10:33
Evolution des BTP en Mauritanie : La concurrence s’annonce rude dans le domaine de la cimenterie
L'Authentique - Le dernier conseil des ministres, celui du jeudi 28 avril 2016 a approuvé un projet de décret relatif à l’installation en Mauritanie d’une succursale de la société « Les Ciments Du Sahel (CDS) », une multinationale dirigée par le marocain, Anas Sefiou du Groupe immobilier Addoha, présent au Sénégal et qui ambitionne de conquérir le marché subsaharien.
Un nouveau venu dans le champ de la cimenterie en Mauritanie qui risque de booster la concurrence, déjà dominée par le groupe cimentier français Vicat qui a acquis 65% du capital de BSA Ciment, mais aussi la société mauritano-française MAFCI ou encore Ciment de Mauritanie.
S’il existe un secteur qui ne cesse de croître en Mauritanie, c’est bien les BTP. La dernière étude complète du secteur a été réalisée il y a des années par le Centre mauritanien d’analyses et de politiques (CMAP) sous le titre « BTP et perspectives de croissance économique ».
Cette étude a mis en exergue l’évolution rapide du secteur des BTP en Mauritanie, troisième secteur après les mines et la pêche. En moins de dix ans, les BTP ont connu une évolution spectaculaire en termes d’importations de matériaux de construction, en matière de création de valeur ajoutée, de croissance annuelle et de contribution au PIB (environ 7%).
Le marché de la construction en Mauritanie s’est envolé rapidement d’où le développement prometteur de la cimenterie. Un nouveau groupe vient ainsi de s’installer, « Ciments Du Sahel » (CDS). En effet, le conseil des ministres a approuvé lors de sa dernière réunion du jeudi 28 avril 2016 une convention entre la Mauritanie et la cimenterie. Ce nouvel investissement revêtirait une importance stratégique grâce au gypse de la SAMIA, filiale de la SNIM.
CDS qui serait en surcapacité au Sénégal, étend ses activités vers l’Afrique subsaharienne et ambitionne de concurrencer le géant du ciment africain, Aliko Dangote. Anas Sefriou du Groupe marocain Addoha et PDG de CDS avait annoncé déjà les couleurs depuis le 7 mars dernier, lorsqu’il avait déclaré que le gouvernement mauritanien allait accueillir sa cimenterie.
Avec un investissement de 30 millions d’euros (environ 9 milliards d’UM), l’usine dispose d’une capacité de production de 500.000 tonnes par an. Elle sera bâtie sur une surface de 10 hectares dans la zone portuaire de Nouakchott et devra débuter ses activités avant fin 2016. CDS est déjà présente en Côte d’Ivoire, en Guinée Conakry et au Burkina Faso plus le Sénégal.
Le nouveau venu sur le marché des BTP vient ainsi renforcer le secteur de la cimenterie où trois autres grosses sociétés opèrent déjà depuis des décennies. Il s’agit notamment du groupe français Vicat qui a racheté 65% de la société Ciment BSA en 2008. BSA Ciment du groupe Bouamatou possède en effet une usine de broyage d’une capacité de 450.000 tonnes, une centrale en béton et une unité de préfabrication.
Mais le pionnier de la cimenterie en Mauritanie reste indubitablement Ciment de Mauritanie, entreprise leader dans le domaine. Il s’agit du premier fabricant local de ciment et le fournisseur principal au niveau national. Elle a été fondée en 1979 et a démarré ses activités de production en 1981.
Longtemps seul sur le marché mauritanien, Ciment de Mauritanie dispose d’une large clientèle aussi bien dans le public que dans le privé, avec une longue expérience dans le domaine des grands travaux d’infrastructures, comme la construction de routes, aéroports, barrages, complexes urbains, etc. En décembre 2014, Ciment de Mauritanie avait créé une unité de palettisation pour porter sa production à 1,33 millions de tonnes par an.
Avec l’arrivée de CDS en Mauritanie, représentée par Feïl Ould Lahah, cousin proche du président de la République, le marché mauritanien va connaître une situation toute nouvelle : nombreux sont en effet ceux qui sont certains, que le président de la République va destiner à cette nouvelle société, tous les grands marchés de construction dans le pays.
JOB