Cridem

Lancer l'impression
28-05-2014

10:57

Mohamed Saïd Homody : l'unité africaine / le parcours (1)

Adrar-Info - Introduction : L’Afrique est assurément un continent aux destinées paradoxales. Il semblerait qu’il ait ét à l’origine de l’homnidé avec la découverte, dans les hauts plateaux d’Ethiopie de cet ancètre bipède de l’Homo Sapiens et qui a vécu entre 4, 5 millions d’années et 1, 5 million.

Il a abrité de fameuses civilisations : égyptienne, libique, ghana, (Royaumes : Il a engendré des Empires et royaumes prestigieux : Ghana, Almoravides, mérénides, Alaouites, Haoussa- foulani, mamomotapa ( Zimbabwé actuel) Ashanti,Mossi, Sokoto etc.

Il a engendré des dirigeants remarquables : Ramsès II, tarek IBN Ziyad, Youssef Ibn Tachfine, Moulaye Ismaïl, Soundiata keïta, Kankan Moussa, Ousmane dan Fodio, El hadj Oumar, Chaka etc. et d’autres à l’époque contemporaine. Il renfermait et renferme toujours des Richesses et des potentialités incommensurables !

Pourtant il a expérimenté dans sa chair deux calamités : -la traite des noirs qui s’étendu sur trois siècles approxémativement (XVIe-XIXe) -la colonisation ; Et la révolution industrielle qui est à l’origine ( à partir du 18 e siècle) de l’immense retard accusé par le continent.

Prélude: L’idée de la Conférence de berlin (1884-1885) appartient au Portugal et fut reprise après par le Chancellier allemand Bismarck (15 nov 1984-26 fev 1985) Elle établit « les règles à observer dorénavant en metière d’occupationdes territoires sur les côtes africaines. »

L’article 34 de l’acte de Berlin, le document signé par tous les participants à la conférence précise que toute puissance européenne qui prendrai dorénavant possesion d’un territoire sur les côtes africaines ou y assumerait un « protectorat » devrait en informer les membres signataires de l’Acte de Berlin pour que ses prétentions fussent ratifiées. Conquête militaire (1885-1935) n’a épargne du continent que le royaume d’Abissynie c-a-d l’Ethiopie actuelle.

Sentiment d’Unité: L’idée m^me de communauté de sort et de destins entre noirs est Née au début du siècle danss les ïles britanniques. Puis elle s’est étendue à l’Amérique du Nord avant d’atteindre l’Afrique proprement dit. En 1890 Sylvester Williams, un avocat de Trinidad (et Tobago), à la fin du XIXe siècle, fonde à Londres « l’Association africaine » qui a pour mission « la race africaine de toutes les parties du monde. » Et plusieurs mouvements sont crées pour lutter contre la discrimination raciale.

Puis un mouvement d’intellectuels noirs américains dirigé par William E. Burghard Du bois s’attaque d’une manière plua active aux problèmes de l’avancement des noirs, en Amérique tout spécialement. Le ptrofesseur Du Bois qui enseigne à l’Université d’Atlanta revendique l’égalité totale : politique, civile et sociale entre blancs et noirs ; Sylvester Williams convoque, lui, en 1900, à Londres, « la Conférence de l’Association Africaine. »

Deux autres militants illustres,Marcus Garvey né en 1885en Jamaïque, protestant un tantinet messianique et George Padmore, né en 1903 à Trinidad, élévé aux Etats unis se joignent au peleton des premiers combattants de la « cause de l’égalité de droits pour les noirs. »

Le Panafricanisme:« le panafricanisme est …une manifestation de solidarité fraternelle entre noirs …des Antilles britanniques et ceux des Etats Unis d’Am&rique. …Une lutte pour faire reconnaître, aux yeux du monde la dignité des noirs. » Il est né dans le sillage de la « conférence de l’Association Africaine » de 1900 et son vrai père est donc Sylvester Williams Williams, Et l’expression « panafricaine » est ajoutée, sur initiative, semble-t-il , du Dr Du bois. Le concept « panafricanisme » était alors racial.

En 1908 Du Bois fonde aux Etats unis « l’Union nationale pour l’avancement des gens de couleur » (NAAACP) dont le Président est un blanc.Du Bois est le rédacteur en chef de son organe officiel CRISIS crée en 1910.

Les boulversements de la Première guerre mondiale: Au cours de la iere Guerre mondiale, le Président américain Woodrow Wilson rend public ses « quatorze points » qui mettent en exergue, entre autres propositions, « le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. »

Au lendemain de ce conflit, Du Bois organise, en 1919, à Paris le premier Congrès panafricain. Les 50 délégués viennent de diverses colonies africaines britanniques, des Usa et des Antilles. Le 2e congrès, en 1923, se tient à Londres ; et le quatrième à New York en 1927.

