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27-07-2018

23:00

Au Mali, «IBK» en piste pour un deuxième mandat

Les Échos - Le président en exercice affronte 23 autres candidats lors de l'élection présidentielle du 29 juillet. Ils sont vingt-quatre candidats, dont une femme à être départagés dimanche par quelque huit millions de Maliens appelés aux urnes pour choisir leur président.

Ibrahim Boubacar Keïta, surnommé « IBK », chef de l'Etat en exercice, fait figure de favori pour un deuxième mandat de cinq ans. Elu en 2013 après l'intervention internationale contre les djihadistes, ses détracteurs, dont plusieurs de ses ex-ministres, lui reprochent l' insécurité qui dure au Mali.

Des critiques immédiatement balayées par l'intéressé qui reconnaît tout au plus «des poches de violence, des résidus de terrorisme ». « Partout où nous sommes allés, c'est cette insécurité qui constitue la première préoccupation des Maliens », souligne de son côté Aliou Boubacar Diallo, un richissime homme d'affaires qui bénéficie du soutien du chérif Bouyé Haïdara, un très influent dirigeant religieux musulman.

Duel IBK-Cissé

« IBK » retrouve sur son chemin le chef de l'opposition, Soumaïla Cissé, qui fut son adversaire malheureux lors de la dernière présidentielle. Cissé revient avec pour slogan 'Ensemble restaurons l'espoir' et insiste sur 'l'urgence à sauver le Mali'. Selon lui, le président sortant mène le pays à sa perte.

Face à de tels enjeux, la polémique sur les listes électorales pourrait presque être reléguée au second plan. Elle a pourtant été omniprésente dans la campagne. L'équipe de Soumaïla Cissé n'a eu de cesse de pointer les divergences entre le fichier utilisé pour la création des cartes d'électeurs et celui mis en ligne, qui comprend selon ses pourfendeurs, des doublons, des électeurs et des bureaux de votes fictifs.

Les premiers résultats sont attendus 48 heures après la clôture du scrutin, les résultats officiels provisoires étant annoncés pour le 3 août au plus tard, le 12 août étant réservé à un possible second tour.

Une partie du territoire isolée

A ce stade, le risque que le scrutin ne puisse se dérouler sur une partie du territoire est réel. Plus de 30.000 membres des forces de sécurité et de défense ont été mobilisés pour la protection des candidats en campagne et les opérations de vote, selon le ministère de la Sécurité intérieure.

Malgré l'accord de paix en 2015, des zones entières échappent toujours au contrôle des forces maliennes et étrangères. Signe de vulnérabilité, le pays a connu plusieurs attentats djihadistes , contre des lieux fréquentés par des Occidentaux ou les forces militaires, ainsi que des enlèvements d'étrangers.

Relance de la paix

La communauté internationale, présente militairement avec la mission de l'ONU (Minusma) et la force française Barkhane, attend de cette élection une relance de l'application de l'accord de paix signé en mai-juin 2015 entre le camp gouvernemental et l'ex-rébellion à dominante touareg.

Mais les retards s'accumulent. En dépit de cet accord, les violences djihadistes se sont propagées du nord vers le centre et le sud du pays puis au Burkina Faso et au Niger voisins, se mêlant souvent à des conflits inter-communautaires.

Le G5 Sahel constitué en 2017 à l'initiative de la Mauritanie, du Mali, du Niger, du Burkina Faso et du Tchad, et dont le quartier général se trouve à Sévaré (centre Mali), concentre pour l'instant ses opérations dans la zone des 'trois frontières', Mali, Burkina Faso et Niger.

Michel De Grandi



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