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"Birame" : le nouveau paradoxe national !
Cheikhna Mbouh Tandia - Et qui comprendra un jour la démarche de celui qui s’est fait appelé « Dah Abeid » ? A-t-on le droit de s’adresser avec insolence à une nation qu’on veut gouverner ? Lutter contre l’esclavage et la féodalité (cause noble), donne t-il le droit de mettre tout le monde dans le même sac ?
L’individu « Birame » ; depuis qu’il s’est engagé concrètement en Politique, prend de plus en plus une tournure qui me fait peur, oui énormément peur.
Le franc parler est une chose mais la justesse des mots, des termes en est une autre ; et quand on est un responsable politique-publique, les déclarations, les sorties doivent être aussi responsables ; on ne peut pas se permettre de s’adresser n’importe comment au peuple Mauritanien ; d’adopter une attitude méprisante à son égard.
Et Comment peut-on comprendre une telle déclaration : « les H’ratines, les Komo(esclaves en soninké), les maccube(esclaves en poular), les jaam(esclaves en Wolof) vont prendre le pouvoir ici en Mauritanie et personne n’en pourra rien » dit-il ; si ce n’est une tentative diabolique de vouloir diviser les Mauritaniens, les catégoriser d’avantage qu’ils ne le sont déjà.
Celui qui veut gouverner le peuple de Mauritanie se doit d’adopter une attitude de Consensus et non une attitude de circonstance. Et j’ai envie de lui demander aussi quel sera le sort de l’autre catégorie ; ceux qui ne sont pas « H’ratines, komo, Maccube, et Jaam » quant-« ILS » prendront le « pouvoir » lorsqu’ils le prendront ? Comme il prétend.
Par cette déclaration, on croirait presque « Dah Abeid » ; vaudrait créer une nouvelle communauté en Mauritanie : la Communauté des descendants d’esclaves ; version politique politicienne ; dans ce cas là, nous en seront Tous partie car nous le sommes tous ; sous une forme où sous une autre.
Arrêtez de diviser les Mauritaniens, sur des questions qui doivent les rassembler naturellement en ce 21éme siècle.
Affirmer gratuitement qu’il y’a de l’esclavage qui sévit encore au sein des communautés (soninké ; poulaar et wolof) est une diffamation que nul ne pourrait en mesurer l’ampleur ; alors on comprend bien qu’il veille étendre son influence sur toute la communauté noire de Mauritanie mais ça ne se fera certainement pas avec une telle attitude diabolique et s’il est aussi certain de ce qu’il dit où de ce qu’on lui a dit ; qu’il nous en donne la preuve concrète , vérifiable sur le terrain ; la preuve qu’il y’a des personnes exploitées économiquement, qui ne sont pas libres de leurs faits et gestes, libres de leurs mouvements , dans la vallée (par exemple) : au sein de ces communautés, il y’a réellement ce qu’on appel les « séquelles de l’esclavage" se traduisant tantôt par un complexe de supériorité pour Certains , tantôt par un complexe d’infériorité pour d’autres ; pesant lourdement sur les comportements, sur les agissements ; et ceci est à combattre mais à combattre par une démarche intellectuelle, une démarche qui consiste à sensibiliser, à éduquer et non a avec une démarche brusque, une démarche à la Jungle.
On peut bien volontiers parler d’inégalités sociales au sein de ces communautés, et comme au sein de toutes les communautés du Monde et sous toutes les formes ; et ceci plusieurs facteurs l’expliquent, comme celle évoquée tantôt.
L’air de rien, « Dah Abeid » est en train de commettre les mêmes erreurs que ceux qu’il combatte directement où indirectement. Oui la stratégie de diviser pour mieux régner, mieux asseoir une certaine légitimité sociale à marcher par moment mais ceci ne marche plus. Et Lutter contre l’esclavage et les pratiques esclavagistes est un combat noble qui force le respect à bien des égards, mais optez pour la stratégie du pire pour arriver à ses fins est une erreur, et actualiser les faits passés dans le but d’asseoir un projet politique l’est autant.
Aujourd’hui, l’homme politique qui est assoiffé par le pouvoir de diriger, doit apprendre à rassembler, fédérer les Mauritaniens autour des projets de gouvernance pour Tous, et non des projets pour une partie du peuple seulement ; aussi mécontente soit cette partie.
En d’autres termes ; l’homme politique responsable doit favoriser le rapprochement entre les communautés ; par les discours qu’il tient publiquement car c’est toute la Patrie qui l’écoute quand il exprime ; et tout le Monde n’a pas le même niveau discernement : la responsabilité parla forme et par le fond est donc de mise.
Cheikhna Mbouh Tandia
Étudiant en Droit