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Economie : Croissance revue à la baisse, les hommes du sérail se renvoient la balle !
Mauriweb - La chute drastique du taux de croissance annuelle pourtant annoncée en fanfare par le gouvernement au début de l’année à 6 ou 7% a été revue à la baisse et passerait sous la trappe des 3% comme l’a reconnu le ministre des finances, Moctar Ould Diay, commentant les travaux du dernier conseil des ministres.
Le ministre des finances qui a tenté de trouver un alibi à l’échelle internationale pour justifier l’échec de la politique économique cache mal l’ire du président Mohamed Ould Abdelaziz quant à la véracité des chiffres et projections que les différents membres des départements techniques lui ont communiqués l’induisant en erreur.
Outre donc les raisons objectives de mauvaise gouvernance gouvernementale doublées de l’impact de la situation à l’échelle mondiale, la situation économique du pays est bien critique.
Moctar Ould Diay fait pourtant partie de cette horde de ministres, sans aucune qualité personnelle, ni assise politique, qui se sont enrichis au dépens de la communauté nationale en présentant ou camouflant pendant des mois au président Aziz la réalité économique dans le pays quand il ne l’ont pas tout simplement aggravée par des mesures fantaisistes qui n’ont pas pu résorber la chute de la croissance économique dans le pays tout comme elles ont étouffé les principaux secteurs de production.
Mais il n’est évidemment pas le seul et on assiste aujourd’hui à une véritable guerre de tranchées entre plusieurs responsables gouvernementaux qui ont eu en charge la gestion des leviers économiques du pays pour en saborder l’économie par des choix aussi hasardeux qu’inopinés.
Une guéguerre entamée par la guerre ouverte et par médias interposés entre les deux premiers responsables du gouvernement, Yahya Ould Hademine et Moulaye Ould Mohamed Laghdaf (PM 2008-2014), était annonciatrice d’un autre déficit ; celui de la solidarité gouvernementale.
Il faut bien reconnaitre que le premier a hérité d’une situation économique désastreuse marquée par les déconvenues économiques qui ont plombé son action.
Mais delà à jeter en pâture à l’opinion publique l’ancien premier ministre et son dircab, Ould Mohamed Laghdaf, récupéré au poste de secrétaire général de la présidence, n’a pas voulu s’en faire compter une seconde fois pour lâcher « ses hommes » aux trousses de Ould Hademine.
La guerre des clans a ainsi fait rage pendant plusieurs mois entre les segments du pouvoir avant que n’intervienne le président de l’UPR pour tenter de rapprocher ces frères ennemis. Une paix de courte durée.
En effet, les révélations faites par les institutions de financement sur la réalité économique, et confortées par le dernier rapport produit par la Banque centrale et transmis en mains propres au président Aziz, trahissent une économie à la dérive manquant de tout atout de résilience dans un contexte mondial difficile.
Ces révélations font renaître les suspicions au sein du sérail des hommes du président dont les camps se renvoient aujourd’hui la balle pour se prémunir du retour de la manivelle en relation avec les faux espoirs et surtout les faux chiffres produits.
Ancien gouverneur de la Banque centrale de Mauritanie, avec la gestion délabrée qu’on lui connait à la tête de cette institution monétaire, Sid’Ahmed Ould Raiss, se trouve aujourd’hui au beau milieu d’une campagne pour charger son prédécesseur, Sidi OuldTaha, ancien ministre des affaires économiques et du développement (2008-2015).
Dans la valse au sein du sérail présidentiel, les alliances civiles se nouent et se dénouent au gré des ambitions personnelles. Ould Raiss peut ainsi compter sur le rôle éminemment important, autour du président, du dircab, Ahmed Ould Bahia, qui fait désormais partie, avec Isselkou Ould Izidbih, président du conseil national de régulation, et Mohamed Ishag El kunti, du comité pour dénigrer Sidi Ould Tah.
Mais il y a également les ministres de l’hydraulique et de l’énergie, Brahim Ould Mbareck et celui du pétrole, de l'énergie et des mines, Mohamed Salem Ould Béchir qui sont entrés dans le bale au nom d’une logique régionale pour prêter main forte au nouveau premier Ministre, Yahya Ould Hademine.
Le premier Ministre, Yahya Ould Hademine, ne voudrait pas, dit-on, « apparaitre » dans cette campagne de discrédit qui pourrait être en filigranes menée contre l’ancien PM, Moulaye Ould Mohamed Laghdaf, ministre secrétaire général de la présidence, dont Sidi Ould Tah, fut membre de son équipe.
Moulaye Ould Mohamed Laghda rappelé par le président Aziz et auquel il confie aujourd’hui l’amorce d’un dialogue avec l’Opposition politique, compterait aussi sur Ahmed Ould Bah Ould Hmeida, conseiller à la présidence, pour faire échouer la campagne contre lui via Ould Tah dont Ould Hmeida est un proche.
Pour l’heure alors que les populations trinquent en raison de la situation économique désastreuse, les hauts responsables se tirent à boulets rouges pour sauver leurs avantages bassement matériels.