone de la foire et là, il leur montra un stock d'huile qui fut l'objet d'un nantissement au profit de la GBM.
Seulement pendant un weekend quelqu’un informa la banque que des camions étaient en train de charger l'huile, lorsque les responsables interrogèrent Chach celui ci leur répondit que ces produits ont été vendus au CSA et que le paiement sera domicilié à la GBM.
Pour appuyer ses dires il leur présenta une lettre du CSA en ce sens. Seulement après avoir attendu en vain, la banque ne vit rien venir, Chach ne respectera même pas un engagement tenu lors d’une réunion en présence de Ould Benne de verser à la banque des chèques sur ses comptes dans les autres banques.
Entre temps la GBM connût les problèmes que tout l monde connait et lorsque ses avocats dépose plainte auprès du parquet, cette action est bloquée par l’intervention du fameux triangle des Bermudes constitué par Ould Raiss, Ould Kheir et Ould Baba Ahmed le procureur de la République qui bloque la plainte dans son tiroir sur instruction des premiers.
Ainsi pour la première fois, on voit un gouverneur de la Banque centrale inciter sciemment un client d’une banque primaire à ne pas honorer ses engagements vis-à-vis de celle ci! Bien entendu en qualité de dirigeant de premier plan du parti au pouvoir, Mohamed Limam Ould Benne n’a aucune peine à entraver le bon fonctionnement de la justice afin que lui et son ami ne fassent pas l’objet de poursuites judiciaires.
Après donc les déboires de la Société Générale de Mauritanie et celle d’Attijari Wafa Bank avec d’autres importateurs dont des élus il est à craindre que les banques ne puissent plus ouvrir des crédocs nécessaires à l’importation des produits de première nécessité. Evidemment comme les informations circulent vite entre les banques les clients en indélicatesse sont au fur et à mesures mis au ban de la communauté financière.
B.C.
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