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Gamou annuel des Casamançais de Mauritanie : L’imam El Hadji Fansou Bodian appelle au rapprochement des peuples et au renforcement de l’islam
Journal Tahalil - Organisé le 10 février dernier à Nouakchott par les ressortissants casamançais vivant en Mauritanie, le Gamou annuel a été l’occasion pour l’imam ratibe de Casamance, de renouveler les rapports de fraternité et de bon voisinage entre le Sénégal et la Mauritanie.
L’érudit casamançais n’a pas manqué de saluer l’hospitalité du peuple mauritanien marquée par l’accueil chaleureux dont il a été l’objet, lui et la délégation qui l’a accompagné.
Cette manifestation religieuse a été le prétexte pour les ressortissants de la Casamance en Mauritanie, d’exprimer leur satisfaction par rapport à leur séjour. Mieux, les fidèles ont tous soutenu que la Mauritanie a toujours été un grenier de savoir pour bon nombre de chefs religieux sénégalais.
La preuve, l’Imam Fansou Bodian a appris le Coran dans les années 50 à Boutilimitt où il a achevé le « Rissala » auprès de l’éminent Cheikh Mohamed Al Afedh Ben Harech Allawi Aidara.
C’est dire que l’homme a marqué son passage en Mauritanie comme tant d’autres guides religieux du Sénégal. Avec son désormais frère et ami El Hadji Thierno Ball, grand érudit et ouléma mauritanien, ils ont tenu, à l’occasion de cette rencontre religieuse, à rehausser l’image de l’islam devant près d’un millier d’adeptes venus prendre part à cette manifestation religieuse. Les deux hommes religieux ont appelé à renforcer l’islam frappé aujourd’hui par des courants religieux aux ramifications différentes. Il a insisté sur le rapprochement des peuples qui doivent vivre en symbiose et renforcer leur foi religieuse.
L’érudit casamançais a profité de l’occasion pour saluer le peuple mauritanien au premier chef, le Président de la République Islamique de Mauritanie, Mr Mohamed Ould Abdel Aziz et à son gouvernement pour l’hospitalité légendaire qu’il offre aux ressortissants sénégalais en particulier ceux de la Casamance naturelle.
Tout comme il a remercié toutes les autorités mauritaniennes et sénégalaises qui ont contribué par leur entremise au bon déroulement de cet évènement religieux en accordant des facilités aux pèlerins venus de la Casamance, de Dakar, de Kaolack, de Thiès et de Richard Toll. En outre, il a mis l’accent sur les autorités en charges de la sécurité publique, notamment la Sûreté nationale, le Hakem de Sebkha Mr Mohamed Hafedh Haidara et les commissaires de police qui n’ont ménagé aucun effort pour le bon déroulement de la manifestation.
A la même occasion, il n’a pas manqué d’exhorter les autorités sénégalaises pour une gestion rapprochée des Sénégalais afin que ces derniers séjournent dans des conditions idoines en Mauritanie, leur deuxième patrie. Cet appel lancé par le guide religieux casamançais a été, on ne peut plus claire sur l’assistance que devraient bénéficier les ressortissants sénégalais en Mauritanie. L’imam ratibe a également appelé ses compatriotes, au respect des lois mauritaniennes en vigueur.
Faisant un survole de la situation en Gambie, il a apprécié et salué l’intervention du président mauritanien qui a contribué au départ négocié de l’ex-président gambien Yaya Jammeh évitant ainsi un bain de sang dans ce pays où il compte pas mal d’adeptes.
Il a terminé ses propos en appréciant à sa juste valeur l’accueil que lui a réservé son ami et frère, El Hadji Thierno Ball. Cet homme aux qualités religieuses et sociales intrinsèquement liées. L’homme est connu pour sa sagesse, sa générosité légendaire, son sens inné de justice et sa droiture. El Hadji Thierno Ball est un homme de bien aux dimensions multiples, avait soutenu le guide religieux casamançais.
Après la cérémonie, l’imam El Hadji Fansou Bodian a été reçu, le 13 février par le ministre des Affaires Islamiques et de l’Enseignement originel, Mr Ahmed Ould Ehel Daoud avec qui, il s’est entretenu sur les rapports religieux entre le Sénégal et la Mauritanie, son passage dans ce pays et le développement de l’islam en Casamance où l’homme détient un grand complexe scolaire d’enseignement arabe. Et la possibilité de coopération dans ce sens.
Il faut signaler que l’érudit casamançais a créé un complexe scolaire coranique dans les années 70 composé de 300 écoles d’enseignement arabe à travers la sous région avec un effectif de plus 12.000 élèves et près de 500 enseignants. Ce qui a contribué au renforcement du taux de scolarisation et de promotion de l’enseignement religieux dans les pays comme le Sénégal, la Gambie et la Guinée Bissau. D’ailleurs, bon nombre de ses talibés sont aujourd’hui des imams de mosquées de plusieurs villages en Casamance mais aussi à Kaolack, Dakar, en Mauritanie, en France, en Italie etc. C’est dire que l’homme a contribué largement au rayonnement de l’islam en Afrique de l’Ouest.
I.Badiane