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21-03-2015

05:45

Procès dans l'affaire de la mosquée saoudienne: condamnations des militants de IRA

Le Calame - Brahim Jiddou, Yacoub Inalla et Sabar Ould Houssein ont été condamnés respectivement à six, cinq et Sept mois de prison ferme, après la délibération de la la Cour Correctionnelle du tribunal de Nouakchott. Le parquet avait requis deux ans de prison ferme et 60 000 UM d’amende pour chacun.

Lors de ce procès, les avocats des militants d’IRA ont démontré « le caractère purement politique des réquisitions de l’accusation ». Signalons que les militants d’IRA étaient jugés, depuis le 5 mars dernier. Ils avaient été arrêtés le 24 octobre 2014, à la suite d’une « excomunication » prononcée à leur encontre par le grand mufti de la République, grand propriétaire terrien et « esclavagiste à ses heures », à en croire IRA.

Cette affaire remonte au vendredi 24 octobre 2015. En ce jour de grande prière hebdomadaire et alors que Biram Dah Abeid, président d’IRA, avait organisé quelques jours auparavant une conférence de presse où il présentait l’Appel des élus et associations citoyennes de Chicago (USA) fustigeant la persistance de l’esclavage en Mauritanie et la permanence du double discours des autorités mauritaniennes sur cette question, l’Imam Ould Lemrabott, avait attaqué frontalement l’organisation anti-esclavagiste en qualifiant ses membres de « cinquième colonne du judaïsme et de l’impiété en Mauritanie ».

Ould Lemrabott a appelé les autorités à « défendre l’Islam contre ses ennemis » en spécifiant la leicité du meurtre de Biram. « Suite à cette charge sans précédent dans un lieu aussi solennel, Brahim Jiddou, surnommé « l’imam d’IRA » et qui, lui aussi, est versé dans les sciences islamiques, interrompit le Mufti en lui retournant accusations et compliments.

S’en suivit l’intervention des fidèles qui se sont scindés en deux camps. C’est dans la soirée de ce vendredi que des membres de la police politique vinrent arrêter les militants d’IRA.

Les premiers interrogatoires au commissariat de police de Tavragh Zeina cherchaient à « clarifier » les liens supposés entre IRA et la classe politique afro-américaine »,
indique IRA. Le lendemain, le sit-in organisé par d’autres militants d’IRA devant le commissariat de police fut violemment dispersé. Deux autres militants seront interpellés et jetés en prisons à cette occasion.

Ce procès démontre, fait remarquer le mouvement abolitionniste, l’influence des Uléma du pouvoir qui sont capables « d’excommunier» des fidèles et de les jeter en prison alors que la contestation des prêches dans la Mosquée est une pratique très répandue et tolérée. Il démontre aussi la panique du gouvernement de Ould Abdel Aziz des connections qu’IRA a établies avec le mouvement abolitionniste mondial notamment dans les pays occidentaux ».



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