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14-03-2015

18:16

Une présentation de l’histoire de la fondation mauritanienne – journal et entretiens avec Ahmed Baba Ould Ahmed Miske – automne de 1967

Le Calame - Avertissement BFF. Ould Kaïge
La qualification très vive des mémoires du président Moktar Ould Daddah par Ahmed Baba Ould Ahmed Miske, interrogé par Abdel Majid Ould Brahim, animateur de l’émission « Invité et question », appelle plus qu’une réponse : comment présenter la fondation mauritanienne ?

Ayant longuement rencontré en tête à tête – les 23, 24 et 25 Octobre 1967 – le brillant commentateur d’un livre national aussi fameux : El Wasit, autant que le responsable principal de la Nahda, je crois pouvoir donner la présentation par celui-ci des débuts de la construction nationale. Et surtout les éléments de faits et de tempéraments séparant, quasiment de naissance, les deux personnes.

L’histoire contemporaine les a encore plus différenciés. 1967 est une origine. C’est à ce moment-là que se présente le plus clairement l’alternative, l’homme et la fondation, le Mauritanien pour la Mauritanie, Ahmed Baba face à Moktar.

J’interromps donc, quelques semaines, la publication des documents français disponibles sur le Sahara.

Contexte d’une rencontre

Ahmed Baba Ould Ahmed Miske et moi, nous nous rencontrons à un moment significatif pour chacun de nous et pour la Mauritanie. Le pays a surmonté la crise de Janvier-Février 1966 où s’était constatée la force du clivage ethnique, le Parti unique de l’Etat s’est organisé : Moktar Ould Daddah a été réélu président de la République le 7 Août 1966 tandis qu’Ahmed Ould Mohamed Salah est chargé de la permanence du Parti depuis le 4 Juillet précédent en conclusion du congrès d’Aïoun El Atrouss : l’officialisation de la langue arabe y a été décidée.

La Mauritanie surtout recueille le fruit des efforts d’Ahmed Baba puisque les 21 Novembre et 20 Décembre 1966, elle est enfin mise par les Nations Unies – en résolutions d’assemblée générale – sur un pied d’égalité avec le Maroc pour la décolonisation du Sahara espagnol.

Ahmed Baba avait pourtant démissionné pour raisons personnelles de sa double ambassade à Washington et à New-York le 20 Avril 1966. Auparavant principal animateur de la Nahda, fondée le 26 Août 1958 et votant non au referendum français, puis premier permanent du nouveau parti unique résultant de la fusion des partis existants le 31 Décembre 1961, il est arrêté le 16 Juin 1967. Motif : fautes de gestion dans les crédits de son ambassade.

Un comité de soutien se forme le 5 Août suivant dont les membres – plusieurs anciens ministres – sont suspendus aussitôt de la fonction publique. Moktar Ould Daddah en rentrant à Nouakchott le 23 Août, le confirme, puis – sans procès –, Ahmed Baba est mis en liberté provisoire, le 28 Septembre et s’établit en France.

Quant à moi, je suis à la veille d’un stage à Miferma me faisant donc revenir – en Novembre-Décembre 1967 – dans le pays où j’ai accompli dix-huit mois plus tôt le service national français en coopération. Et revois donc le Président à son passage à Paris.

Bertrand Fessard de Foucault - Ould Kaïge

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+ Lundi 18 Septembre 1967

Reçu en audience par le Président Moktar Ould Daddah, à son ambassade de 17 heures à 18 heures. Ultime feu vert pour mon stage chez Miferma (bien que la direction des stages [i], ce matin, ait été réticente à ce que je séjourne longtemps en Mauritanie). Et Maman s’est faite à l’idée que j’y passe quelques semaines.

Présence de son Ambassadeur, Ahmed Ould Jiddou. En qui il semble avoir toute confiance. A été secrétaire général du Conseil des ministres de 1961 à 1963. J’enverrai mes chapitres par lui, qui les mettra à la valise diplomatique.

Toujours ce calme, ce naturel et cette simplicité qui détendent et charment les visiteurs. Il est vrai qu’il m’accorde une confiance totale. Il répond à mes questions sans détours, vg. affaire Miske.

Ce n’est pas un passionné, ni un impulsif enthousiaste. Il est calme, presque lent, au moins dans sa façon de parler. Mais il comprend immédiatement, à mi-mot. Sur sa mémoire et son organisation intellectuelle, des traits curieux, quand on les relève, parce que maintenant je commence à bien le connaître.