A partir de 1935 adhésion d’africains comme le futur chef de l’Etat du Nigéria : Le Nnamdi Azikwe et le Gold costien Kwamé nkrumah.L’Afrique francophone est toujours absente à part le dahoméen Tovalou Houiénou ou certains proches du Parti Communiste Français.

« l’Afrique se lance à la recherche de son unité à la fin de la seconde guerre mondiale. Elle le fait à travers le panafricanisme … »

5e congrès panafricain organisé par Du Bois à Manchester en 1945. Ce congrès au sein duquel Kwamé Nkrumah joue un grand rôle se penche sur la question des Antilles, mais aussi l’indépendance pour Algérie, Maroc et Tunisie , ainsi que pour les peuples de l’Afrique de l’ouest.Aout et sept 1946 Nkrumah crée le secrétariat national ouest africain auquel participe un délégué ouestafricain francophone : le futur chef de l’Etat dahoméen ; Sourou Migan Apithy. Le Ghana indépendant le 6 mars 1957 organise le 6e congrès panafricain du 4 au 8 décembre 1957 à Kumasi.

La concrétisation du concept de l’Unité africaine: La première Conférence des Etats africains indépendants se réunit du 15 au 22 avril 1958 à Accra regroupant huit Etats : Egypte, Ethiopie, ghana, libéria, Libye, Maroc, Souan et Tunisie. (L’Afrique du sud refuse d’y participer.) Cette rencontre décide la reconnaissance officielle du FLN et du droit de l’Algerie à l’independance et à l’autodetermination.

- En décembre 1960 Les modérés de l’afrique francophone se réunissent à Brazaville et décident de soutenir Kasavubu contre Lumumba et la Mauritanie contre les revendications marocaines. –

En janvier 1961 réunion à Casablaca des pays suivants : Ghana, Guinée, Mali, RAU, Libye Maroc et l’Algérie. -En mars 1961 conférence du Caire. 250 délégués représentant soixante et onze partis politiques syndicats et organisations depays membres des deux groupes. Le groupe de Monrovia (mai 1961) animé par le Pt Tubman ; Houphouët-Boigny et Senghor. 19 participants : les Douze du groupe de Brazaville + le libéria, le Niger, la Somalie, la Sierra leone, le Togo, l’Ethiopie et la libye.

La conférence déclare : « l’unité visée pour le moment n’est pas une intégration politique des Etats souverains, mais une unité des aspirations et des actions considérée du point de vue de la solidarité sociale africaine et de l’identité politique. » Deux blocs antagonistes apparaissent alors et sont connus comme étant « le Groupe de Casablanca » et « le Groupe de Monrovia ».

L’Union africaine et malgache (UAM) créée le 19 septembre 1961 et rassemble douze Etats : la mie, le Sénégal, la haute Volta, le Niger, le Dahomey, le Cameroun, la Côte d’ivoire, le gabon, le centrafrique, le tchad, le Congo et Madagascar. « L’indépendance de l’Algérie (Juillet 1962) et l’admission de la Mauritanie à l’ONU ( octobre 1961) éffacent deux sources de conflit entre les tenants de deux points de vue opposés. Leur tension s’apaise quelque peu…

Alors les efforts de pays neutres comme l’Ethiopie, aident à la création d’une atmosphère favorable à la reconciliation. Plus encore le désir de réunir tous les etats indépendants au sein d’un forum panafricain et le souhait commun (éliminer les menaces contre le continent) poussent les différents blocs à se rapprocher. Plusieurs rencontres publiques et privées vont avoir lieu. »

Processus Naissance effective d’une organisation Continentale: Et le résultat est la réunion du Conseil des ministres’ à Addis Abbéba, du 15 au 23 mai 1963, qui verra la création de l’OUA ( Organisation de l’Unité Africaine) conforme aux dispositions du Chapitre VIII de la Charte des Nations Unies Du 23 au 25 mai 1963 réunion de la C onférence historique des chefs d’Etats des pays suivants : Algérie - Burundi - Cameroun - Centrafrique - Guinée - Haute Volta - Liberia - Congo Démocratique - Cote d'Ivoire - Dahome - Ethiopie Gabon - Ghana - Guinée - Haute Volta - Liberia - Libye - Madagascar - Mali - Mauritanie - Niger - Nigeria - Ouganda - Egypte - Rwanda - Senegal - Sierra Leone - Somalie - Soudan - Tanganyika - Tchad -TUNISIE.

