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La Chasse à la vie - 3ème épisode suite
Cheibou - Je quittais Nouakchott dans le véhicule transportant les bagages, cependant que mon oncle et sa femme prirent une voiture légère pour Atar, point de jonction de notre retrouvaille après Nouakchott. Le relief que nous arpentions était rocailleux, la route menant à Akjoujt est une route bitumée, de vastes terrains archaïques, nous nous trouvions sous un soleil de plomb, l’atmosphère était à son zénith, les rayons de soleil nous accablaient.
Arrivée à Akjoujt, le chauffeur nous indiqua le restaurant dans lequel on devait diner, n’étant accompagné de personne, et ne connaissant aucune famille et n’ayant pas de moyens financiers je dus me rendre dans une maison à côté de la Gare Routière à environs quelques mètres de là,...
...il faisait nuit et les gens se trouvant sous un hameau cantonnaient des chants et louanges du Prophète Mohamed (PSL), j’ai pris plaisir à écouter les chants et du rester jusqu’au moment où je me suis rendu compte que je devais rejoindre le véhicule pour continuer mon voyage.
Quelle n’a été ma surprise de constater que le véhicule est parti depuis belles lurettes, sans laisser aucune instruction à mon sujet au restaurateur de la Place.
J’ai dû me rendre à l’évidence et pris mon courage à deux mains, je suis donc rendu au Poste de la Gendarmerie où j’ai déclaré au Chef de Poste que j’ai raté mon camion et s’il pouvait me rendre un service, celui de m’embarquer à bord du premier véhicule se rendant à Atar, cela me fera plaisir, ce qu'il fût. Une demie heure après mon entretien avec l’officier, une occasion d’or s’est présentée à moi, il s’agit d’une voiture militaire dans laquelle je pris place et m’en allais rejoindre Atar.
C’est vers 17 heures, que nous avions au Rond Point d’Atar, c’est le centre d’attraction, à peine descendu du véhicule militaire, que j’ai remarqué dans la ruelle les camions de transport, où je me rendis à la recherche de mon véhicule qui m’avait "oublié" à Akjoujt.
Quelques instants après, je me trouvais nez à nez avec le chauffeur qui m’a reconnu et m’a demandé comment je me suis retrouvé ici, alors qu’il prétendait qu’il m’avait recherché partout à Akjoujt. Sans tenir compte de ses déclarations, je lui réclamais le reliquat du transport entre Akjoujt et Atar et les bagages de mon oncle.
Sans riposté, il s’en allait me remettre le reliquat de mon transport et m’indiqua la boutique dans laquelle se trouvait nos bagages en me précisant que mon oncle avait laissé des consignes au boutiquier auquel cas où je me présentais à lui de rester sur place jusqu’à son retour.
Vers dix heures, mon oncle était de retour et m’a amené chez son ami où se trouvaient ma cousine et son enfant, elle était presque affolée, car elle pensait que j’étais perdu pour de bon, et elle pleurait, cependant que mon oncle la consolait après cette aventure.
Le lendemain matin très tôt nous prenions un autre véhicule pour Choum, point de jonction entre Nouadhibou-Atar-Zouerate, où le train le plus long du monde nous attendait en provenance de Nouadhibou, pour nous y embarquer et continuer notre voyage vers Zouerate.
Vers dix huit heures, nous arrivâmes à Choum, où nous nous installâmes sous un hameau en attendant l’arrivée du train en provenance de Nouadhibou. Mon oncle alla vers les restaurateurs pour nous amener de quoi bivouaquer, et faire du thé.
Quelques instants après avoir pris place sous le hameau, un brouhaha énorme se fait sentir, des va et vient c’est le train en provenance de Zouerate vers lequel les gens s’activent pour s’installer à bord.
Il s’agit d’un train composé de deux CC tractant 240 wagons de minerais de fer extraits des mines de Miferma, (société des Mines de Fer de Mauritanie), société exploitant le minerai de fer depuis l’indépendance de la Mauritanie. Cette société est un Etat dans l’Etat par sa puissance, elle est imposante par ses moyens techniques et ses moyens financiers.
Dès que le Chef de Bord termina sa mission à savoir, la remise du courrier au chef de Camp et l’attelage des citernes d’eau devant être amené à T’meimichatte, le train s’ébranla majestueusement et disparut derrière les quelques roches montagneuses vers Nouadhibou.
Les véhicules en provenance d’Atar et d’autres horizons, Nouakchott, Akjoujt se déferlent sur Choum pour y débarquer les passagers les uns allant à Zouerate et les autres allant à Nouadhibou.
C’est aux environs de 00 heures que le train en provenance de Nouadhibou, nous réveilla avec ses sirènes assourdissantes et en quelques secondes, il fut pris d’assaut par des centaines de passagers qui s’installèrent dans les wagons vides et pleins de détritus des minerais de fer.
C’est ainsi que, ma famille et moi nous nous installâmes à l’arrière du train dans le wagon destiné aux convoyeurs du train, un wagon aménagé en chambre ou se trouvaient à l’intérieur des lits superposés deux par deux et sur lesquels sont mis des matelas destinés aux convoyeurs ainsi que les familles des travailleurs de la Miferma.
Le train s’ébranla vers Zouerate aux environs de 00 heures 05 mn, en passant par Toijil, chantier de la Miferma où là également des colis seront remis au Chef de Chantier, et nous poursuivîmes notre randonnée vers Zouerate où nous arrivâmes le lendemain aux environs de 7 heures du matin.
Des taxis brousses attendaient l’arrivée des passagers pour les embarquer et les amener en ville, ce qui fut fait, une voiture du service attendait mon oncle pour le déposer avec sa famille à la cité de Zouerate. Aux environs de neuf heures trente, nous nous installâmes dans la maison de mon oncle, une maison composée de deux chambres et un salon, une cuisine et des WC, une petite cour à l’intérieur de laquelle se trouvait une tente servant à relayer le salon quand il y’a des visiteurs importants pour s’y reposer.
A suivre ....
Alioune Ould Bitiche
Auteur de : "La chasse à la vie"
Tél 46785732 - Nouakchott
émail : bitiche@gmail.com