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Toile de fond | Le Coran et le ramadan
Les exégètes disent que le Saint Coran est descendu au mois de ramadan. Le défi lancé par le Seigneur, est que même à l’unisson, nous ne pourrons reprendre une seule phrase de son livre. C’est une vérité d’évidence, car voilà un livre qui recèle tout et qui est descendu sur un analphabète, en vers et proses dans une formulation sublime.
La puissance d’un verbe aussi vigoureuse que le roc, aussi chatoyante que la soie et aussi réconfortante à l’oreille que l’étreinte d’une mère. Voilà le Saint Coran, une parole descendue sur un homme mais qui n’est pas d’un homme.
S’il existe une chose magnifiquement belle, qui garde en tout temps sa fraicheur et ses couleurs dans cette auberge des rêves qui se flétrit et se périme, dans ce lieu que finissent par quitter ceux qui sont arrivés, et dont finissent par émigrer ceux qui s’y étaient installés, un lieu où sont éphémères les biens, les domaines et les plaisirs, c’est cette parole sacrée.
En ce mois béni de ramadan, cette parole divine fuse de partout, dans chaque mosquée, dans chaque rue. Sur les versants où résonne le Saint Coran, nichent des milliers de colombes, perdues dans les rêveries de nouvelles roseraies.
De même que le médiator de la parole gratte les cordes de la connaissance, les objets commencent à tourbillonner dans une danse divine. On se sent transporté, captivé par le charme des sourates dans un sentiment irrésistible d’amour et de plaisir.
Et dans les déserts où se sont répandus les échos de la divine parole, ce n’est pas un, mais des milliers de Majnun qui errent sans but. Les rossignols se taisent et se retirent dans leur nid, où s’entendent les flots de la mélodie de la parole. Dans la nature, quand on entend s’élever la parole, les renards cessent d’être fourbes et les lions sont terrorisés et cherchent refuge dans leur tanière.
Cette parole est l’esprit, le contenu, la couleur et le modèle du « livre de l’univers » et des lois de la création à l’œuvre dans la nature. Cette parole est le sceau, l’épée et le calame de la vérité de l’islam, comme chemin divin.
De la même façon que seuls les orfèvres sont capables d’apprécier le poids de l’or en carats et que seuls les bijoutiers sont capables d’évaluer la valeur authentique des pierres précieuses, seuls les manieurs de mots sont capables d’apprécier cette belle parole à sa juste valeur.
Ce sont en premiers les prophètes. Dieu en a fait des sultans des mots, après eux, leurs successeurs, ce sont les gens de lettres. Les premiers sont les architectes, les seconds les ouvriers, tous se sont unis pour construire avec la parole, la cité.
En ce mois de ramadan, quand il est donné libre cours à l’inspiration de ceux qui manient la parole, elle s’écoule dans nos cœurs et nous transporte, résonnante comme cette voix céleste qui nous apporte la preuve de son origine.
ADN
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