Etaient absents ; le Togo( victime d’un coup d’état du 13 janvier 1963) ; le Maroc qui refuse de reconnaître l’indépendance de la mauritanie ; et L’ Afrique du Sud de l’Apartheid. A cette rencontre le Pt du Ghana l’Osagyefo kwamé Nkrumah plaide pour les etats unis d’Afrique en ces termes : « Unis, nous résistons. Notre objectif, c’est, dès maintenant l’unité africaine. Il n’y’à pas de temps à perdre. Nous devons maintenant nous unir ou périr… » Et il recommande « la créatiion d’une défense commune avec un commandement suprême africain, des affaires étrangères et une diplomatie communes, une nationalité commune, une monnaie africaine, une banque centrale africaine t un système continental de communications. »

La pproche régionaliste est defendue par les pays membres du Groupe Monrovia et Pt du Tanganyika El Mualimu Julius Nyéréré. Le Pt Tsiranana de Madagascar déclare au nom de ce groupe : « Nous voulons conserver la souveraineté totale des etats… Je dois souligner que notre adhésion signifie un rejet pur et simple de la formule préconisant la formation d’une féédration d’Etats africains parceque le fédéralisme présuppose la perte d’une large part de souveraineté nationale. Nous rejetons, également, la formule confédérale qui fait que l’autorité que nous imposons sur nos etats imposerait des requêtes qui seraient inacceptables pour certains d’entre nous… »

Le président Habib Bourguiba de Tunisie défend la même position; (Parlons pour nous-mêmes. Nous préférons voir les choses comme elles sont. Nous nous connaissons bien les uns les autres et nous n ’avons guère le temps de dresser l’inventaire de ce que nous nous apportons mutuellement et de ce qui nous divise » Même un membre du groupe radical de Casablanca, le président Modobo Keïta, déclare : « Le système colonial a divisé l’Afrique, mais il a permis aux nationa de naître.

Les frontières actuelles doivent être respectées et la souveraineté de chaque Etat doit être consacrée par un acte Multilatéral de non agression ! » Le premier ministre du Nigéria ; El Hadj Abubakr Tafewa Balewa abonde dans le même sens : « Si nous voulons une unité en Afrique, nous devons premièrement accepter certains faits essentiels. Le premier est que les Etats africains doivent se respecter les uns les autres. On doit accepter le principe de l’égalité entre tous les Etats. Nonobstant qu’ils soiet grands oupetits, ils sont tous souverains et leur souveraineté est quand même la souveraineté… »

Compromis définitif : « personnalité nationale, plutôt qu la personnalité continentale africaine »

La Charte de l’OUA est le reflet de ce choix qui se traduit par ces objectifs :

-assurer la primauté de l’Etat, consolider l’indépendance des Etats en défendant leur souveraineté et leur intégrité territorial ;
-renforcer l’unité et la solidarité des Etats africains ;

-coordoner et intensifier la coopération entre eux ;
-éliminer sous toutes ses formes le colonialmisme ;
-favoriser la coopération internationale.

L’article 2 de cette Charte énumère les principes de base que tous les Etats membres s’engagent à respecter et qui sont :

-« Egalité souveraine de tous les Etats membres : tous les Etats membres jouissent des mêmes droits et ont les mêmes devoirs. »
-« Non ingérence dans les affaires intérieures des Etats. »
-« Respect de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de chaque Etat et de son droit inaliénable à une existence indépendante. »
-« Règlement pacifique des différends par voie de négociation, de médiation, de conciliation ou d’arbitrage. »
-«Affirmation d’une politique de non alignement à l’égard de tous les blocs. »
-« Condamnation sans reserve de l’assassinat politique ainsi que des activités subversives exercées par des Etats voisins ou tous autres Etats. »

-« Dévouement sans reserve à la cause ee l’émancipation totale des territoires africains non encore indépendants. »

L’organisation qui se choisit le fonctionnaire international de nationalité guinéenne –Diallo Telli- crée un « Comité de libération » basé à Dar es-sala et composé de neuf Etas. L’OUA favorise aussi le regroupement des pays en des organisations régionales ou spécialisées (exemple la Communauté Economique de l’Afrique de l’Ouest-CEAO et ECOWAS en anglais-) L eprincipe retenu est celui de leur intégration à l’organisation continentale.

A suivre :



Les articles, commentaires et propos sont la propriété de leur(s) auteur(s) et n'engagent que leur avis, opinion et responsabilité.


 


Toute reprise d'article ou extrait d'article devra inclure une référence www.cridem.org