Se souvient de la date exacte de son discours d’Atar (le 1er Juillet 1957). Hésite sur l’année où la question du Sahara espagnol a été débattue pour la première fois par le Comité de décolonisation. Connaît sur le bout du doigt le fonctionnement de la Cour suprême, mais ne sait pas très bien les institutions que met en place l’Espagne au Sahara.

Rigueur morale absolue. Parlant presque avec passion lorsqu’il m’a expliqué que l’amélioration, le progrès, faire mieux demain qu’hier, devait être une préoccupation constante. Du coup, ceux qui ne s’y tiennent pas, tombent sur le coup. Miske. Parlant comme s’ils étaient des gens ordinaires, de Mohamed Ould Cheikh [ii] et de Kane Elimane [iii]. Etre ministre, ou l’avoir été, ne signifie pas grand-chose.

S’est accoutumé au pouvoir. Dit avec fierté que le pouvoir est continu en Mauritanie, qu’il est l’un des seuls à être au pouvoir depuis dix ans.

Et à l’entendre, implicitement, le renvoi de Kane Elimane et de Mohamed Ould Cheikh en Février 1966, est surtout pour montrer qu’il était le plus fort. « Vous connaissez le bruit qui courait, qu’ils étaient le soutien des institutions ».

Sur la question du Rio de Oro, très ferme et sûr de la Mauritanie, mais extrême modération (voire désintéressement) en pratique.

Respect profond des institutions – dont – à l’entendre – on ne dirait pas que c’est lui qui les fait.

– n’intervient pas dans les travaux de la commission culturelle

– préfère que ce soit le Congrès, et non le Bureau Politique National, qui décide des attributions du Conseil National (il est vrai qu’il s’agit peut-être d’attributions que le BPN n’aurait peut-être pas voulu accorder au Conseil national).

Heureux que l’on étudie son pays de l’intérieur, et non comme tout journaliste de passage. J’ai été profondément heureux de le revoir. Il est pour beaucoup dans mon amour de la Mauritanie. En tout cas, il l’incarne à mes yeux.

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(extrait)

entretien avec le président Moktar Ould Daddah, en présence de son Ambassadeur à Paris, Ahmed Ould Jiddou – Paris, le lundi 18 Septembre 1967 17 à 18 heures

« L’affaire Miske »

C’est un membre fondateur du Parti. Il a tenu la permanence du Parti comme l’ont tenue ensuite Sy Seck, Haïba et Ahmed Ould Mohamed Salah [iv]. A ensuite été ambassadeur à l’ONU, poste dont il a démissionné de son propre gré, pour des raisons personnelles.

Dans le cadre de la politique d’austérité, que j’essaie de mettre en œuvre, une inspection des finances des diverses ambassades a montré que la gestion de Ahmed Baba n’était pas ce qu’elle aurait dû être. Arrêt de la Cour suprême statuant sur le plan administratif, l’a condamné à 1 million de F CFA d’amendes. Ne pouvait statuer au pénal. Or, il s’est trouvé aussi une matière pénale. Tout cela m’a touché au plan personnel parce que c’est un de mes amis.

Il a donc été incarcéré. Se rappeler la réforme de la Cour suprême en Juin 1965, qui avait entre autres supprimé la Cour de discipline budgétaire : elle n’avait jamais fonctionné. Avec l’arrivée d’un conseiller financier Delsel, on a eu l’instrument technique nécessaire. On allait enfin pouvoir réagir sur le plan des détournements financiers.

– réaction du côté français : la campagne du journal Le Monde mal informé ; on ne comprend pas leur acharnement (épisode de Biarnès, qui a été très étonné, après tout ce qu’il avait écrit, d’être très bien reçu en Mauritanie ; depuis n’écrit plus sur la Mauritanie : articles non signés ou bien de Lacouture. Dans l’ensemble informations du Monde, viennent de Paris)

– réactions du côté mauritanien : Kane Elimane et Mohamed Ould Cheikh qui n’ont pas pardonné probablement leur départ de Février 1966, ont fait circuler un papier injurieux à l’égard des institutions, et déclarant que l’affaire était politique et non judiciaire. Ces fonctionnaires ont été suspendus, et exclus du Parti. Surtout action de mécontents, d’ailleurs n’ont trouvé – malheureusement pour eux – que fort peu de supporters.

