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La chasse à la vie - suite - 12ème épisode.
Cheibou - Après avoir constaté la dure réalité de la disparition de ce jeune, je sortis propulsé, et décidé à mener le combat avec les ouvriers et la population locale qui à la première alerte, avaient pris le chemin des combats, je me dirigeais alors vers un groupe de manifestant se trouvant derrière la clinique, pour saborder les voitures et les maisons des expatriés qui étaient dans les alentours et sous la surveillance manifeste des militaires.
Cà et là, des manifestants masqués renversant les véhicules, les incendiant les unes après les autres, je poursuivais le chemin de la lutte en contournant les résidences des cadres de la Miferma.
J’entendais au loin, les rafales meurtrières qui déchiraient le ciel, je voyais partout la fumée se dégageait des différents foyers de tension au centre ville et dans les environs.
Parvenus au milieu de combat, je constatais en peu partout des corps inertes, des blessés gémissants, d’autres sanglotants, c’était horrible, et à la fois insupportable, quelques véhicules parviennent jusqu’au lieu pour ramasser les victimes tandis que la seule et unique ambulance tarde à venir du fait de la difficulté de passage entre les protagonistes.
Partout des soldats et des ouvriers se battaient au corps à corps, je portais par ci et par là des mouchoirs mouillés aux ouvriers pour les mettre sur leur yeux contre la fumée, des centaines de personnes venus à la rescousse, des femmes criant leur désarroi face aux actes abominables des militaires à l’encontre de ces ouvriers, elles accompagnaient les hommes dans leur combat et les encourageaient à continuer la lutte.
Des centaines de pierre déferlaient à tort ou à raison dans tous les sens comme les rafales des balles, je me faufilais et au bout de quelques sauts acrobatiques, je me retrouvais dans la partie Nord-est de la cité européenne aux côtés d’une dizaine de jeunes en face d’un parc d’automobile qui fut leur cible principale, mettant le feu et une grande explosion se dégageait des véhicules garés dans ce parc.
Après de longues courses à travers les rues et les coins et recoins balançant des pierres aux fenêtres et portes des expatriés qui ne manifestaient aucuns signes de crainte de subir des représailles de la part des contestataires et manifestants dans la cité européenne.
Mes compagnons et moi nous retournâmes au point de départ (lieu de combat), et à notre grande surprise les portes de l’école publique étaient l’objet de tirs sporadiques, certains parents d’enfant vécurent leur dernier soupir en face de cette bâtisse ou à l’intérieur même, où les balles perdus faisaient leur loi.
18 H 50 – Une heure de massacre odieux.
A la hauteur de l’école publique (bâtiment construit par la Miferma pour les enfants des ouvriers), je voyais des corps inertes à terre, mais également des blessés, ceux des familles et des parents d’élèves s’étant rendus ou se hâtant, affolés pour s’informer de l’état de leurs enfants à l’école. A l’intérieur de l’école, les enseignants retenaient les élèves dans les classes, d’autres sortaient à l‘encontre des balles perdues, et qui tombèrent au seuil de l’entrée de l’école.
Je voyais des gens affolés, faisant mine de se défendre par le seul moyen de bord à savoir des bâtons, des pierres, après un faufilement entre les uns et les autres, je pus me retrouver parmi les ouvriers se trouvant en face de la boulangerie, des crépitements de balles comme l’éclat de tonnerre se déferlaient sur le bâtiment de l’école non loin de nous, des tirs assourdissants jetaient le trouble parmi les enfants et les enseignants qui se dissimulaient sous les bans et parfois derrière les murs de l’école.
Un autre aspect terrifiant de ce mercredi noir, c’est celui d’une femme qui se trouvait juste à l’angle gauche de l’école en face de la boulangerie, elle se trouvait là et à travers les grilles de la cour, elle manifestait sa solidarité avec les miniers par des cris et des you-yous, jetant de temps en temps des pierres, ou des mouchoirs mouillés qu’elle offrait aux manifestants pour leur permettre d’essuyer leur yeux de l’effet des grenades lacrymogènes.
Elle fut faucher par les projectiles d’une mitraillette, projetant son corps en arrière, elle s’écriât, déchiquetée, elle rendue l’âme peu de temps après. D’autres scènes plus terrifiantes suivirent celle-ci dans les environs et l’espace séparant la cité minière aux ‘’Services Généraux’’.
En effet, des centaines d’ouvriers étaient partis très tôt pour effectuer des actes de sabotage sur les lieux du travail aux ‘’Services Généraux’’ Direction du Siège d’Exploitation de la Miferma, (D.S.E).
Ils furent surpris par les patrouilles des forces armées dépêchées sur les lieux et des escarmouches eurent lieu aux environs du Siège, causant quelques décès dans les rangs des ouvriers et provocant plusieurs blessures au sein des militaires.
Le coucher du soleil venait juste de pointer, accompagnant les actes barbares, des ambulances sillonnaient l’unique artère menant vers les ‘’Services Généraux’’, elles amorcèrent une course folle sur les lieux afin de récupérer les survivants de cette tuerie, le cri infernal des blessés résonnait aux loin.
Des témoins oculaires revenus des lieux, faisaient état de plusieurs morts au Centre ville, d’autres affirment que le nombre des décès aux environs des ‘’Services Généraux’’ était a peu près huit à dix d’ouvriers.
Parcourant les alentours de la Cité, les habitants et les familles prenaient le chemin de l’exode pour quitter la ville, des dizaines de travailleurs, constituèrent des Comités d’action et engagèrent des actes de représailles sur le matériel de la société, les camions, les bus et tous les véhicules garés sont incendiés.
Au coucher du soleil, on entendait, des tirs sporadiques au loin et les éclats des balles couvraient le ciel. La ville fut cernée par les patrouilles militaires, et les habitants furent sommés de se terrer dans les maisons, en mettant à la disposition des Autorités toute arme à feu et tout ce qui pouvait provoquer la mort.
Une nuit de terreur fut provoquer chez les habitants et les ouvriers des hallucinantes cauchemardesques, tantôt des tirs lointains réveillaient les pauvres citadins.
Au petit matin, la cité se réveille et les militaires sont en alerte devant les domiciles des ouvriers dans la cité « Africaine », menaçant ceux d’entre eux qui refusent de remettre à la disposition des unités, les armes qu’ils détiennent.
Une journée de deuil s’est amorcée au lendemain de ces évènements, les familles enterrent ses fils perdus dans cette épouvantable crise qui s’est soldée par la mort de plusieurs travailleurs parmi lesquels des enfants et des femmes et qui n’ont été en aucun cas que des cibles de balles perdues.
La ville revenait peu à peu à la normale, les gens vaquent à leur occupation quotidienne, les visites des uns aux autres pour s’enquérir de leurs nouvelles, se poursuivent de jour et de nuit. Partout des militaires embusqués derrière des barrières pour assurer la sécurité dans la cité minière.
La vie dans la cité française a repris son cour, les français pouvaient désormais, sortir pour chercher les approvisionnements et goûter ainsi la saveur de la vie, après plusieurs jours de concentration dans leurs villas, de peur d’être l’objet de violence de la part des travailleurs de la Mine de Zouerate.
A suivre 13ème épisode :
"la chasse à la sorcière".
Alioune Ould Bitiche
Auteur de : La chasse à la vie
tél : 46.78.57.32
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