Cridem

Lancer l'impression
18-05-2016

13:10

La Présidence mauritanienne perd 1,5 millions de dollars dans une tentative d’acquisition du matériel d'espionnage

Alakhbar - La Présidence de la Mauritanie a perdu 1,5 million de dollars, à la suite d’une tentative d’acquisition d'un matériel d'espionnage, notamment auprès d’Israël, révèle l’édition tabloïd du journal Alakhbar, en date du mercredi 18 mai courant.

La transaction supervisée par le conseiller du Président Ahmed Ould Bah dit Hmeida, s’est soldée par l’arrestation de deux personnes dont un italien du nom de Christian Brofissyounto.

Le scandale a commencé en octobre 2014 et avait conduit à la prise en otage des deux individus précités en 2015, à la suite d’importants développements survenus dans le cadre de ce marché.

Les deux personnes arrêtées sont toujours en détention à l’Ecole nationale de police alors que la diplomatie italienne s’active sur le sujet. En effet, Rome a convoqué dans ce cadre l’ambassadrice mauritanienne en Italie avant de dépêcher par la suite une délégation à Nouakchott.

C’est la seconde tentative avortée supervisée, à l’insu des autorités habilitées dans ce domaine, à savoir la police et les services de renseignements, par le conseiller présidentiel Hmeida, qui s’est présenté comme un expert dans les NTCI, pour obtenir du matériel d'espionnage.

La première tentative a été découverte, à la suite du piratage de la société italienne Hacking Team en juillet 2015, avec laquelle, le conseiller présidentiel correspondait, dans l’espoir de bénéficier de licences et de programmes d’infiltration.

La nouvelle tentative a commencé quant à elle, par une rencontre organisée en octobre 2014, dans la capitale qatarie Doha entre le Représentant de "Olef Inteligence LTB", dirigés à la fois par l’indien Manich Kumar résident aux Emirats Arabes Unis et le Représentant de la société Kiradman Freeding compagnie LLC, spécialisée dans le domaine de négociation et de médiation et dont le siège se trouve à Dubaï, également gérée par un autre Indien dit "Rohe Cash" et le conseiller du Président, Ahmed Ould Bah Ould Hmeida.

Le journal cite les différentes étapes de la transaction, qui ont permis à la Mauritanie de recevoir certains équipements et 12 sur 13 programmes sollicités. Le retard de remise du dernier programme (13), qui devait provenir d’un expert technique en Israël a conduit à l'échec définitif de l’opération, après le paiement de la Mauritanie, en deux vagues, de 1,5 million de dollars.

Le journal a poursuivi dans ses investigations, toutes les réunions tenues dans le cadre de ce marché, depuis Nouakchott jusqu’à Paris en passant par Dubaï, jusqu'à la date de l’échec total de la transaction en juillet-aout 2015, conduisant à l’arrestation sans procès des deux otages évoqués ci-dessus.

Le journal présente par ailleurs une comparaison établie par un confrère italien de la situation de Christian avec celle de l’étudiant italien tué en Egypte, Julio Regina et rapporte aussi des déclarations faites par la mère de Brofissyounto, relatives aux circonstances de son arrestation en Mauritanie ainsi que des déclarations faites par la délégation diplomatique italienne qui s’est rendue en Mauritanie.

Le tabloïd relate ensuite des propos attribués à l'avocat mauritanien accrédité pour cette affaire, Boumeya Ould Hamoud.

Ce n'est plus son numéro

Contacté sur son numéro pour recueillir son avis sur le sujet (48004040), le conseiller présidentiel Hmeida n’a pas répondu. La personne appelée a affirmé qu’il n’a plus ce numéro, promettant de le fournir au journal au second rappel. Le journal a contacté également le (20000060) que l’opérateur de téléphonie mobile compétent affirme ne plus exister puis le numéro fixe du bureau du conseiller (45252317), qui ne répond pas lui aussi.

Rappelé, le premier numéro, sur lequel alakhbar avait discuté auparavant sur le sujet de découverte de la première tentative d’acquisition du matériel d’espionnage , publiée en juillet 2015 dans ses colonnes, a indiqué ne pas avoir obtenu un autre contact du conseiller.

Traduit de l’Arabe par Cridem



Les articles, commentaires et propos sont la propriété de leur(s) auteur(s) et n'engagent que leur avis, opinion et responsabilité


 


Toute reprise d'article ou extrait d'article devra inclure une référence www.cridem.org