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14-10-2015

14:33

Sahara occidental : Un territoire à décoloniser

NPA - Le pays quasi désertique de 266 000 km2 est situé sur la côte nord-ouest de l’Afrique, bordé par 1000 km de côtes à l’ouest, limitrophe du Maroc, de l’Algérie et de la Mauritanie. Ses frontières sont internationalement reconnues et légales. Elles sont celles héritées du colonialisme. Dès 1963, le pays est inscrit sur la liste onusienne des territoires à décoloniser, il l’est toujours.

Représenté par son Front de libération, le Polisario (Front pour la libération de Saguia el Hamra, et Rio de Oro), le peuple sahraoui est reconnu par l’ONU, qui tente de résoudre une situation embourbée, depuis des décennies, dans les bas-fonds de concessions sur le droit international. Sa langue nationale est le hassanya.

En 1884, la conférence de Berlin répartit l’Afrique entre puissances coloniales et le Sahara Occidental devient espagnol. La présence espagnole, essentiellement concentrée sur quelques points de la côte, et en mer, laisse libre cours à la vie traditionnelle nomade des Sahraouis, et aux échanges commerciaux qui transitent à travers le désert. L’opposition à l’occupant est constante, régulièrement réprimée.

Dans les années 1970, poussée par la résistance sahraouie et le mouvement international de décolonisation de l’Afrique, l’Espagne prépare un référendum d’autodétermination, proposant le choix de l’indépendance ou du rattachement à l’Espagne.

Refonte du mouvement de résistance à l’occupant, le front Polisario est créé en 1973.

Interrogée, la Cour Internationale de Justice confirme en 1975 à l’Assemblée générale de l’ONU qu’il n’y a pas lieu de modifier l’application de sa déclaration 1514 (1960) quant au principe d’autodétermination du Sahara Occidental, par l’expression libre et authentique du peuple originaire.

Alors que les listes électorales étaient prêtes, l’Espagne signe en 1975 un accord avec la Mauritanie et le Maroc pour le partage du Sahara Occidental et des bénéfices qui lui resteraient néanmoins après son retrait, concernant la pêche et l’exploitation des phosphates notamment.

L’accord est illégal, et ne masque pas la réalité de l’invasion militaire et génocidaire qui l’accompagne. D’une résistance au colonisateur espagnol, les Sahraouis passent à la guerre contre leurs deux voisins du nord et sud-est.

L’Algérie, sans revendication sur le territoire, voit affluer massivement les familles sahraouies, des bergers, fuyant la guerre, les bombardements au napalm et au phosphore blanc.

C’est donc en exil, dans le désert salin du plateau de Tindouf (Algérie) que les Sahraouis proclament leur république, le 27 février 1976, au lendemain de l’annonce par l’Espagne de son retrait de la colonie.

La Mauritanie, en difficulté face aux troupes sahraouies et fragilisée dans son entité, se retire du conflit et reconnaît la République Sahraouie en 1979. La guerre continue entre les Sahraouis et le Maroc, ce dernier tentant d’annexer alors tout le territoire.

En 1979, l’Assemblée générale de l‘ONU déplore « l’aggravation de la situation découlant de la persistance de l'occupation du Sahara occidental par le Maroc et de l'extension de cette occupation au territoire récemment évacué par la Mauritanie ».

Le Maroc persiste malgré la désapprobation internationale et, pour protéger son pillage de la partie utile du Sahara Occidental des incursions des guerriers du Polisario, – inférieurs en nombre mais supérieurs militairement grâce à leur parfaite connaissance du terrain et leur grande mobilité –, construit progressivement un mur de défense.

En 1982, le premier mur cerne une zone comprenant les villes d’El Aaiun, Smara, Boujdour, ainsi que les mines de phosphate de Boucraa. L’exploitation de ces dernières avait dû être suspendue entre 1980 et 1982 du fait des attaques sahraouies.

Le mur militarisé est terminé en 1987, il mesure 2700 km de long et coupe le pays en deux, il est généralement représenté par une ligne rouge sur les cartes. Il est bordé de larges zones de mines terrestres. La guerre continue jusqu’au cessez-le-feu signé sous l’égide de l’ONU en 1991, à la condition que le référendum d’autodétermination soit organisé.

