Cridem

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31-01-2016

21:15

Pièce de théâtre : Quatrième tableau- Monologue de Birama

Amadou Diagne Niang - Birama : (seul sur scène)
Jamais je ne me suis senti de douleurs anéanti,
Quand prêt d’être heureux on me crée tant d’ennuis.
Comme l’humanité est sévère et injuste,

Loin d’évoluer, nous sommes encore des brutes,
Et parce je l’ai compris je subi, ces tortures
On considère celle que j’aime comme une sale ordure.
Mais ! Je l’aime, oui ! Je l’aime,

Je l’aime de tout mon cœur, de toute mon âme.
C’est plus que de l’amour, plus que de la passion,
Ce que j’éprouve pour elle est au-delà de l’expression.
Fanta ! Fanta !, je ne veux pas que tu souffres, je ne veux pas,

Ils n’ont pas le droit de te tourmenter, ils n’ont pas.
Puisque sur notre sort nul ne peut méditer,
Nous seront obligés de devoir les quitter,
Nous irons nous établir dans les prairies solitaires

Je serais ton berger et toi ma bergère.
Je bêcherais la terre, tu sèmeras le mil
Et nos enfants futurs, chasseront les mange-mils
J’irais chercher du bois tu feras la cuisine,
Tu apprendras à réduire le grain en farine.
Et nous seront libres, libres, 12

Que nous importe les châteaux puisque nous aurons nos arbres,
Nos ruisseaux et nos odorantes fleurs
Et ces oiseaux qui nous bercent dans notre paisible bonheur.
J’arrive Fanta le moment est précieux
Partir tout de suite, sera pour nous le mieux.

Fanta ! Fanta ! Ou es-tu Fanta ?

Fanta ! C’est moi Birama !( Fanta se montre)

Birama (qui poursuit)

Voilà ! Ils n’ont pas approuvé ma proposition
Bien que le sage Omar dans son intervention
Assura toute ma défense mais mon père resta ferme
Dans son comportement odieux et sans gène. (Apercevant Fanta en larmes)
Mais qui est-ce qui s’offre à mes yeux, Fanta tu pleures ?
Es-ce de joie où encore d’un autre malheur ?
Parle donc Fanta, je me meurs,
Je sens dans mes entrailles se soustraire mon cœur.

FANTA : Oh ! Birama ton père vient de passer furieux, épouvantable

Après m’avoir traité de tout ce qu’il y a pire
M’annonça dans un grand éclat de rire
Qu’il va dés demain satisfaire à toutes mes aspirations..

Birama : Viens-en aux faits bon sang
Qu’a-t-il encore fomenté cet insolent ? 13

FANTA :

Tu connais Hamady Diallo, le valet de la cour,
Celui qui sans cesse voulait me faire la cour,
Ton père en passant lui a accordé ma main
Et le mariage sera célébré dés demain matin.

Birama :

Quoi ! Te donner en mariage comme un objet vulgaire,
Et tu vraiment sûre qu’il s’agisse de mon père.
Tu as dû sans doute faire un mauvais songe
Dont la cause serait la souffrance qui te ronge.
Je puis admettre qu’il puisse de ma femme

Faire cadeau à un autre homme.
Mais, attend, je vais voir mon père,
S’il est vrai qu’il l’a dit, avec moi il tentera de le faire.
Alors demain ce sera la guerre
Demain ce sera l’anéantissement, le massacre

Jour de plainte, jour de larmes,
Jour tumultueux terrible et d’alarme.
Jour de la liberté contre l’esclavage,
Contre l’assouvissement de la haine, le ravage.
Contre la domination, la soumission
Face à un comportement ignoble et sans raison. 14

FANTA :

Ne t’en va pas Birama, fuyons allons quelque part
Peut-être que du bonheur, nous avons notre part.

Birama :

Nous partirons certes mais avec dignité
Et non pas comme des brebis affolées, hébétées.
Mais laisses moi voir d’abord notre Almamy,
Lui qui a fait de toi son ennemi.

FANTA :

Non ! Ne t’en va pas Birama !
Birama Je reviendrais ma Fanta !
(Il sort, elle le suit du regard)

FIN 4° Tableau 



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