Cridem

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27-11-2018

13:51

De simples leurres ou plutôt des vœux pieux !

Abdallahi Hadj Brahim - La politique du trait-d'union et le "faisons ensemble la patrie mauritanienne", slogans auxquels appelait, à l'époque, feu Mokhtar Ould Daddah, étaient-ils de simples leurres ou plutôt des vœux pieux ?

Ce Mercredi 28 Novembre, notre pays va célébrer la fête de son indépendance nationale à Néma, capitale du Hodh Charghi, un événement chargé d'histoire, riche en symboles. En effet, quand en 1960 notre Pays accédait au statut d’État jouissant de sa pleine souveraineté sur le plan international, la Mauritanie était vierge, manquait de tout et avait sa capitale à N'Dar, au Sénégal, lieu de naissance de Radio-Mauritanie, un bout de notre territoire national que nous allions quitter, abandonner et perdre pour toujours, mais que nous ne cesserons d'aimer, l'éternité durant.

Ainsi donc, la France avait tenu à l'époque à accompagner la naissance de notre jeune état, dans un environnement régional hostile, en raison de l'important enjeu que représentait pour elle l'exploitation de nos riches gisements de fer situés au nord ainsi que la présence dans nos eaux maritimes, de façon presque permanente, de sa flottille de pèche composée à l'époque, essentiellement de thoniers.

Une lutte armée embryonnaire fut alors engagée en ces temps, de façon épisodique, par des nationalistes arabes mauritaniens pour s'opposer à cette indépendance octroyée qui prenait la forme d'un néocolonialisme déguisé et pour arracher notre peuple à la situation d'aliénation culturelle dans laquelle tentait de le maintenir le système colonial français et ses acolytes infiltrés dans nos rangs et agissant sur place, en aiguisant les contradictions internes entre nos composantes nationales dans le but de créer de sérieuses entraves, au moment où nous prenions en main notre destinée, à l'officialisation de la langue arabe, comme langue de travail et langue d'enseignement, une aspiration légitime revendiquée par notre Peuple, lequel avait l'Islam, en partage, comme religion.

Allah Yarhamhoum, Maali et ses compagnons, étaient morts dignement, passés par les armes par le Pouvoir qui était en place à l'époque...Mais leur combat n'aura pas été vain, ainsi que celui de nombreux autres patriotes mauritaniens dont les noms resteront gravés à jamais dans la mémoire collective de notre peuple, la Mauritanie étant devenue de nos jours une réalité incontournable, acceptée et respectée par ses voisins, du nord, comme du sud, jouant pleinement son rôle au sein du concert des nations et affichant fièrement son appartenance aux mondes arabe et africain.

Du 28 novembre 1960 au 28 novembre 2018, que de chemin parcouru, en une si courte période, s'agissant de la vie d'une nation ! La Mauritanie sera ce qu'en fera son Peuple.

Abdallahi Hadj Brahim






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