Au sujet de leur départ, vous savez toutes les interprétations qui en ont été données. Le bruit courait que les institutions reposaient sur eux. Autre chose encore : au sein du Gouvernement, Haïba [v]et Ahmed Baba sont amis d’enfance. Au début, avec Hamdi Ould Mouknass, ont aidé Ahmed Baba, comme je l’aurai fait moi-même pour tout ami. Puis ont cessé quand l’affaire s’est politisée. Or, il s’agit d’une affaire purement judiciaire.

Au sujet de Ba Bocar Alpha [vi], était en contact avec ceux qui ont soutenu Ahmed Baba. N’a rien signé. Simple mutation de l’hôpital de Nouakchott à celui d’Aïoun. Mohamed Ould Cheikh et Kane Elimane simplement attaqués suivant la loi sur la presse, réglementant la publication. Vu la police une fois. N’ont nullement été incarcérés, comme le disait Le Monde.

Le Président évoque alors le Monde en général, Pierre Biarnès. Déclare que cette affaire n’est pas la première : Cheiguer. Je parle des réactions générales de ceux qui ne connaissent pas le pays, qui écrivent dessus, qui disent que la Mauritanie n’en a plus pour longtemps, que Moktar est condamné, etc.… ce qui est ignoré, c’est que ce n’est pas la première fois que cela arrive et que la RIM a maintenant dix ans.

Le Président approuve et insiste sur la continuité de l’équipe au pouvoir, se reprend en disant la continuité au niveau du chef de l’Etat. Seul de tous les Etats d’Afrique francophone (j’ajoute qu’il y a aussi Sékou Touré). Nous avons d’ailleurs parlé de cela il y a deux ans.

Si l’on me dit que tout va bien, je pense que l’on se paye ma tête, si vous me passez l’expression. Si l’on me dit que tout va mal, je sais bien que ce n’est pas vrai.

Reprise de l’entretien sur sujet des détournements de fonds. Le phénomène existe dans d’autres pays et sur une autre échelle.

Ne pas être garanti contre une faute commise. La loi s’applique anonymement à tous. Quelle que soit sa situation, on est châtié. Même moi, si l’on relevait dans ma gestion, des irrégularités. On ne peut laisser poursuivre un pauvre agent spécial qui a détourné 15.000 francs en brousse, et laisser courir le ministre ou l’ambassadeur qui détourne par millions. Egalité entre les Mauritaniens.

L’aspect moral est au fond essentiel. Le ministre ne peut encore moins y échapper. Action sur le plan religieux et moral doit tendre vers l’amélioration. Demain on doit faire mieux qu’hier. Ce doit être une préoccupation constante. Et puis aussi, il faut dire que la notion de sanction n’est pas encore très bien ancrée. L’absence de sanctions a été souvent la source de pas mal d’abus.

….

reprise de mon journal manuscrit (extraits)

+ Mardi 19 Septembre 1967 - 23 heures 25

Mauritanie : je continue à travailler au Quai sur les dépêches de l’ambassade de France. Passionnant, surtout sous la plume de Deniau.

D’après M. Imhaus, mon maître de conférence à l’ENA, dans le bureau de qui je travaille, l’ambassadeur actuel, H. Costilhes, de passage à Paris, a parlé hier de l’affaire Miske, la ramenant à sa juste proportion. Il n’a actuellement aucune inquiétude. 1966 a été la grosse année. Il se peut que ce soit la dernière avant longtemps. Tout ceci me fait plaisir, et rejoint ce que me disait le Président hier soir. Mais comme il est difficile de construire un pays.

Il est vrai que le Général a autant de mal, avec la France, sinon plus. Quand on voit les réticences avec l’affaire du Moyen-Orient et le Québec.

Toujours au sujet de la Mauritanie

– seule inquiétude de l’ambassadeur Costilhes, avec le départ [vii]des Anglais, puis des Américains de Nouakchott, la France est la puissance la plus à droite. On ne pourra pas détourner – selon cet Ambassadeur – la colère des gens ailleurs.

– au sujet des menées de Kane Elimane (pour qui j’ai de la sympathie personnelle), et de Mohamed Ould Cheikh, je me souviens du mot de Ballèvre, vérifié par l’histoire politique de la Mauritanie depuis 1957 : celui qui n’est plus au pouvoir n’est rien. Un ancien ministre n’est rien. Sidi El Moktar [viii], Souleymane Ould Cheikh Sidya [ix], Bouyagui l’ont bien appris.

De plus, je crois que Kane Eliane et Mohamed Ould Cheikh se sont abaissés et ravalés au rang des impuissants en montrant qu’ils ne pouvaient rien faire d’autre que faire circuler un papier (chose qu’ils avaient condamnée étant au pouvoir) et leur échec ne peut que les abaisser davantage. Surtout que le régime prend soin de ne pas les arrêter.

