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13-03-2014

07:30

Recrudescence des divorces : Le mal vivre des couples mauritaniens

Temps Forts - Ca commence par youyous, des congratulations. Les jeunes mariés dressent des plans d’avenir ambitieux. Puis le temps s’en mêle et les antagonismes. Le mariage prend l’eau et le couple se déchire.

Au fil des années la Mauritanie a connu un incroyable taux de divorces (49 % des cas de mariage) aussi bien en milieux urbain qu’en milieux rural. Une enquête publiée par le secrétariat d’état à la condition féminine (mars 2002) en révèle les causes et les conséquences chiffres à l’appui.

Le divorce est un phénomène social dont la fréquence, la manifestation et l’intensité varient d’une société à une autre, en fonction de la spécificité culturelle, de la situation économique et de la législation en vigueur.

On note en Mauritanie un grand nombre de divorces qui portent un grand préjudice à la stabilité des ménages et l’unité des familles. Bien qu’il ne s’agisse pas d’un phénomène social nouveau, sa perception a pris une autre dimension au cours des dernières années.

Dans un rapport publié par le secrétariat d’Etat à la condition féminine il est précisé : « le divorce qui était considéré par le milieu social comme un acte se rapprochant de l’hérésie, était assez peu fréquent et la stabilité du mariage entre époux était assurée par le pouvoir patriarcal coercitif et dissuasif au sein de la famille. »

Selon un recensement effectué en 1997 le taux de divorces était de 15,8% au niveau national. Cette proportion varie de 21% en milieu urbain à 15,4% en milieu nomade et chute à 13,8% en milieu rural sédentaire.

Une enquête menée par le secrétariat d’état à la condition féminine met en exergue trois principales causes du divorce : la mésentente entre la femme et la famille de son conjoint (20 %), le mariage sans consentement de la femme (16 %), et le non respect du contrat de mariage, polygamie ou infidélité conjugale du mari (14 %).

D’autre part, le mariage précoce des femmes et le mariage avec un homme beaucoup plus âgé sont également des raisons de divorce (6 %). Enfin, dans 7 % des cas, la mésentente du mari avec la famille de la femme est aussi à l’origine du divorce. Globalement, plus du quart des ruptures (27 %) est du à des problèmes de relation avec la famille du conjoint.

Du fait de la faible prévalence de la polygamie dans la société mauritanienne, les raisons relatives à la polygamie ont été peu évoquées comme la mésentente entre co-épouses (2 %) et le fait que la femme soit négligée (2%).

Contrairement aux stéréotypes, les problèmes économiques dans le ménage sont rarement cités comme des raisons principales du divorce : 0,2% pour la femme « avide » d’argent et 0,2% pour la femme qui travaille ou veut travailler).

Toujours dans le cadre de l’enquête, le secrétariat d’état à la condition féminine évoque la dissolution de la structure du ménage comme principale cause du divorce qui par ailleurs finit par avoir des conséquences sur les enfants ne vivent pas avec leurs deux parents.

Les résultats de l’Enquête Démographique et de Santé de Mauritanie (EDSM 2000-2001) révèlent que 27% des enfants ne vivent qu’avec leur mère et seulement 4% avec leur père. D’autre part, 14% des enfants de moins de 15 ans ne vivent pas avec leurs parents. Cette étude indique que le divorce est plus demandé par la femme, que par l’homme.

Sata Ndiaye
Stagiaire




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