Pendant la guerre, le peuple sahraoui survit dans les campements de réfugiés et organise sa république dans des conditions extrêmes ou subit de plein fouet la guerre coloniale et les méthodes du régime marocain qui torture, assassine ou fait disparaître tous les opposants sahraouis et leurs familles.

Depuis 1991, le référendum n’a toujours pas eu lieu, malgré les rappels annuels des instances internationales qui réaffirment le droit du peuple originaire du Sahara occidental à se prononcer sur l’avenir de sa terre et de ses ressources, et la présence de la Minurso (mission des Nations unies pour le référendum au Sahara occidental). Les conditions changent peu pour le peuple sahraoui.

Pour fausser le référendum et acter la « marocanité », le Maroc a subventionné des milliers de colons marocains pour qu’ils s‘installent dans le territoire occupé, interdit par l’article 49 de la IVe convention de Genève. Selon certaines sources, il y a aujourd’hui plus de cinq Marocains pour un Sahraoui en territoire occupé.

Les grandes manifestations pacifiques dans ces territoires occupés en 1999, 2005, 2010, les manifestations hebdomadaires, toutes durement réprimées par les forces d’occupation marocaines montrent la résistance et la constance des Sahraouis dans la revendication du respect de leurs droits, et de l’autodétermination.

La France s’illustre tristement dans ce conflit ensablé par le soutien systématique et ambigu au colonisateur marocain, malgré l’affirmation de son attachement au droit international et au règlement pacifique du problème.

Une colonie, occupée militairement

Pour les Sahraouis, 2015 marque 40 ans de vie sous occupation, 40 ans de vie dans les campements de réfugiés. C’est aussi l’anniversaire des 24 ans du choix de la lutte pacifique pour faire respecter le droit à l’indépendance.

La question rituelle accompagnant le très long salut sahraoui est : « qu’y a-t-il de nouveau ? » Hors les formules de politesse, les Sahraouis disent « rien » : rien de nouveau tant que ce n’est pas l’indépendance.

Le pays est en effet un territoire non autonome, une colonie, occupée militairement sur les trois-quarts de sa surface par le Maroc qui y a envoyé de nombreux colons.

Pour l’ONU, le Maroc n’est pas administrateur du territoire en droit. De fait, il administre par la force la partie du territoire qu’il occupe.

L’Espagne semblait avoir totalement oublié ses responsabilités mais le 21 novembre 2014, la Haute Cour nationale espagnole a rappelé que l'Espagne « reste la puissance administrante du Sahara Occidental » et doit, selon la Charte des Nations unies, achever la décolonisation du territoire. Comment va-t-elle s’y prendre, sachant que derrière les principes, elle est une actrice illégale du pillage des ressources naturelles du SO ?

L’exploitation des ressources conditionnée à l’accord du Polisario

Un juge espagnol, spécialiste de la question, accuse le Maroc de génocide. Il représente des Sahraouis pour des faits ayant eu lieu dans la période précédant le retrait officiel de l’Espagne, soit fin 1975 début 1976. Les Sahraouis sont encore alors des « Espagnols ». Pendant cette période, nombreux attestent avoir été pourchassés, bombardés.

L’intention manifeste des forces marocaines était, selon les témoins, de les supprimer. En 2013, alors que l’instruction était en cours, la découverte, dans les territoires occupés, d’une fosse commune contenant huit corps vient corroborer cette affirmation. Identifiés, ce sont les corps de bergers sahraouis disparus 40 ans auparavant. Les familles avaient entendu de la part du Maroc une série de mensonges au fil des ans.

En prévision de la plainte pour génocide, le 9 avril 2015, le juge d’instruction Pablo Ruz au tribunal suprême de Madrid émet des mandats d’arrêt contre sept fonctionnaires marocains de haut rang quatre autres impliqués.

En juin 2015, en se référent à l’article 96 du protocole additionnel I, le Front Polisario adhère aux conventions de Genève et à leurs protocoles additionnels. Cela est possible parce que l’autre partie en conflit, le Maroc, y a elle-même adhéré en 2011. En tant qu'autorité représentant le peuple sahraoui, le Polisario obtient ainsi les mêmes droits et obligations que le Maroc.