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+ Mardi 17 Octobre 1967 - 21 heures 10

Reçu par M. Mérillon, sous-directeur des Affaires africaines et malgaches. Selon lui, deux traits originaux du pouvoir politique en Afrique

– hommes au pouvoir se sont définis par rapport à fait extérieur à leur pays : la puissance coloniale, soit contre, soit pour, soit entre les deux, sacralise par là.

– pouvoir politique ne repose pas sur la force, inexistence de forces (au contraire du Maroc et de l’Algérie : armée, de la Tunisie : cellules du Destour), ou alors force extérieure : Gabon, Kenya.

Originalité de la RIM d’ailleurs par rapport à ces deux traits, lui ai-je fait remarquer :

Moktar ould Daddah, incontestablement mis en place par la France, et surtout grâce à elle, et cependant certaine hostilité de façade pour tenir contre le Maroc : Bizerte,

– a pu triompher en Février 1966, sans la force, car au fond guère de forces : jeunesse pas encadrée, parti = zéro, et pourtant pas d’intervention française.

Mérillon a ensuite parlé de trois genres de gens en Mauritanie

– les pro-marocains, nombreux selon lui

– les forces traditionnelles, ceux qui exploitent la France : les Maures traditionnels, un peu maquereaux, se faisant entretenir et voulant vivre en paix sous la tente

– quelques 100 ou 200 personnes, qui croient à la Mauritanie : Moktar Ould Daddah, Mohamed Ould Cheikh.

Je crois que les forces traditionnelles restent très importantes, mais je pense que les pro-marocains n’existent pratiquement plus : réalisme des Maures, sur ce qui est possible et ce qui ne l’est pas, et réalisation actuelle de la Mauritanie, un Etat qui a dix ans maintenant.

Parlé un peu des roitelets nègres qui veulent que l’on écrive dans le sens qu’ils veulent. Lui ai dit ma relation particulière avec Moktar Ould Daddah, et lui aussi tient en estime : intelligence et sagesse de MoD. Lui, le Quai et Deniau l’ont cru perdu en été 1965. Mohamed Ould Cheikh, aux Nations Unies à l’automne, parlait en maître.

Lui ai expliqué qu’en Mauritanie, joue maintenant le respect des institutions par une certaine élite, et que l’on ne peut toucher le Président, parce qu’il est Président de la République, cf. Kane Elimane.

M’a dit la nécessité d’une préface de MoD pour que je sois publié. Au sujet de l’ENA, nécessité de travailler, éventuellement redoubler pour avoir le Quai, a parlé du classement des administrations.

* * *

A Sciences-Po. alors que j’avais sous les yeux deux livres sur la Mauritanie, en bibliothèque, engagé conversation avec un étudiant mauritanien, originaire d’Aïoun : Abdallahi Ould Ahmedou.

Se dit déçu par Moktar Ould Daddah. Ne l’aurait dit jamais à un étranger avant quelques mois. Mais estime que MoD mal conseillé, ne s’entoure plus que de médiocres. Ecarte systématiquement les élites, vg. Mohamed Ould Cheikh ou Ahmed Baba, dont il faudrait prouver qu’il a vraiment détourné des fonds. Estime que l’on fait actuellement en RIM des délits d’opinion.

Que dès que l’on fait la moindre critique, MoD estime qu’on l’attaque et qu’on est contre lui. Qu’il veut absolument sauvegarder le Parti avant tout. Que MoD fait de l’immobilisme et de l’anarchie, du coup par coup. Que c’est très ennuyeux pour la Mauritanie. Commence à dire cela, quand je lui ai fait feuilleter mon plan de thèse : « Faisons ensemble la patrie mauritanienne ». Trouve que je lui fais la part belle.

Estime quand même que MoD remplacé par quelqu’un d’autre, ce serait encore pire. Admet – sans qu’on le lui souffle – qu’il représente bien vis-à-vis de l’étranger : dignité et sagesse. A toujours la possibilité de le voir, et de lui expliquer son point de vue. Mais depuis quelques mois, MoD lui dit qu’alors il est contre lui.

Comme Dah Ould Cheikh, estime que l’on devrait juger les gens seulement suivant leurs idées et leur compétence, et non plus sur des critères régionaux, comme on continue de le faire, et comme selon mon interlocuteur de Sciences-Po. cela s’est accentué ces derniers temps. Estime que la famille de MoD a trop d’influence. Estime aussi comme Dah, que de toute façon, ne pas renier valeurs traditionnelles et style de vie traditionnel.

