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24-11-2014

21:15

Kaédi : ACF-E appuie le développement local

amadou moctar gaye - L’insécurité alimentaire et la malnutrition constituent des écueils qui se dressent contre le développement de la wilaya du Gorgol, l’une des wilayas les plus pauvres (2ème) sur l’échelle de la pauvreté en Mauritanie.

Cette wilaya dispose pourtant paradoxalement de potentialités énormes dans les domaines de l’agriculture (eau abondante, terres fertiles, ressources humaines) et de l’élevage (pâturage, cours d’eau) qui ne demandent qu’à être mis en valeur, par une population majoritairement jeune, de plus en plus réticente à gratter la terre, préférant les « mirages » de l’émigration ou le commerce de produits alimentaires, d’habillement, de cosmétiques; des activités moins contraignantes à leurs yeux.

Relever le défi de la malnutrition et de l’insécurité alimentaire

Divers partenaires de l’Etat opèrent inlassablement dans la wilaya depuis plusieurs années déjà, pour éviter aux enfants du Gorgol et à leurs mamans les affres de la malnutrition et de l’insécurité alimentaire, corollaires de la pauvreté. C’est dans ce contexte qu’intervient le projet de renforcement de la sécurité alimentaire et nutritionnelle des populations vulnérables de 26 villages du Gorgol, porté par l’ONG Action Contre la Fin-Espagne (ACF), a indiqué Mohamed O. Dah, responsable national ACF de la malnutrition.

Ce projet qui a duré quatre années (2010-2014) vient en renforcement à un précédent projet intitulé « appui aux populations vulnérables du Gorgol/2007-2010 », selon Bal Souleymane, chef de projet. Il a couvert 26 villages soit près de 28 000 bénéficiaires, répartis sur les communes de Lexeiba (Kaédi), de Monguel, d’Azgueiloum et de Bokkol (Monguel), et celles de Ndiadjibinné et de Tarenguel (Mbout).

Le projet de renforcement de la sécurité alimentaire et nutritionnelle du Gorgol (Convenio II) a été mis en œuvre par ACF-E sur financement de l’agence Espagnole pour la coopération internationale au développement (AECID) pour une durée de quatre ans (2010-2014) fait suite au Convenio I (2007-2010).

Il s’agissait pour ACF-E de contribuer à rendre effectif le droit à l’alimentation et d’améliorer les conditions de vie et de sécurité alimentaire des ménages vulnérables dans les zones d’intervention, à travers un appui aux systèmes de production, la promotion des moyens d’accès à la ressource alimentaire, l’information et la sensibilisation sur les bonnes pratiques alimentaires et un meilleur plaidoyer pour les populations les plus vulnérables.

Satisfécit d’ACF, des bénéficiaires et des partenaires locaux

Les bénéficiaires de même que les partenaires locaux ont unanimement loué les retombées positives dudit projet. Ils regrettent toutefois sa fin et sollicitent un accompagnement d’ACF. Mme Keita Djeinaba Diallo, responsable de la base d’ACF-E de Kaédi, a indiqué que le but du projet est de capitaliser et de développer les acquis de la première phase tout en participant à l’amélioration de la qualité de l’analyse et la coordination des actions mises en place dans les localités bénéficiaires par l’ensemble des acteurs œuvrant dans la sécurité alimentaire.

Pour sa réalisation a-t-elle poursuivi, diverses activités ont été mises en place dans les thématiques de la sécurité alimentaire, de l’eau, de l’hygiène et de l’assainissement, et de la nutrition. Des expériences ont ainsi été capitalisées, documentées et analysées en vue d’une éventuelle appropriation par les communautés et les partenaires locaux.

Réalisations

La mise en œuvre du projet aura entre autres permis la formation de 17 relais communautaires sur plusieurs thématiques (sécurité alimentaire, nutrition, eau, hygiène et assainissement), l’autonomisation des coopératives, la réalisation et la réhabilitation d’ouvrages hydrauliques désormais affectés au patrimoine communal, la gestion des points d’eau, la formation d’artisans réparateurs, la mise en place de neuf (09) AGR.

On note la mise sur pied de comités de gestion opérationnels, la tenue de pharmacies vétérinaires et la formation des éleveurs en santé animale ( vaccination, traitement de maladies), le forage de puits (accès à l’eau), les aménagements agricoles (digues, périmètres maraîchers) et la protection des cultures de décrue et sous pluie.

Difficultés rencontrées et recommandations

Il faut toutefois noter que des difficultés ont été rencontrées dans la mise en œuvre du projet dont la récurrence de la baisse de la pluviométrie, le manque ou la faiblesse de synergie des nombreux intervenants, les conflits socio-politiques, le comportement d’attentistes de la part des populations, le non-respect des engagements de certains fournisseurs, la réticence des communautés à payer le service de l’eau ou à adopter certaines innovations, le retard dans l’attribution des autorisations concernant la réalisation des forages.

Pour jeter les bases d’un développement durable, il faudrait lutter contre l’attentisme des populations et l’esprit d’éternels assistés à travers la sensibilisation des communautés paysannes et d’éleveurs à l’auto-prise en charge et aux stratégies d’adaptation au changement climatique, développer des synergies entre les différents intervenants, garantir la pérennité des acquis par une forte implication et des structures locales et des services techniques de l’Etat, développer des approches pilotes en vulgarisant les innovations techniques et technologiques ou encore l’application des règlements intérieurs des coopératives.

Signalons que la cérémonie de fin de projet s’est déroulée à l’hôtel Yewti de Kaédi en présence du responsable national ACF-E de la sécurité alimentaire, Mohamed O. Dah, des élus locaux des communes bénéficiaires, des représentants des communautés (comités de gestion), des services techniques déconcentrés de l’Etat (délégation du ministère de l’agriculture, du CNARADA délégation de l’hydraulique) et de la société civile.

Vieux GAYE
Cp-Gorgol



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