En conséquence, le droit international humanitaire s’applique au Sahara Occidental et les entreprises doivent le respecter. L’exploitation des ressources naturelles du territoire est donc conditionnée à l’aval du Polisario.

En novembre 2012, le Front a présenté son recours contre l'accord agricole Union européenne-Maroc, dont le champ d’application n’exclut pas explicitement le Sahara Occidental.

L'action est dirigée vers le Conseil de l'Union européenne en tant que signataire de l'accord, et dans une deuxième phase également contre la Commission européenne qui a choisi d'intervenir dans la procédure. La Cour de Justice européenne a évalué l’accord sur cette question le 16 juin 2015 et n’a encore rien publié. En juin 2014, un autre recours est présenté par le Polisario pour l’annulation de l'accord de pêche UE-Maroc (publié au JO de l’UE le 16 juin 2014).

L’ASVDH, (Association sahraouie des victimes de violations graves des droits de l’homme commises par l’État marocain) a reçu le 24 août 2015 son « reçu final d'enregistrement » par le Maroc.

L'association a été créée en 2005, il a donc fallu 10 ans de demandes et procédures juridiques multiples pour que le Maroc applique son propre droit. Paradoxalement, l’association est connue et reconnue dans le monde entier comme organisation de référence, et ce depuis peu après sa création.

Ressources naturelles : le pillage continue sans que les Sahraouis soient jamais consultés

Rappel du droit international sur cette question précise. Hans Corell, alors secrétaire général adjoint aux affaires juridiques et conseiller juridique, a émis en 2002 à la demande du président du Conseil de sécurité un avis sur les activités pétrolières au SO.

Si des activités économiques, conclut-il, « devaient être entreprises au mépris des intérêts et de la volonté du peuple du Sahara occidental, elles contreviendraient aux principes de droit international applicables aux activités touchant aux ressources minérales des territoires non autonomes ». H. Corell a depuis lors régulièrement précisé et élargi la portée de son texte à l’ensemble des ressources naturelles du SO.

Il faut donc qu’il y ait consultation et accord du peuple pour toute activité concernant les ressources naturelles, et il faut aussi, et c’est indissociable, que ce soit à son bénéfice.

Or le pillage par des compagnies étrangères et au bénéfice du Maroc se poursuit sans que les Sahraouis soient jamais consultés.

Ainsi, L’Américain Kosmos Energy a commencé à forer en mer, au large de Boujdour en décembre 2014. La plateforme pétrolière d’exploitation coûte 600 000 dollars par jour. La première découverte en mars est non significative. L’entreprise a ensuite déplacé la plateforme et continué à forer.

La compagnie San Leon (Irlande-Grande-Bretagne) veut creuser la terre, à quelques kilomètres d’El Aaiun avec l’entreprise française Entrepose Drilling, du groupe Vinci. Les vives protestations des habitants, du front Polisario auprès de l’ONU et d’organisations de la société civile sont restées sans réponse et sans effet.

L'autorisation de reconnaissance sur le bloc Anzarane Offshore, au Sud, sur plus de 100 000 km2, attribué à Total par le Maroc a été prorogée jusqu'en décembre 2015.

Les compagnies franco-marocaines, Idyl et Azura, produisent des fruits et légumes dans la région de Dakhla. Ces produits entrent en Europe sous couvert de l’accord européen, de façon déloyale et illégale. La Confédération paysanne a saisi le tribunal de commerce de Tarascon à l’encontre de la compagnie Idyl. La procédure est en cours.

Alors que l’eau est un problème crucial dans ce pays quasi désertique, sa gestion à usage domestique en territoire occupé est particulièrement hasardeuse et corrompue. Une information de l’Équipe Média, un groupe de journalistes sahraouis des territoires occupés en donne les détails.

