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22-10-2013

20:56

Quand l’Asie drague les touristes français

Peu connues en France, des destinations comme la Mongolie, l’Azerbaïdjan, l’Ouzbékistan, l’Ethiopie ou la Mauritanie tentent de convaincre au salon du tourisme Top Resa à Paris que leur pays vaut le voyage. Mais il leur faut d’abord tordre le cou aux clichés.

« L’Ethiopie n’est pas un pays sec. Il y a de hauts plateaux dans le nord, où l’altitude est de plus de 1.800 mètres, et c’est une terre d’agriculture et d’élevage », souligne Philippe Bourgès, qui défend les intérêts de Kibran Tours en Ethiopie.

Le pays ne reçoit qu’environ 5.000 Français par an, surtout « des voyageurs avertis et de plus de 50 ans », mais l’intérêt s’accroît depuis deux ans, assure M. Bourgès.

C’est le Nord qui attire particulièrement car c’est le lieu de l’ancien royaume chrétien, « le pays de la reine de Saba », dit-il. Grande comme deux fois la France, l’Ethiopie vend un tourisme de culture et de nature, entre les monastères du XIVe siècle, les vestiges d’inspiration française et portugaise, le désert du Danakil, les lacs de soufre et le volcan Erta Ale… A quelques stands de là, la Mongolie rivalise, accessible aux Occidentaux depuis la fin de l’emprise soviétique.

Environ « 7.000 francophones » s’y sont rendus l’an dernier, « Français, Belges, Suisses, Québécois… », sur près de 450.000 touristes reçus, explique une spécialiste de la destination.

« Pour beaucoup de Français, la Mongolie c’est faire du cheval dans les steppes et passer des nuits sous la yourte », note Anya Theatin, qui dirige l’agence Evasion Mongolie. « C’est vrai que c’est un tourisme d’aventure. On a des pistes, peu d’infrastructures touristiques, pas d’autoroute… C’est assez sauvage. Mais il y a l’électricité et la télévision dans les yourtes! », dit-elle.

Cette année, se félicite-t-elle, « on a eu beaucoup de jeunes seniors, des gens de 60 ans amateurs de voyages de découverte. Ils visitent le désert de Gobi, la vallée d’Orkhon, le lac Khuvsgul… et rencontrent des peuples nomades ». « La Mongolie, c’est une vraie déconnexion…. et nos séjours démarrent à 700 euros les 12 jours, hors billet d’avion! », glisse-t-elle. A l’autre bout des allées du salon Top Resa, l?Azerbaïdjan tente de faire passer comme message qu’il existe un tourisme au pays du pétrole — même s’il n’assure que 2% du PIB.

« Nous avons quand même reçu 2 millions de touristes l’an dernier, dont 10.000 Français environ », note Raouf Pachaïev, numéro deux du tourisme de ce pays de 9 millions d’habitants, voisin de l’Arménie et de l’Iran notamment, et venu en délégation à Paris avec une dizaine d’agences de voyages. Depuis mars, l’octroi des visas a été facilité, souligne M. Pachaïev, qui croit dans le potentiel français.

« Pour l’instant nous ne sommes pas sur le radar des Français, mais ça viendra. Nous avons des vols directs Paris-Bakou », sourit-il. Quelques stands plus loin, l’Ouzbékistan résume facilement son offre: « C’est la Route de la soie, avec Tachkent, Samarcande, Boukhara, Khiva… », lance Dorotha Lachnit, représentante en Europe d’Orient Voyages.

« Le tourisme des Français se développe en Ouzbékistan depuis une dizaine d’années. Orient Voyages a accueilli à lui seul 6.000 Français l’an dernier », explique Mme Lachnit. En hôtellerie, le pays a désormais « tout ce qu’il faut », souligne-t-elle.

A Paris, le combat est plus difficile pour la Mauritanie; qui doit convaincre les Français de braver l’interdit du Quai d’Orsay. Car le nord de ce pays d’Afrique est classé en zone rouge par la France. « Pourquoi ? La Mauritanie est une terre de paix, hospitalière », plaide Khadijetou Mint Doua, la directrice du tourisme venue de Nouakchott pour parler des villes archéologiques de son pays, des oiseaux migrateurs, des oasis, du parc national de Diawling

« Les terroristes, les troubles au Niger, tout ça ce n’est pas la Mauritanie. Nous avons sécurisé nos points d’entrée aux frontières et nous ne sommes plus une passoire. Le Quai d’Orsay finira par changer d’avis, nous sommes confiants », dit Mme Doua. AFP

Par Camille





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