Cridem

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30-12-2013

10:49

Séminaire des compétences et expertises : Peut mieux faire ! - [PhotoReportage]

Nouakchott a abrité hier dimanche, pour une durée de deux jours, la cérémonie officielle de lancement du séminaire des compétences et expertises nationales.

Premier de son genre organisé dans le pays, l’événement d’une portée économique considérable pour une Mauritanie encore otage de son sous-développement séculaire et de l’exil forcé sinon institutionnalisé de ses talents expatriés, a été supervisé par le Président de la République en personne, en présence du Premier ministre, des membres du gouvernement, de nombreux hommes d’affaires ainsi que des membres du corps diplomatique.

Les discours des uns et des autres prononcés à la tribune de la rencontre étaient très beaux et rêveurs, donnant l’image d’une Mauritanie ambitieuse, engagée...

... mettant à contribution le savoir faire de ses fils acquis à l’étranger pour calquer le modèle de croissance occidental et forger sa délivrance du joug de l’ignorance et de la dépendance économique, en empruntant progressivement les sentiers du bien-être, de l’unité nationale, de la cohésion et de la liberté.

Organisé par l’Agence nationale des études et du suivi des projets, le séminaire vise selon ses initiateurs à donner une valeur importante aux experts mauritaniens vivant dans les cinq continents du monde.

C’est à partir de cette précision que l’opinion se rend à l’évidence que ce séminaire pour lequel des importants moyens ont été mobilisés et pour lequel les autorités supérieures du pays ont veillé à honorer par leur présence sa cérémonie de lancement, n’est qu’une mise en scène, dont la principale pièce a été volontairement retirée.

En effet, comment les expatriés mauritaniens qui se chiffrent à des milliers, qui excellent dans les affaires, dans les technologies, l’économie, l’industrie et les innovations peuvent-t-ils contribuer au développement de leur pays, au moment où ils sont privés de leurs droits de citoyenneté, empêchés de circuler librement comme l’exige leurs occupations internationales, pour faire marcher leurs affaires et générer des retombées économiques et sociales pour le pays.

Le séminaire des compétences et expertises a été plutôt un rendez-vous des lobbys politiques et économiques locaux qui ont veillé à lui donner tout l’écho nécessaire, dans l’espoir de convaincre l’opinion publique sur l’ouverture du pays à ses fils expatriés, lesquels ont brillé par leur absence à cet événement organisé en toutes pompes.

Commentant cet événement, l’avocat Me Takioullah Eidda, un autre expatrié résident lui aussi au Canada, faisant perdre au pays ses talents d’homme de droit pour rehausser nos barreaux à l’intérieur, a vu juste quand il dit : « il faut insister sur le fait qu’il ne suffit pas d’organiser une rencontre au Palais des Congrès à Nouakchott et distribuer quelques billets d’avion, pour prétendre attirer l’attention ou encore mobiliser cette importante communauté mauritanienne. Il faut bien plus ! Outre la volonté politique, il faut une ferme et irréversible volonté d’ouverture ».

Et d’ajouter : « pour commencer, il faut connaître cette communauté. Ensuite, connaître ses besoins. Et enfin, répondre à ses besoins de façon objective, sans compromis et dans le seul et unique but de servir l’intérêt supérieur de la Mauritanie et ses citoyens ».

Pour l’avocat, il est du devoir de la Mauritanie et de son État de tirer avantage des membres de la diaspora mauritanienne, où qu’ils se trouvent, en facilitant leur retour à la mère patrie et du coup, leur permettre de participer à son développement économique et sociale. Pour commencer, l’État doit poser des gestes concrets et urgents, mais simples, à l’égard des membres de cette diaspora, comme entre autres :

1. Faciliter et enlever toutes les contraintes relatives au port de la double nationalité ;

2. Créer un avantage bancaire, en devise, exclusivement destiné aux membres de la diaspora, dont le solde est rapatriable au besoin et sans formalités, au pays de résidence à l’Étranger ;

3. Créer, au sein du Guichet Unique du Ministère de l’Économie et du Développement, un Comité d’assistance et de soutien dédié uniquement aux investisseurs membres de la diaspora ;

4. Créer une franchise fiscale d’une durée de dix (10) ans, exclusivement au bénéfice des investisseurs membres de la diaspora pour tout investissement égale ou supérieure à cent (100.000.00 $) mille dollars ;

5. Mettre en place un bureau de recrutement permanent dédié uniquement à la main-d’œuvre spécialisée membre de la diaspora, plus particulièrement dans les domaines suivants :

Autrement dit, il faut nationaliser cette action plutôt que de chercher, comme par le passé, à la politiser.

Amadou Diaara

Avec Cridem, comme si vous y étiez...

















































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