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18-10-2013

16:37

Séminaire inter parlementaire maghrébine sur l’abolition de la peine de mort:Tous pour l’abolition de la peine de mort

Une quarantaine de parlementaires, des représentants de la société civile et des journalistes, tous provenant du Maghreb et du Machrekh, dont la Mauritanie, se sont retrouvés les 9 et 10 octobre 2013 à Paris où ils ont débattu de la question de la peine de mort.

Guidés par une aspiration commune à la réforme des lois, et à plus de respect de la dignité de la personne humaine, les séminaristes se sont engagés à poursuivre leur combat pour l’abolition, à terme, de la peine de mort dans leur pays respectif.

Pour une première, le séminaire co-organisé à Paris les 9 et 10 octobre dernier par l’Association française Ensemble Contre la Peine de mort (ECPM), le Sénat, l’Assemblée nationale et le ministère français des Affaires étrangères, à l’intention des parlementaires de la région Afrique du Nord et Moyen-Orient parmi lesquels la Mauritanie, et de représentants de la société civile aura été une réussite !

Deux jours durant, les séminaristes ont suivi des conférences et entretenu des débats nourris avant de se retrouver autour d’une aspiration commune pour plus de respect de la dignité humaine, ou plutôt, pour l’abolition à terme, de la peine de mort dans leur pays respectif.

Conscients du défi qui les attend dans la perceptive d’un tel idéal, les séminaristes se sont engagés à poursuivre le combat, réitérant leur détermination pour l’abolition universelle de ce châtiment qu’ils ont qualifié de « criminel ». Ainsi, après la séance d’ouverture tenue au Sénat et présidée par le président de ladite chambre M. Jean Pierre Bel, le séminaire devait se dérouler sur trois ateliers.

L’occasion pour les conférenciers de constater -avec soulagement- les moratoires, surtout de fait- observés par les pays du Maghreb et du Machrekh dans l’exécution des peines de mort requis dans les sentences de justice, et d’appeler à l’éradication d’une telle issue, qualifiée de « cruelle et d’ inhumaine » et qui, selon eux, est contraire à toute éthique de vie.

Auparavant, les conférences animées par M. Robert Badinter (ancien Garde des Sceaux), M Emmanuel Maistre (secrétaire général de Ensemble contre la peine de mort) vont conduire à des échanges fructueux entre séminaristes qui mesureront chacun, le parcours qui reste à accomplir dans cette bataille auprès des gouvernants mais aussi auprès des peuples arabes et musulmans.

L’émouvant témoignage de Mme Antoinette Chabine viendra mettre du baume dans le coeur des séminaristes. Dans un récit plein d’émotions, la conférencière devait raconter ses peines, ses attentes et ses rares espoirs vécus alors qu’elle se trouvait dans « les couloirs de la mort » accusée qu’elle fut, à la peine de mort pour des crimes dont elle était totalement étrangère.

« L’état des lieux du processus abolitionniste dans la région Afrique du Nord et Moyen Orient », « le Rôle des Parlementaires dans le processus d’abolition de la peine de mort », « la création d’un réseau de parlementaires abolitionnistes ». Tels furent les principaux thèmes des ateliers animés par la suite, et qui permirent aux uns et aux autres d’échanger et surtout de sceller des contacts pour mieux faire passer le massage et réussir le combat de l’abolition de la peine de mort dans les régions cibles et pourquoi pas ? dans le monde !.

Et l’occasion était belle pour être ratée ! En effet, le second jour -qui devait consacrer la fin des travaux- coïncidant avec la commémoration du dixième anniversaire de l’entrée en vigueur du Protocole 13 de Convention européenne des droits de l’homme, relatif à l’abolition de la peine de mort en toutes circonstances, M. Laurent Fabius, ministre français des Affaires Etrangères devait assister à la séance de clôture.

Entouré entre autres de M. Claude Bartolone, président de l’Assemblée nationale française, M. Raphaël Chenuil –Hazan (Directeur de l’Association Ensemble contre la peine de mort entre autres, le ministre des Affaires étrangères françaises était incontestablement la vedette du jour. Un statut qu’il confirmera d’ailleurs par l’éloquent discours prononcé en la circonstance, dont nous présentons ci après un extrait qui résume en lui, les travaux du séminaire :

« L’abolition de la peine de mort se heurte souvent à des préjugés, vous les rencontrez dans votre combat. On met en avant la sensibilité de l’opinion publique ou l’existence de priorités plus urgentes. Ces justifications que nous avons bien connues en France pendant des décennies ne justifient rien du tout en réalité.

La décision d’abolir la peine de mort n’est pas une question d’opportunité politique, elle n’est pas, contrairement à ce que l’on prétend, notamment en Afrique du Nord et au Moyen-Orient, une question de culture, c’est une question de principe. Le combat contre la peine de mort prend tout simplement ses racines dans l’universalité des droits de la personne humaine
».

Envoyé spécial Amar Ould Béjà





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