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Vingt-sept ans après, je foule le sol de Las Palmas
Nouakchott Info - Vingt-sept ans après, je foule le sol de Las Palmas pour un voyage de
presse qui me réveille un espagnol endormi (mais bien là), et ramène
devant mes yeux des souvenirs chassés par le temps et l’éloignement.
Pourtant le dépaysement ne sera pas pour longtemps même si la «Playa
de Las Canteras» s’est étendue sur ses 3 km pour mieux se protéger,
cachant un peu plus mon «Faycan» qui a conservé ses couleurs et son
charme, ou que «Los Bardinos», avec sa piscine au sommet, a changé de
nom (devenant AC Hôtel Gran Canaria) ou encore que le parc «Santa
Catalina», déjà centre des célébrations excitantes et animées avec
son carnaval du mois de février, a pris de plus belles formes, tels ces
espaces verts, ce mini-parc d’attraction pour enfants et cet
impressionnant musée des sciences et de la technologie situé côté
port et dégageant un espace piéton paysagé pour conduire vers la
«Muelle», le terminal du ferry pour les connexions avec Ténériffe et
les autres îles des Canaries.
Joindre l’utile à l’agréable Trêve
de rêves bien que ce voyage de presse s’apparente, pour moi, à un
«tourisme de mémoire» et qu’il y avait comme un air de pèlerinage,
certains de mes confrères venant ici pour la première fois.
Revenons
donc plutôt à ce «Press trip 2015» que la compagnie Binter a jugé
devoir organiser, maintenant qu’elle a commencé à voler
régulièrement entre Nouakchott et Las Palmas avec trois
correspondances par semaine (samedi, lundi et mercredi) à bord d’un
avion à réaction CRJ900 qui relie les deux connexions en 1H30 ou 45mn
de vol avec une arrivée à Nouakchott à 13h et quelques poussières.
Elue compagnie aérienne de l’année 2013-2014 en Europe,
récompensée à cinq reprises par la ERA (European Regions Airline
Association), Binter qui a fêté ses 26 ans, le 26 mars 2015, est une
compagnie qui rassure.
Cela est d’autant plus vrai qu’elle se
présente actuellement comme une des entreprises les plus solides du
secteur MRO (maintenance, repair and overhaul). Une réussite dans le
secteur spécifique de la maintenance des avions qui ira grandissante
puisque «BinterTechnic» recevra de plus en plus de demandes pour
prêter ses services à des tiers et très souvent à des compagnies
aériennes étrangères.
C’est dire combien la compagnie aérienne
Binter, née en 1989 pour offrir un service de transport aérien
interinsulaire, a mérité, plus de 20 ans après, une reconnaissance
internationale qui lui a fait pousser des ailes. Non seulement Binter
relie désormais les Canaries à l’extérieur mais elle transporte
actuellement 2 500 000 passagers par an et effectue une moyenne de 140
vols par jour, avec des correspondances vers tous les aéroports
canariens et 11 liaisons internationales, la compagnie aérienne Binter
est bien consciente du fait que le Continent africain est vital pour
stimuler la position de l’Archipel espagnol comme base commerciale
internationale.
D’où son objectif majeur d’offrir des vols directs
entre les aéroports canariens et ceux de l’Afrique occidentale
(Marrakech, Laayoune, Casablanca, Agadir, Praia, Banjul, Dakar,
Nouakchott …) afin de consolider la place des îles en tant que
plateforme tricontinentale et faciliter le développement de
l’économie canarienne en permettant l’accès à de nouveaux
marchés.
Nous étions donc une dizaine de journalistes à bénéficier
de ce « saut » à Las Palmas pour quatre jours (du 25 au 28 mars 2015
avec hébergement sophistiqué, luxe 4 étoiles), sachant que le but est
de faire la promotion de la ligne directe Nouakchott-Las
Palmas-Nouakchott assurée par Binter, au grand bonheur des gens qui
viennent dans la péninsule ibérique qui pour le tourisme de masse, qui
pour le shopping, qui pour le tourisme médical. Bien évidemment, notre
programme n’était pas de tout repos dans cette capitale excitante des
Iles des Canaries au climat doux avec des températures qui tournaient
autour de 15 et 18°C.
