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15-04-2016

12:30

Mauritanie : Ruée vers l’or…

Rmibiladi - L’or à portée de main, toutes les mains, en Mauritanie ! Une réalité ou une fiction ? Difficile, à ce stade, de répondre à cette question qui taraude tous les esprits… Beaucoup de jeunes et de vieux gens n’ont pas attendu et se sont lancés dans ce qui se présente pour le moment comme une véritable aventure : la ruée vers l’or.

Pendant cette période de grande dèche et de pénibilité générale dans notre pays, il n’est pas surprenant de voir nos compatriotes se précipiter, courir même, derrière les chimères pour joindre les deux bouts à la fin de moins de plus en plus intenables.

La hausse vertigineuse et généralisée des prix, l’effondrement de la monnaie nationale face aux devises, la chute du pouvoir d’achat du citoyen et, surtout, l’absence de perspectives d’amélioration de la situation à l’horizon, rendent le tableau plus sombre.

Face à cette difficile conjoncture, des mauritaniens ont pris le chemin de l’exil, d’autres ont pris celui de l’aventure, à l’intérieur du pays, en se lançant dans la recherche effrénée de l’or dans les zones de Tasiast et d’Agan.

Une véritable ruée vers l'or a eu lieu depuis quelque temps dans notre pays. A Nouakchott, on ne trouve presque plus de voitures tout terrain chez les sociétés de location. Elles ont toutes été louées pour être lancées dans la zone de Tasiast à la recherche de l’or. Les chasseurs du métal précieux s’organisent généralement en bandes de quatre ou cinq personnes, cotisent à hauteur de quatre cents ou cinq cents mille Ouguiya la personne afin de couvrir les frais de la mission aurifère qui se résument, en plus de leur nourriture, à la location de la voiture et à l’achat des appareils détecteurs des métaux avant de se lancer vers les zones de Tasiast à partir de Nouakchott et d’Agane à partir de Boutilimitt à la recherche de la fortune.

Ces mauritaniens, chasseurs des temps modernes, sont pourchassés par les forces de l’ordre, particulièrement dans la zone de Tasiast objet d’un permis d’exploitation accordé à la société Kinross qui y produit de l’or depuis déjà quelques années. Quant à l’importation des appareils détecteurs de métaux, elle est, a priori, soumise à un contrôle douanier sévère au niveau de l’aéroport de Nouakchott. Il faut accepter toutefois que les mailles de la douane nationale sont tout de même perméables et qu’une grande quantité d’appareils détecteurs de métaux circulent "librement", au vu et au su de tout le monde, dans le pays.

D’ailleurs, le ministère du pétrole et des Mines a cédé à la forte pression des chasseurs de l’or et aurait déjà commencé à distribuer les autorisations de recherche "artisanale" de l’or aux postulants. Le directeur général des mines au ministère du pétrole, de l’énergie et des mines, Ahmed O. TalebMohamed a déclaré, dans les colonnes du journal Chaab, que le gouvernement mauritanien va entreprendre, dans un très proche avenir, la mise en place d’un cadre organisationnel autorisant les citoyens mauritaniens à faire la prospection aurifère avec les moyens inhabituels.

Beaucoup de questions demeurent sans réponse : Y a –t-il réellement de l’or à portée de la main sur notre sol ou s’agit-il plutôt d’un leurre ? Jusqu’ici, personne n’a encore fait fortune à partir de cette opération, mais selon un expert en la matière que nous avons contacté, il est tout à fait possible de trouver l’or à même le sol sous forme de palettes à géométrie variable et que si cela arrivait à se confirmer, il pourrait constituer une aubaine pour notre pays qui lui permettrait de divorcer avec Tasiast qui rapporte très peu à la Mauritanie et qui a toujours violé les termes de son contrat initial…

Quoi qu’il en soit, l’histoire, vraie ou fausse, de l’or en Mauritanie attire de nombreux gens qui espèrent en profiter pour faire fortune rapidement. Un mot d’ordre très à la mode chez nous.



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