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06-12-2015

05:45

Lutte contre la violence faite aux femmes : ALCD lance 16 jours de campagne

L'Authentique - L’Association de lutte contre la dépendance (ALCD) présidée par Toutou Mint Jiddou, a organisé mardi 1ER décembre 2015, une journée de sensibilisation et de mobilisation, qui marque le démarrage d’une « Campagne de 16 jours sur la lutte contre les violences faites aux femmes ».
L’évènement a eu lieu au niveau de la section Dar Naïm de l’ALCD, en présence de la responsable de la cellule chargée des conflits conjugaux au ministère des Affaires sociales, de la famille et de l’enfance ainsi que deux représentants de la Coopération allemande (GIZ) et de plusieurs dizaines de femmes.

La cour de la représentation de l’Association de lutte contre la dépendance (ALCD) à Dar Naïm était flanquée d’une tente tapissée par des dizaines de femmes tout de rose voilées. L’ambiance était bon enfant, animée par des chants improvisés au son d’un « Tbal » dont les notes alternaient avec la musique traditionnelle maure diffusée sur haut parleur.

Quelques silhouette féminines se déhanchaient sous le regard amusé d’une Allemande aux yeux bleu et à la silhouette peu fournie pour des Mauritaniennes habituées à beaucoup de chair et de rondeurs.

C’est au milieu de cette ambiance de fête que Toutou Mint Jiddou, présidente de l’ALCD et de la cellule « RIHAB » pour la résolution des conflits conjugaux entamera son plaidoyer contre les violences faites aux femmes.

Ouvrant la séance, la voix essoufflée par une danse à laquelle ses invités l’avaient contrainte, ainsi que son ami allemande, Toutou Mint Jiddou invitera les femmes présentes à « briser le silence et à agir maintenant ».

« N’acceptez plus en silence les violences conjugales exercées sur vous » dira celle que les téléspectateurs de la télévision mauritanienne connaissent dorénavant à travers son émission hebdomadaire qu’elle a obtenue au forcing pour débattre des conflits qui secouent plus d’un foyer mauritanien.

Mme Djilit, présidente de la cellule chargée de résoudre les conflits conjugaux au sein du ministère des Affaires sociales, de l’enfance et de la famille a déploré la multiplication des conflits qui empoisonnent la vie de milliers de foyers en Mauritanie, soulignant qu’il s’agit d’un phénomène nouveau qui prend de plus en plus de l’ampleur.

Elle a surtout déploré le sort des enfants issus de tels couples, voués à l’abandon parental et au vagabondage. Selon elle, des efforts doivent être déployés aussi bien par les femmes que par les hommes, soulignant que la violence provient souvent des deux conjoints, mais que les femmes en sont les plus nombreuses victimes.

Deux femmes ont accepté de témoigner, parmi les dizaines de cas présents qui n’ont pas pu s’exprimer à cause du complexe, dira Toutou. Tour à tour, Tabra Mint Mohamed, 29 ans et Zeynabou MBodj, 34 ans, ont parlé de l’expérience de femmes divorcées avec des enfants en charge.

Elles s’étaient plaintes auprès du ministère des Affaires sociales qui les orienta vers la cellule « RIHAB ». Selon elles, leur conflit avec leurs ex-époux qui avaient refusé s’acquitter de leurs devoirs, à savoir la prise en charge de leurs enfants délaissés, a été résolu.

Hier, mercredi 2 décembre, l’ALCD a organisé un atelier de formation et de sensibilisation à l’hôtel Mouna sur le même thème de la « violence contre les femmes » en présence de plusieurs invités de marque et des centaines de femmes venues des différentes Moughataas de Nouakchott.

Cheikh Aîdara



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