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08-11-2015

12:30

Archives d’Afrique : le Maroc, 40 ans après la marche verte

Financial Afrik - C’était le 6 novembre 1975. Plus de 350 000 marocains, le coran à la main, se lançaient à l’assaut du Rio del Oro, cette bande désertique bordée par l’Atlantique que l’Espagne avait colonisé. L’opération, un exercice de logistique sous le commandement de feu Hassan II, deviendra le mythe fondateur du nouveau Maroc.

La marche intervient au lendemain de l’avis célèbre rendu le 16 octobre 1975 par la Cour internationale de justice. Tout en reconnaissant des liens juridiques d’allégeance entre certaines tribus du Sahara et le royaume du Maroc, la CIJ rappelle le droit des peuples à l’auto-détermination.

L’armée espagnole n’oppose aucune résistance à l’avancée des civils marocains. A la suite de la marche verte, les accords de Madrid ont été signés à la fin novembre 1975 partageant le territoire sahraoui entre le Maroc et la Mauritanie.

Ce dernier pays qui hérite du tiers du territoire correspondant au Oued Dahb se retirera du Sahara au lendemain du coup d’état du 10 juillet 1978 qui verra le renversement du gouvernement civil de Mokhtar Ould Daddah.
Le Maroc prend pied sur les positions abandonnés par l’armée mauritanienne. Les séparatistes du front Polisario, soutenus par Alger, signeront un cessez-le-feu feu avec le Maroc en 1991 sous les auspices de l’ONU. Le statu quo se limite sur le plan militaire. Sur le plan diplomatique, les deux parties multiplient les initiatives à Paris, Madrid et Washington.

L’Afrique est divisée sur le sujet avec un axe Alger, Lagos, Nairobi, Hararé Pretoria favorable au Polisario. L’Afrique francophone soutient le Maroc à quelques exceptions près. Rappelons que l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA) sous le secrétariat général d’Edem Kodjo reconnaîtra la République Arabe Sahraouie Démocratique (RASD) en 1984.

Cet acte africain qui va beaucoup plus loin que la position de principe de l’ONU, allait entraîner le retrait du Maroc de l’organisation panafricaine. Aujourd’hui, 40 ans après la marche verte, le cas «Sahara» constitue l’un des dossiers majeurs de l’ONU, à la fois problème de décolonisation et résidu de la guerre froide.

L’impossibilité de la tenue du référendum qui devait suivre le cessez-le-feu signé il y a trente ans, l’échec des principaux émissaires de l’ONU (James Baker, Christopher Ross), avait ouvert la voie à des négociations directes. Mais le processus de Manhasset n’a pas été sanctionné par des avancées significatives.

Face à l’échec onusien, l’autonomie élargie proposée par le Maroc semble être une voie médiane. Une solution rejetée par Alger et Tindouf, cette ville qui abrite l’état major du Polisario et des milliers de sahraouis, «séquestrés» selon la terminologie officielle en cours à Rabat.



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