Mais autant il était chargé, autant il nous
offrait une meilleure connaissance de terrain, plus d’informations et
plus de familiarité avec des gens que l’on ne connaissait forcément
pas auparavant, mais qui transmettent cette chaleur humaine que
dégagent les espagnols, fort accueillant et surtout compréhensifs des
bédouins que nous sommes. Ici, les Mauritaniens font leurs courses
tranquillement, vont et viennent comme s’ils étaient à la maison et
se fondent dans la masse sans craindre la moindre agression. Notre
premier jour sera réduit à la prise de contact avec notre charmante
accompagnatrice, Stella Alonso, journaliste à «t-times, agencia
estratégica» qui nous installera d’abord à l’hôtel Fataga, au
cœur de la ville, avant de revenir nous conduire à un dîner au
restaurant «El Embarcadero», sur le quai de la «Muelle Deportivo»
avec des responsables de Binter et, surprise, Son Excellence le Consul
général de Mauritanie aux Iles Canaries, le très sympathique et
serviable Sidi Mohamed Ould Mohamed Radhi.
Une soirée bien agréable au
cours de laquelle les échanges seront courtois et professionnels,
Pablo, le responsable marketing et/ou commercial de Binter nous avouant
combien il souhaitait que les taxes soient réduites pour que sa
compagnie puisse soumettre une meilleure offre et séduire davantage de
Mauritaniens, étant entendu que le billet est très compétitif à
208.000 ouguiyas (dont 145.000 représentant le prix du billet et le
reste constituant les taxes et Service fee des agences).
De même que
Binter offre un repas bord, cède déjà deux bagages gratuits en soute
et qu’elle ne leur impose pas de pénalités en cas de changement der
réservation. Et l’on doit à la vérité de dire que l’avion est
confortable, le service à bord de qualité, en plus, nous dira-t-on, un
service VIP assuré pour la classe Business. Au deuxième jour de notre
visite, une promenade de santé nous fera parcourir, en compagnie d’un
guide espagnol parlant français, répondant au nom de Pipo, le trajet
de notre hôtel Fataga à la Playa de Las Canteras et bien sûr le parc
Santa Catalina où nous seront heureux de rencontrer un compatriote
conducteur d’un carrousel avec lequel nous devisons un moment.
L’extension du quai attire mon attention mais je serai bien vite
détourné par une réplique du bateau de Christophe Colombe échouant
entre le Musée des sciences et de la technologie et la Muelle. De ses
quatre voyages de découverte aux Etats-Unis d’Amériques, Christophe
Colombe avait été amené à faire trois arrêts et/ou escales ici,
séjournant chez le gouverneur dont nous irons un peu plus tard
contempler la façade de la demeure, sise à l’arrière de la
cathédrale, non loin de la «Place des Grenouilles».
Nous apprendrons
en découvrant la mairie de Las Palmas où les drapeaux sont en berne à
cause du crash de l’avion de compagnie aérienne allemande Germanways,
que le pouvoir politique est partagé avec Tenerife pour une présidence
tournante tous les quatre ans. Un copieux déjeuner, à 13H00, au
restaurant «Las Lagunetas» où nous prierons le « dhohr » (prière
de 13H30), nous remettra les pendules à l’heure pour aller à la
rencontre des premiers responsables de «Vithas hospital Santa
Catalina», le plus important des hôpitaux privés espagnols. Pas moins
de deux traducteurs se chargeront de nous entourer aux côtés du
directeur-gérant, Dr. Luis Gonzalès et son staff pour une
visite-guidée dans les différents services de la clinique, à
commencer par la plus récente unité, celle dite de l’«esthétique»
devant démarrer ce mois d’avril pour le traitement de l’obésité
morbide, la chirurgie laser des varices, la médecine sportive qui est
en forte croissance.
Bien que nous visiterons tous les services
(urgences, admission, neurologie, traumatologie, urologie, gynécologie,
pédiatrie, ophtalmologie, dermatologie, oncologie, scanner, ...), nous
nous arrêterons longuement à l’unité des soins intensifs des
prématurés, la seule alternative au public. Non seulement cette
structure est unique mais elle rassure les familles. Aussi, les femmes
venant ici pour leur premier bébé, bénéficient-elles d’un lit
adapté à l’accouchement. Au fait, nous dira le directeur-gérant,
notre objectif est d’être le leader grâce à l’excellence et la
qualité.
Au cours de la présentation-conférence de presse
qu’animera pour nous le Directeur gérant de ce grand et très
sophistiqué hôpital privé (le groupe Vithas possède 12 hôpitaux et
13 centres présents sur 10 provinces espagnoles), nous apprendrons que
les accouchements sont passés de 800 à 1500 naissances par an. Passée
cette visite chez Vithas, nous nous rendons à l’hôtel Santa
Catalina, un 5 étoiles qui avait un casino quand j’étais venu, pour
la dernière fois, en 1988 et qui a bien fait de ne plus garder que ses
étoiles. Nous y étions conviés à une autre conférence, organisée
celle-là, par le docteur Pedro del Castillo-Olivares sur un projet
international de médecine préventive.