Discriminations quotidiennes et problèmes sociaux

En territoire occupé, ce sont des discriminations quotidiennes et violentes contre les Sahraouis s’ils affirment leur identité et revendiquent le respect du droit international. Dans les rues, dans les commissariats, dans les prisons…

Ce sont aussi des expulsions, quasi systématiques ces dernières années, de toutes les délégations étrangères, qui connaissent le droit international, et cherchent à s’informer auprès des Sahraouis.

Dans les campements de réfugiés, ce sont des fréquentes alertes sanitaires des ONG internationales. Malnutrition aigüe (7,6 % des femmes et des enfants), anémie (60 % des femmes, 25 à 30 % des enfants en déficit de croissance). C’est aussi avec l’usure du temps, l’impatience croissante des jeunes, attirés par la reprise des armes, et par la contrebande. Ces dernières années est apparue une petite délinquance qui marque les esprits mais aussi indique la gravité de la situation sociale.

Les Sahraouis aux Jeux africains

Le coup d’éclat de la participation de l’équipe nationale sahraouie de football à la coupe du monde non FIFA (N.F.-Board) au Kurdistan en 2012 n’a pas été renouvelé faute de compétition de ce niveau. Néanmoins cette année, dans le même cadre, l’équipe de la FA sahraouie a rencontré fin juillet, à Lille, l’équipe de la FA Espéranto, à l’occasion du 100e congrès d’espéranto.

Le score final a été de 4/0 en faveur des Sahraouis. L’arbitre a décidé d’arrêter le match à la mi-temps après que les deux équipes eurent constaté que leurs vestiaires avaient été dévalisés et beaucoup de leurs affaires de valeur et papiers volés.

Cette année, pour la première fois de son histoire, le Sahara Occidental participera aux Jeux africains, organisés par le conseil du sport de l’Union africaine, avec une délégation de 40 sportifs. Cette édition 2015 a lieu à Brazzaville, au Congo, du 4 au 19 septembre.

Il sera représenté en athlétisme, boxe, cyclisme, karaté, taekwondo et volley-ball. Les sportifs sahraouis engagés dans le pays de leur exil et dont ils ont pris la nationalité ne peuvent pas y participer pour le Sahara Occidental, particularité qui prive le pays de grand(e)s champions et championnes.

Une question clivante pour les progressistes marocains

Le moins que l’on puisse dire, c’est que la question sahraouie divise radicalement les progressistes marocains en deux camps, tant le royaume féodal en a fait la question de sa survie.

Trois partis qui se revendiquent de la gauche ont fondé la Fédération de la gauche démocratique. Composée du parti socialiste unifié, du parti de l’avant-garde démocratique et socialiste et du congrès Ittihadi, elle a décidé de fonder l’union sur trois principes : la monarchie constitutionnelle, la participation aux élections, la marocanité du Sahara. Par conséquent, ils excluent de fait un autre parti de gauche, la Voie Démocratique.

La Voie Démocratique est le seul parti marocain légal à avoir une ligne claire et constante sur le Sahara Occidental depuis sa création. Les points forts sont l’autodétermination du peuple sahraoui, la laïcité, le changement constitutionnel fondé sur la souveraineté populaire.

Puisqu’il s’agissait d’être démocrate, pourquoi faire deux poids deux mesures sur la question du Sahara Occidental quand le droit international ne montre pas d’ambiguïté ? Historiquement, il y a eu une forte émulation idéologique entre les créateurs du Front Polisario et de la Voie Démocratique, alors mouvement clandestin Ila Al Amame. Les militants ont alors payé le prix fort pour cette position, 139 condamnations en 1977, en grande majorité des responsables du groupe de la gauche radicale.

En ce qui concerne la défense des droits de l’homme, l’Amdh (association marocaine des droits humains) partage le principe de l’autodétermination des peuples avec la Voie Démocratique. Elle a une vision cohérente sur les droits humains, et dénonce donc les violations sur les Marocains et Sahraouis.

L’Asdhom (Association de défense des droits de l’homme au Maroc), basée à Paris, dénonce les violences qui ont lieu au Sahara Occidental et mène une campagne de parrainage des prisonniers politiques du Maroc, qui compte des Sahraouis.