Estime que le délit d’opinion apparaît et que c’est grave.

Téléphoné à Baba Miske, ex-secrétaire général de la Nahda, ex-permanent du Parti, ex-ambassadeur à l’ONU et à Washington. Va m’accorder un rendez-vous. Voix assez semblable à celle de MoD, au téléphone.

Difficulté de ma thèse. Fidélité à Moktar Ould Daddah10[x]. En même temps, nécessité objectivité, surtout vis-à-vis du Parti, qui risque de ne pas être très favorable, sinon quant aux principes que je n’ai pas à juger – et que d’ailleurs j’accepte – du moins quant aux résultats obtenus à l’heure actuelle. En fait, travail scientifique et loyal.

Au sujet de Moktar Ould Daddah, peu de Mauritaniens, et même aucun, peuvent saisir combien il est difficile de gouverner.

– nation à faire,

– convoitises extérieures,

– relation avec la France, (qui est au fond un énorme poids un peu aveugle, car il n’y a guère de politique vis-à-vis de tel ou tel Etat africain, mais une politique – et encore – vis-à-vis de l’Afrique),

– et surtout pression et tiraillements entre les jeunes et les vieux, entre les diverses tribus maures, entre les Maures et les Noirs, etc.…

A suivre – journal des 21 & 23-25 Octobre 1967 – entretiens de ces 23.24.25 et synthèse personnelle sur la Nahda – entretien avec Moktar Ould Daddah le 19 Décembre 1967 en écho aux précédents – lettre d’Ahmed Baba Ould Ahmed Miske contestant, 30 Avril 1968, mes transcriptions

1[i] - ma scolarité à l’Ecole nationale d’administration française prévoit un stage en entreprise

2[ii] - un des fondateurs de l’Association de la Jeunesse, en Décembre 1955 à Rosso, c’est plus encore le principal coéquipier de Moktar Ould Daddah jusqu’aux incidents de Février 1966 : secrétaire général à la Défense, puis quelques mois en apothéose, ministre des Affaires Etrangères et de la Défense. Favori de Jean-François Deniau, ambassadeur de France de Novembre 1963 à Juin 1967, arrivé avec mission de « débarquer » Moktar Ould Daddah : le voyage en Guinée, « sous le signe du Parti »

3[iii] - remarquable professeur d’histoire dans le secondaire, âme du syndicalisme originel, ministre en juin 1965 en même temps que Mohamed Ould Cheikh dont il est intime. Tous deux perdent leur portefeuille en même temps, sont exclus du Parti au motif de leur soutien à Ahmed Baba. Tous deux, très grands patriotes réconciliés avec Moktar Ould Daddah en conclusion de vie

4[iv] - ancien instituteur comme Mohamed Ould Cheikh, tandis que Moktar Ould Daddah avait été interprète et dans le nord et qu’Ahmed Baba n’a jamais servi dans l’administration française, il est au gouvernement de 1962 à 1978, sauf deux ans en 1966-1968 pour gérer le Parti à la suite des événements de Février

5[v] - Haïba Ould Hamody, maire d’Atar, toutes les années 1960 permanent du Parti, il est le flanc nord de Moktar Ould Daddah face au Maroc

6[vi] - médecin, sauve la vie de Moktar pendant l’été de 1956 à Boutilimit, une pleurésie très grave. Ministre de l’Economie après avoir été celui de la Santé, il réconcilie le pays avec le Mali de Modibo Keïta mais perd son poste pour n’avoir pas exécuté la consigne de se passer de la subvention française d’équilibre budgétaire

7[vii] - à raison de la proclamation unilatérale d’indépendance de la Rhodésie en 1965 : l’Angleterre, et de leur soutien à Israël pendant la guerre des Six-Jours : les Etats-Unis

8[viii] - député à l’Assemblée nationale française de 1951 à 1958, président de l’Assemblée territoriale plus nationale jusqu’en 1961, il est le décisif « parrain » de Moktar Ould Daddah : totalement désintéressé

9[ix] - de la grande lignée d’Abdallah qui introduisit Coppolani et les Français dans le pays, face à celle des Cheikh Mal-El-Aïnin et du « sultan bleu » … 1903… 1920 ; conseiller de l’Union française contre Moktar Ould Daddah, puis président de l’Assemblée Nationale en 1963 quand celle-ci refuse d’abandonner son autonomie financière

10[x] - première audience, à Nouakchott, le 26 Avril 1965



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