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Condamnés pour viol, des agents du GGSR s’en sortent en Appel
Abou Cissé - Le Palais de Justice auprès du Tribunal de Nouakchott, l’Empire Islamique des Sables a été littéralement pris d’assaut, Jeudi 15 Mai 2014, par une foule de parents et proches de quatre éléments du (GGSR) lourdement condamnés en première instance et dont le dossier était en appel.
En effet, les prévenus ont été reconnus coupables en première instance devant la Cour Criminelle de Nouakchott et condamnés, certains à 7 ans et un à 5 ans de prison fermes pour le viol collectif d’une Sénégalaise lors d’un contrôle routier.
Le collectif des avocats promu à leur défense, a plaidé pour leur acquittement au cours d’une séance houleuse pendant laquelle le Substitut du Procureur a tout fait pour les enfoncer davantage. Mais deux arguments pèseront lourd dans la plaidoirie de l’avocat Me Bilal Ould Dick et de ses collègues.
En effet, Me Bilal, dans sa plaidoirie a dénoncé l’empiètement du GGSR dans un domaine de compétence qui n’est pas le sien, à savoir le droit à l’interpellation, à l’interrogation suivi de l’établissement de procès-verbaux, puis le déferrement de prévenus devant le Parquet de la République.
Bref, lui et ses collègues notamment Me Bah Ould M’bareck, Me Abdallah Ould Gah et Me Abdallah Ould H’meime trouvaient tout simplement que le GGSR n’avait pas les compétences requises pour jouer à la Police Judiciaire, surtout dans cette affaire. Cette tâche relevait selon Me Bilal, soit de la Police Nationale ou de la Gendarmerie Nationale.
Or, après la plainte déposée par la plaignante, souligne-il en substance, le GGSR a procédé à l’arrestation de ses éléments, à l’enregistrement des interrogatoires et au transfert du dossier au Parquet de la République, dont ils n’ont aucune compétence, selon lui.
Deuxième argument, Me Bilal s’étonne que la plaignante se soit suffit à faire une déposition au GGSR, sans avoir jamais mis les pieds au Parquet pour faire sa déposition et expliquer devant le Procureur de la République les circonstances du viol dont elle serait victime. ‘‘Elle a même complètement disparue de la circulation depuis le début de l’affaire’, plaide-il en substance, ce qui serait étonnant de la part d’une victime d’un aussi grave acte qui n’aurait même pas pris le temps de se faire représenter dans la séance du jour.
Pour Me Bilal Ould Dick, cette accusation serait même montée! Il ira jusqu’à soutenir que ce viol n’a jamais eu lieu et la Sénégalaise dont le nom n’est pas divulgué l’aurait inventé de toutes pièces, sans doute pour se venger des agents qui l’avaient prise, elle et son accompagnant, en infraction au code de la route.
La promptitude avec laquelle le GGSR aurait traité le dossier, selon lui, relèverait du seul souci de sauvegarder une réputation de corps irréprochable prêt à sévir contre ses éléments sur un simple soupçon qui n’a aucune base, dit-il.
Le verdict rendu par la Cour d’Appel à l’issue du jugement s’est traduit ainsi par une réduction drastique des peines infligées en première instance, dans la mesure où les quatre éléments ont été condamnés à 1 an et six mois de prison avec sursis. Ce qui signifiait tout simplement leur mise en liberté séance tenante.
Le verdict fut accueilli par une explosion de joie de la nombreuse parenté présente. La police eut du mal à évacuer la salle. Me Bilal et ses collègues de la défense ont cependant déclaré leur mécontentement du verdict et ont promis de le casser pour obtenir un acquittement pur et simple.