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Toile de fond: Chronique : Les leaders africains aux usa, limites dans la démarche.
Les Etats Unis d’Amérique veulent changer de cap avec l’Afrique, ils viennent avec le sommet Afrique/USA du 5 et 6 août dernier, d’initier une consultation avec une quarantaine de dirigeants africains pour recueillir leur avis sur l’élaboration d’une nouvelle stratégie de coopération.
Ils ont fait des propositions, sur les droits de l’homme, sur l’économie, la sécurité, en Afrique tout en esquivant le débat sur leur position dans d’autres cieux à l’image du conflit Israélo-palestinien.
Quant à nos dirigeants, ils auront été limités dans leur point de vue personnel sur ce cas décrié sous toutes les chaumières.
Les Amériques, troisième leader en matière économique avec le continent, loin derrière l’Europe et la Chine, veulent à travers cette première rencontre avec les leaders africains, opter pour la stratégie du groupe avec nos sommités, qui comme annoncé par plusieurs observateurs, ne peuvent être les dindons de la farce d’une intégration commerciale tombée du ciel pour soutenir la croissance économique et la réduction de la pauvreté dans le continent qui en est le plus touché.
Si la floraison de chefs d’Etats africains aux Amériques est une réponse à l’invitation du président de séances, (qui étaient plus d’une quarantaine après un récent décompte), autant dire que ces nouveaux venus n’ont pas été « visibles » face à une barrière aussi opaque que Barack Obama, et ils avaient peu de chance de le voir s’ils étaient venus individuellement.
A ces invités de marque, il a dû paraitre judicieux de leur trouver une tribune sous une autre forme pour exister devant lui. Leur saut dans l’arène face au premier des américains, s’est fait moyennant un certain réaménagement assez symbolique.
Les contenus des discours et les projets pour les véhiculer n’ont pas subi de transformations face à ceux qui ont toujours vu l’Afrique dans son attitude de fouler du pied l’état de droit. Mais c’est l’Amérique qui a besoin de l’Afrique économiquement parlant.
Les leaders politiques du continent ont-ils saisi cette opportunité ? Rien en tout cas ne semble confirmer cette hypothèse, ce ne fût qu’une rencontre de plus où l’Afrique va se voir octroyer 33 milliards pour faire face à ces besoins les plus fondamentaux, si ses dirigeants calquent leurs méthodes sur celles des démocraties populaires comme celles des Amériques.
Sommes-prêts sur le continent qui n’a connu ses premières alternances politiques qu’en 2000, à respecter le choix de nos peuples ? On pouvait compter à la rencontre de Washington des 5 et 6 août 2014, les chefs d’Etats qui n’ont jamais abusé de leur pouvoir face à leur peuple, mais les urgences étaient ailleurs pour nos dignes représentants, dans le pays du business.
Les peuples africains qui sont les plus pauvres de la planète, sur le continent le plus riche, espéraient que leurs leaders été assez conscients de l’enjeu de leur rencontre, car les clauses du Nouveau Partenariat pour l’Afrique –NEPAD- déclarent « que le 21 siècle ne soit pas le siècle de la faim », c’est un défi certes à long terme qui doit d’abord se concentrer sur les petits exploitants pour assurer la sécurité alimentaire.
Une opportunité que des responsables privés américains ont saisie parallèlement au sommet avec nos dirigeants pour investir dans l’agriculture et le développement rural. Toutefois la rencontre Afrique/USA face la conjoncture internationale, laisse goût d’inachevé, pas un seul chef d’état africain n’a à cette rencontre, attiré l’attention d’Obama sur le chaos que mène Israël sur la Palestine, comme indiqué par plusieurs sites, et sur les zones d’ombre de son rôle de gendarme du monde dans cette affaire.
S’il est vrai que son pays va aider à combattre le terrorisme en Afrique, y combattre la violation de l’état de droit, il aurait été souhaitable que l’on puisse savoir quelle est sa position sur le massacres de civils perpétrés par son protégé israélien sur le peuple palestinien.
Mais les leaders africains ont préféré se soustraire à la curiosité sans limites des journalistes américains sur ce cas, nos confrères disent que leur pays « en défendant une spécificité se cantonne dans la marginalité » et voulaient recueillir l’avis de quelques chefs d’Etat africains sur ce cas, de même que celui des Nations Unies, face à des maux politiques dans des pays d’Asie et d’Afrique, sur lesquels on semble n’avoir aucune emprise.
Mais tout porte à croire que l’avis de nos dignes représentants n’était demandé sur un conflit qui même s’il ne passe sur le continent africain, aura ébranlé sa composante en grande partie, surtout celle musulmane, mais pas uns d’entre eux n’a pipé mot sur ce qui se passe au moyen orient, ils semblaient tous limités à une marge d’autonomie personnelle sur le sol américain. Peut-être que la clé de répartition des 33 milliards est passée par là ?
ADN