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Santé/hygiène : Contre le travail des enfants, il faut agir
Aujourd’hui 12 juin, le monde entier célèbre la journée internationale sur le travail des enfants. Chez nous, notre pays n’est pas en reste même si du chemin reste à faire. Le 7/6/2015, la Mauritanie a adopté un plan de lutte contre le travail des enfants.
C’est le Ministre de la Fonction Publique, M. Seydina Aly Ould Mohamed Khouna qui est « chargé de la mise en œuvre d’une stratégie multidisciplinaire visant à envisager les fondements de leur prise sociale », cite une dépêche de l’Agence Mauritanienne d’Information.
Un exercice qui pourrait paraitre un peu rabattu, voire ringard aux yeux de bien des mauritaniens qui ploient sous les tabous d’une société très conservatrice. C’est n’est sans douleur et tristesse que l’on évoque les malheurs liés aux enfants de la rue. L’Etat doit se battre avec énergie pour faire bouger les choses et enfin changer le destin de quelques bouts de choux.
Selon l’Organisation Internationale du Travail –OIT-, ils sont des millions d’enfants de par le monde victimes des pires formes de travail. Dans un pays comme le notre qui a ratifié la convention relative aux droits de l’enfance, force est de reconnaitre que la situation de ces derniers, reste assez difficile dans sa mise en pratique, malgré les efforts consentis.
Des enfants mendiants qui rivalisent avec les adultes, la première place de la générosité des mauritaniens. Nombreux parmi eux n’ont jamais connu les bancs de l’école, de par leur mobilité et vulnérabilité ; s’ils ne fuguent pas ils sont utilisés comme moyen de survie par les parents.
Une vulnérabilité familiale liée à la pauvreté. Nous sommes ici confrontés à des problèmes de comportement. Quelle est la perception que nous avons de l’enfant, quelle est la place que nous lui accordons au sein de la vie ? Ces questions méritent d’être posées dans une société musulmane.
Certains parents préfèrent acheter de l’or que de s’acquitter de la scolarité des enfants. Pendant que la démarche des autorités elle, semble mettre l’accent sur la sensibilisation et le plaidoyer pour un changement de comportement. Autant de choses à faire avec le réseau des parlementaires ; des mouvements associatifs, les jeunes les femmes et les organisations communautaires de base.
La Mauritanie est un pays qui a beaucoup de contraintes sociales, culturelles, on ne dénonce pas souvent certaines choses de peur d’être vu d’un mauvais œil. Mais il faudrait que l’on comprenne qu’on ne peut pas mettre un enfant au monde pour le laisser dans la rue. Mais si à la naissance on peut l’abandonner, on peut le faire. Que dire de ceux qui travaillent ?
La convention 182 sur les pires formes de travail a été adoptée à l’unanimité le 17 juin 1999 à Genève en Suisse. L’Organisation Internationale du travail estime à plus 300 millions d’enfants âgés de 5 à 14 ans contraints à travailler pour gagner leur et subvenir aux besoins de leurs familles. Plus de 70% d’entre eux travailleraient dans un endroit dangereux.
Ce constat alarmant va conduire l’OIT à établir une nouvelle convention et des programmes d’actions ayant pour objectif l’élimination des pires formes de travail des gosses.
En Mauritanie, c’est à croire que la Convention 182 avec la Recommandation R 190 (R 190) sont entrées en vigueur le 19 novembre 2.000 ; sont taillées sur mesure à notre pays. En effet, la convention établie les cinq pires formes de travail à enrayer. Il s’agit entre autres de : L’esclavage ou les pratiques analogues, telles que la vente et la traite des enfants, de même que la servitude pour dette et le servage.
La convention est contre le travail forcé ou obligatoire de l’enfant de même que son recrutement dans des conflits armés. L’utilisation ou l’offre d’un enfant à des fins de prostitution, de production de matériel pornographique ou de spectacles du genre. Les enfants ne doivent servir d’offre à des fins d’activités illicites, notamment pour la production et le trafic de stupéfiants tels que les définissent les conventions internationales spécifiques.
Autres paramètres pour la sécurité de l’enfant, tout travail qui peut nuire à sa santé, à sa moralité. A signaler que le Programme international pour l’Abolition du Travail des Enfants –IPEC- que l’OIT a mis sur pied en 1992, aide les Etats à mettre en place les mesures nécessaires pour éliminer les pires formes de travail. Cela passe par l’identification des cas, venir en aide aux victimes et apporter les solutions adaptées à chaque situation.
Chez nous, ils sont nombreux les enfants qui gambadent à la recherche d’un job, l’insouciance en bandoulière. Ils ont comme trait commun, la souffrance dans l’existence et la maltraitance de ce qui s’apparente à un refus de justice, et à leur souffrance quotidiennes. A la complainte déchirante des enfants de la rue, l’Etat ne doit pas se contenter de dire ou de laisser transparaitre, il doit agir.
ADN
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