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Restructuration du Fonds d’appui à la presse
Eveil Hebdo - Le ministère des relations avec le Parlement et la Société Civile a organisé le mercredi dernier un atelier sur "la restructuration du Fonds d'appui à la presse".
L'objectif, dit-on, est de rendre plus opérationnelle cet outil, au moment où d'autres estiment qu'avec l'arrivée d'un nouveau ministre, certains fonctionnaires "cogitent une activité" pour se remettre au goût du jour afin de préserver leur strapontin. Il faut dire que notre département renferme, malgré tout, de bons cadres et journalistes talentueux qui ont prouvé leur expertise.
L'important ce sont les résultats concrets de l'atelier et non un minable scénario pour élargir et saboter ce Fonds qui est une des principales doléances des éditeurs de la presse.
Genèse
En novembre 2010, dans son plan d'action, le RPM (Regroupement de la Presse Mauritanienne) mettait en exergue la nécessité de créer un fonds d'appui à la presse. Ainsi, au cours du même mois une lettre a été adressée, dans ce sens, au département. En décembre de la même année un communiqué est diffusé sur cette question importante.
Le16 mars 2011, au cours d'une rencontre avec le Président de la République, le bureau exécutif du RPM, entre autres revendications, explique en long et en large les tenants et aboutissants du fonds d'appui à la presse. Le Chef de l'Etat donne alors son aval, ainsi qu'à d'autres revendications.
Le 1er juin 2011, le RPM tient une rencontre pour approfondir cette question qui devait aboutir au renforcement des capacités des entreprises de presse écrite. «Aujourd’hui ce qui importe effectivement c'est non pas élargir, mais approfondir suite à une évaluation objective, à la lumière des expériences vécues pour dégager des perspectives ", selon un responsable d'un grand quotidien de la place.
Par ailleurs, de 2010 à 2013, le RPM a tenu pas moins de cinq Assemblées générales sur les critères d'attribution de cette aide et dans la même foulée une étude complète a été publiée en 2012 sur le fonds d'appui à la presse écrite, en tenant compte des expériences de la France, du Maroc , et d'autres pays africains (voir fac-similé). Ce document a été envoyé au département et au Cabinet de la Présidence.
Il faut rappeler que plusieurs autres études portant sur la restructuration de la HAPA, la messagerie, la Maison de la Presse etc., ont été publiés par le RPM et mis à la disposition de la tutelle.
On peut valablement souligner que jusqu'à sa mise en place concrète, le RPM a été la cheville ouvrière de ce fonds.
Fonds d'appui à la presse, une vision à log terme
Il s'agit d'un appui de l'Etat aux entreprises de presse pour leur permettre de fonctionner normalement dans la transparence. Malheureusement depuis plus d'une année, on assiste à la politisation de cet outil, et quand on parle de son élargissement «il faut se poser des questions».
Quelquefois on a la fâcheuse impression d'une gestion de courte vue par le département, c'est peut être pourquoi, certains estiment, comme on l'a évoqué un peu plus haut, que pour quelques fonctionnaires, il s'agit de «se faire voir du nouveau patron».
En fait la question est plus complexe puisqu'il faut avoir une vision à court, moyen et long terme. Plus précisément, le relèvement du montant du fonds alloué à la presse et sa transformation en fonds d’investissement et de promotion destiné aux entreprises de presse qui existent concrètement et son ouverture à d'autres partenaires (Union Européenne, Africain Media Initiative, UNESCO).
Il est souhaitable également que le pouvoir propose d’autres mécanismes d’appuis pour les autres composantes, presse en ligne, radios et télévisions, qui croulent sous d’énormes difficultés.
Enfin, il est impératif que l'atelier du mercredi dernier prenne en compte les suggestions et propositions pertinentes faites par certains participants, pour que la presse écrite - qui est au creux de la vague - puisse bénéficier de cette aide sur des bases et critères rationnels. Ainsi, on pourra faire bouger les choses, même s'il faut déplorer un certain amateurisme au niveau du département ministériel, qui attend la vieille des ateliers pour convoquer les participants, sans mettre à leur disposition un document de travail.
"Ne désespérons pas, un jour les choses vont changer", selon un célèbre chanteur africain qui a séjourné chez nous il y a deux ans. Même si malheureusement certaines habitudes sont tenaces!
AOB