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Ahmed Vall Cheybany: « la greve à la Snim, une réussite à plus de 90% »
Ahmed Vall Cheybany, secrétaire fédéral des mines (un syndicat professionnel des mines affilié à la CNTM), responsable de lubrification, affirme avoir été victime d’un licenciement abusif au niveau de la SNIM.
« J’ai été licencié à cause de mon activisme dans la grève des travailleurs en cours, notamment après ma sortie dans une chaine de télévision privée. J’ai reçu la lettre de licenciement le 10 février pendant que j’étais en congé sans solde. J’étais au chevet d’un parent interné à l’hôpital national de Nouakchott », déclare Ahmed Vall.
Il revient également sur les raisons de la grève en cours à la SNIM. Il déclare: « depuis 2005, le vent de liberté qui a touché la Mauritanie a atteint aussi la SNIM où il y a eu un regain d’actions syndicales, de dialogue, de négociations internes…. »
Ce regain de liberté, poursuit-il, « a permis des avancées comme le régime de la retraite complémentaire, l’habitat, la santé…. » Mais, ajoute Ahmed Vall, « les salaires sont restés à un niveau très bas créant un exode des compétences vers d’autres sociétés minières. »
En 2014, déclare Ahmed Vall, après un arrêt de travail de 48 heures, un accord a été signé entre les représentants des travailleurs et la direction de la SNIM avec comme principal point: « une augmentation générale et consistante des salaires. » Mais, selon Ahmed Vall, « le conseil d’Administration qui a suivi la signature de cet accord n’a même pas traité du sujet portant augmentation des
salaires, l’ADG de la SNIM a plutôt entrepris une campagne sur la chute des prix du fer qui rend difficile la satisfaction de certains engagements. »
La CGTM, déclare Ahmed Vall, a alors introduit un préavis de débrayage de quelques heures et la CNTM dont je suis un membre a tenté en vain de jouer les bons offices pour concilier les positions. Echec. La CGTM décrète alors la grève générale. « C’est une grève réussie à plus de 90% », affirme Ahmed Vall. La SNIM de son coté affirme faire marcher la société. Pour Ahmed Vall, c’est « une tromperie avec des engins exploités actuellement par un personnel non qualifié. » La Conséquence: « ce matériel pourrait être dégradé par ce personnel non qualifié. »
« Il y a eu sur les travailleurs toutes les pressions, des licenciements abusifs sans lettre les notifiant pour certains, des coupures de vivres, des listes de grévistes à ne pas consulter à l’infirmerie…. Mais la ville de Zoueirat est soudée et soutient le combat légitime des travailleurs malgré les tentatives de manipulation de l’opinion publique », conclut Ahmed Vall.
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