En vérité le docteur, qui a
créée une société dénommée « El Valor de su salud », propose aux
visiteurs de Las Palmas de Gran canaria, notamment les Mauritaniens, de
se réserver un examen de santé préventive (CPA) à 500 Euros,
comprenant une histoire médicale complète et détaillée, une analyse
de sang et d’urine, un électrocardiogramme, un échocardiogramme
doppler couleur, une radio thoracique, une échographie abdominale, une
échographie pelvienne, une échographie doppler des troncs supra
aortique.
De même qu’en plus de ce CPA, Dr. Pedro del
Castillo-Olivares propose l’accès à une médecine de qualité et un
intéressant catalogue de services englobant une médecine générale et
personnalisée, la coordination avec des spécialistes, la facilitation
des spécialistes et des services hospitaliers, le conseil de thérapie
sur le comportement et les addictions, etc. Comme quoi, pour les
Mauritaniens dont beaucoup sont nés dans l’archipel, Las Palmas offre
un tourisme médical qui en vaut la peine autant par son cadre idéal
que par les facteurs de proximité, de sécurité et de qualité de vie.
Lorsque nous quittions l’hôtel Santa Catalina, il était déjà 19H
et la fatigue prenait le dessus car nous avions dû beaucoup marcher. Je
n’étais pourtant pas au bout de mes peines car j’avais en tête,
avant d’aller dîner avec le groupe au restaurant «La Sama» à un
pas de notre hôtel, de chercher, Dieu sait où, un horloger pour
réparer la montre plaquée or de Madame (pouvais-je ne pas ?!), etc.
Cela sera vite fait grâce au concours d’un précieux personnage
découvert au cours de ce voyage de rêve. Nous irons diner avec un
lourd retard car à peine étions-nous arrivés, et nous efforçant à
sauter quelques plats à l’entrée, pour aller plus vite chez un
compatriote, juste en face, où nous nous sommes programmés pour la
télé, que nous voilà informé par téléphone que l’interview a
commencé.
Plus de place alors pour le dessert car nous étions déjà
dehors traversant la rue pour frapper chez Moustapha qui nous annonce
que l’émission a été annulée par le Président de la République,
mis en colère par Wediaâ. Chacun connaît la suite et notre nuit sera
un peu longue même si nous bouderons la fatigue et la déception nous
enfonçant dans notre sommeil.
«Binter», une fiabilité sans faille
Le
lendemain tout le monde semblait déterminer à finir rapidement cette
troisième journée pour faire du shopping.
Direction donc «
BinterTech», à l’aéroport de Las Palmas, pour une visite des
installations techniques de la compagnie Binter au hangar principal de
maintenance des avions. Nous trouverons là un avion cap verdien, un
cargo de la guinée équatoriale, un autre de Binter et surtout,
Alejandro, un responsable de la compagnie qui parle parfaitement
français, un tout petit peu marocain pour avoir vécu à Casablanca
avec ses parents. Rien ne nous échappera et du parcours de Binter dont
on saura que la flotte est de 17 avions, emploie 150 à 170
mécaniciens, et de la réussite de BinterTech qui a été désigné par
ATR en Europe comme centre recommandé.
La visite du hangar sera fort
instructive, nous permettant de découvrir jusqu’au détail près
l’avion, de son cockpit à ses deux boites noires en passant par ses
hélices et son moteur, et j’en passe. En quittant les installations
techniques de Binter pour le centre commercial «El Corte Inglès» où
nous étions attendus par de hauts responsables, nous en arrivions au
dernier volet de notre séjour car, le shopping. L’accueil sera
chaleureux et bref avec à la clef une carte magnétique de réduction
de 10% après le premier achat et un tour du chef, étape par étage
pour nous faire découvrir la variété des produits haut de gamme et
très branchés notamment vestimentaire, cosmétique, électronique et
autre électroménager.
On s’arrêtera au 6ème étage où nous
déjeunerons au restaurant «El Corte Inglès» en compagnie de Maria,
la responsable Marketing du complexe commercial avant de vaquer à nos
achats. Notre charmante accompagnatrice, Stella Alonso nous tiendra
compagnie aussi longtemps que possible pour nous quitter avec le sourire
en promettant de venir nous récupérer demain à 09H pour les
formalités de retour. Après un bref retour à l’hôtel, nous voilà
dans un taxi pour un interminable shopping à Las Arenas, car le temps
presse désormais et les prix sont à 10 %, voire 30 %, plus bas, ici,
que dans le reste de l’Europe.
Mohamed Ould Khattatt