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24-10-2014

08:12

Air France/ANAC : Bras de fer ou simple malentendu ?

RMI Biladi - Les avions de la compagnie d’aviation Air France, desserte prisée, ne se sont plus déposés à l’aéroport de Nouakchott depuis jeudi dernier, 16 octobre. Un contentieux, jusqu’ici insoluble, opposerait la compagnie aérienne française et l’Agence nationale d’aviation civile (ANAC).

En début de cette semaine, le ministre français de l’économie, Michel Sapin qu’on présente comme fervent ami de la Mauritanie, n’a pas pu ouvrir à Nouakchott, à côté de notre ministre de l’Intérieur, les travaux d’une importante réunion franco-mauritanienne consacrée à la coopération au niveau de la décentralisation et autres points de la coopération bilatérale.

Pour cause : les vols d’Air France à destination de Nouakchott sont suspendus depuis la fin de la semaine dernière… On ne sait pas encore les causes réelles de la suspension de la desserte de notre capitale par la compagnie aérienne française.

Ni celle-ci, ni l’ANAC n’ont encore communiqué officiellement sur cette affaire, ouvrant ainsi la voie aux rumeurs et aux supputations de tous ordres. Dans ce cadre, on a évoqué d’abord, le soir même de l’annulation du vol Air France en provenance de Conakry, l’existence d’une menace d’attentat à l’aéroport de Nouakchott.

Source : certains passagers de la compagnie aérienne française contactés par les services de celle-ci afin de les informer sur l’annulation de leur vol vers la capitale française. Sans pour autant préciser les motifs de cette annulation.

Et comme notre pays est au cœur de la ‘’zone rouge’’ désignée par les occidentaux comme étant sous la menace permanente des groupes terroristes, très vite la presse hexagonale a braqué ses projecteurs sur notre pays.

Heureusement, cette hypothèse a été rapidement écartée, dans la mesure où le gouvernement, une fois n’est pas coutume, a su communiquer et convaincre. Plus de peur, donc, que de mal…

Mais si l’hypothèse de l’attentat est définitivement écartée, le mystère persiste quant aux raisons réelles qui empêchent les vols d’Air France, depuis presque une semaine, de se poser à Nouakchott. Et même si l’on ne connait pas le pourquoi, on est sûr tout de même de l’existence d’un contentieux entre l’ANAC et Air France.

Deux raisons seraient derrière ce problème qui persiste. On évoque en effet une mesure sanitaire de prévention de la Mauritanie contre la terrible maladie d’Ebola qui s’est déclarée en Guinée et dans deux autres pays de l’Afrique de l’ouest et qui a poussé certains pays de la région de fermer leurs frontières avec ces Etats. Surtout que notre pays n’est vraiment pas doté de moyens lui permettant de faire les tests requis aux passagers.

Mais ce problème n’est même pas posé, car les messagers embarqués de Conakry, sous le régime du transit, transit ne descendent pas à l’aéroport de Nouakchott. Donc le risque de contamination n’existe pas…

La deuxième raison, plus vraisemblable, se rapporte aux dernières dispositions prises par l’Anac à l’encontre des usagers de l’aéroport de Nouakchott : hommes de sécurité et personnels des compagnies aériennes, agents de transit…

L’agence a procédé au retrait des badges à tout ce monde là et leur interdit d’accéder au tarmac. Une mesure, explique-t-on, de sécurité et de respect des normes internationales en matière de transport aérien.

Mais si cela était la raison, pourquoi les autres compagnies aériennes continuent de desservir la capitale Nouakchott. Ni Royal Air Maroc, ni Turkish Air, ni Air Algérie, ni Tunis Air n’ont leurs vols à destination de Nouakchott subir aucune perturbation ni suspension… Pourquoi uniquement Air France ?

Cela voudrait certainement dire qu’il y a un problème propre à Air France et sur lequel aucune des parties belligérantes n’accepte encore de communiquer.

Mais selon, une source très proche de l’aéroport de Nouakchott et qui a accepté de s’ouvrir sur Biladi, le problème qui a surgi entre les deux partenaires se rapporterait à l’interdiction faite au personnel d’Air France de procéder à la fouille des bagages de ses passagers. Les mauritaniens exigeraient que cette mission –de souveraineté- reviennent aux forces de sécurité nationale…



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