Le journaliste Ali Lmrabet, rédacteur des hebdomadaire et magazine Demain, de Doumane, du site web satirique Demain Online, après avoir été condamné et fait 3 ans la prison pour avoir traduit un article espagnol sur le budget royal, accompagné de caricatures, a, en 2005, été condamné à 10 ans d’interdiction d’exercer au Maroc, après un voyage dans les campements de réfugiés sahraouis. Il avait affirmé que les Sahraouis y étaient « réfugiés » et non « séquestrés », comme l’affirme la thèse officielle.

Les 10 ans écoulés, il subit actuellement des tracas administratifs à n’en plus finir, l’empêchant d’exercer son métier, de voyager, d’agir1.

Parmi les opposants au système monarchique, le mouvement du 20 février, né en 2011 dans la mouvance des révoltes populaires contre les régimes totalitaires d’Afrique du Nord, n’a pas formulé de position officielle sur la problématique du Sahara Occidental.

De même, d’autres groupes comme celui de Mustapha Adib – ancien capitaine de l’armée de l’air et ancien prisonnier politique condamné pour sa dénonciation de la corruption dans l’armée – (Alliance contre la dictature au Maroc) concentre son combat sur les biens royaux mal acquis, notamment le château de Betz en France.

La fortune du roi doit beaucoup aux ressources volées aux Sahraouis. Le groupe n’a pas de position officielle sur le Sahara Occidental mais dénonce régulièrement la répression violente des manifestions pacifiques en territoires occupés.

Actuellement, la position de la Voie Démocratique sur la participation aux élections est le boycott, tant que le parti ne peut pas s’exprimer librement et expliquer son programme. Selon le communiqué de presse du 2 septembre, 83 militants avaient déjà été convoqués ou arrêtés, violentés, placés et gardés abusivement en garde-à-vue, leurs tracts et journaux confisqués et supprimés. Les soutiens français et internationaux dénoncent ces pratiques totalitaires.

APSO (Amis du Peuple du Sahara Occidental), association et réseau français de solidarité, blog ap-so.blogspot.com

Qui sont les Sahraouis ?

Les Sahraouis sont traditionnellement nomades. Ils étaient guerriers, chasseurs, marabouts, commerçants, artisans, éleveurs et forgerons. Avant la colonisation et jusqu’en 1975, ils étaient organisés en qabilas (« tribu »), et confédérations de qabilas qui se partageaient le territoire. Chacune interagissait avec les autres, et partageait les valeurs d’hospitalité et de liberté que la sédentarisation forcée durant la période coloniale et l’exil n’ont pas dissoutes.

Le 12 octobre 1975 à Ain Bentili, les Sahraouis déclarent l’unité nationale. Il n’y a plus de qabilas, il y a le peuple sahraoui. Le 12 octobre est un jour de fête nationale depuis lors.

L’esclavage, qui existe en Mauritanie – héritage ancestral pour certaines familles –, a été interdit par les Sahraouis. Cela n’aurait aucune cohérence avec le projet d’indépendance nationale.

On peut néanmoins faire remarquer que les conditions d’exil dans les campements sont telles que chacun travaille pour l’intérêt commun sans recevoir de salaire, mais seulement sa pitance et un toit. Si la liberté fait la différence d’avec le statut d’esclave, sa violation par l’absence de respect du droit international y ramène peut-être dans les faits. Les Sahraouis esclaves du droit ?

Pour approfondir la question, plusieurs pistes

Cette année, et c’est nouveau, France inter, France Culture, Canal +, France 4, les Suisses de RTS ont réalisé des reportages sur le Sahara Occidental et sa problématique humaine ou sur les ressources2.

Certaines infos publiées par des journalistes des territoires occupés lorsqu’elles sont traduites, sont reprises notamment sur le blog apsoinfo.

L’ouvrage collectif Lutter au Sahara, du colonialisme vers l’indépendance au Sahara Occidental a été édité par l’association des Amis du peuple du Sahara Occidental en avril 2015, avec les encouragements de Noam Chomsky.

Les auteurs3 des 15 articles sont des témoins ou spécialistes directs, qui proposent leur récit ou analyse. C’est un ouvrage de référence, complémentaire du film documentaire réalisé et produit par la même association en 2011 l’Autre Côté du mur.



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